Marche « contre l’impunité » à Moiselles, trois semaines après que le policier municipal a été lynché par un cortège de mariage LP/A.C.
Un rassemblement organisé ce dimanche à Moisselles fait suite à la terrible agression dont a été victime il y a trois semaines un policier municipal.
« C’est impensable ! C’est inacceptable ! » Emotion et colère étaient palpables ce dimanche matin à Moisselles. Plus de deux cents personnes ont participé à la marche organisée à l’appel de la mairie et d’habitants pour dire « Stop à l’impunité pour les voyous et à la violence gratuite ».
Un rassemblement qui fait suite à la terrible agression dont a été victime il y a trois semaines le policier municipal de cette commune de 1 300 âmes. Alors que celui-ci filmait un cortège de mariage qui, après avoir perturbé la D 320, bloquait alors la rue principale du village, l’agent en tenue civile a été pris à partie et roué de coups par une dizaine d’individus. Il ne doit son salut qu’à l’intervention du patron du bar local et d’un de ses clients, venus à son secours et qui seront eux aussi frappés (lire encadré). Un courage salué par les applaudissements de la foule mais qui ne calme pas le courroux ambiant.
« C’est un schmitt, il faut l’abattre »
« Je n’ai pas de mot suffisamment fort pour exprimer ma colère, mon désarroi. Ces individus ne respectent plus rien, plus personne et même pas un mariage qui est censé être une fête, un jour heureux. Ce sont des ennemis publics numéro 1, des terroristes même », a tempêté au micro Véronique Ribout, la maire (SE).
Et la fureur de l’élue est d’autant plus grande que pour elle, pas de doute : si cet homme a été passé à tabac, c’est bien en raison de sa fonction. « Pensant l’aider, une dame a crié qu’il était policier. Et alors on a entendu les agresseurs lancés : C’est un schmitt, il faut l’abattre ! Et les coups ont plu de plus belle, assure-t-elle.
« La France, pays des Droits de l’homme, peut-elle tolérer de tels agissements ? », a poursuivi Dominique Da Silva, député (LREM) de la circonscription, lui aussi choqué.
Des sanctions exemplaires réclamées
Pour Véronique Ribout, les sanctions contre les auteurs de ce type d’agression doivent être exemplaires. « Pas et plus d’impunité pour cette délinquance qui empoissonne au quotidien la vie des Français ! » clame l’élue. Un homme de 28 ans avait été interpellé juste après les faits. L’enquête est toujours en cours.
Et la maire n’entend pas en rester là. La mairie a ainsi lancé une pétition pour appeler les pouvoirs publics « à ne plus faire preuve d’angélisme », à « prendre le phénomène à bras-le-corps et d’y apporter des réponses concrètes ».
Une initiative saluée par de nombreux participants dont Franck, chef de la police municipale de Domont et beau-frère de la victime. « Aujourd’hui, les forces de l’ordre sont exposées, visées. Il faut que ça change », assure le fonctionnaire. D’autres n’y croient plus vraiment. « Je suis surtout là en soutien à l’agent. Car j’ai moi-même été victime de violences et ça a mis cinq ans à être jugé. Alors… », souffle un retraité.
CÉSAR EST VENU EN AIDE AU POLICIER : «J’AI FAIT QUELQUE CHOSE DE NORMAL»
« Ça me touche mais ça me gêne aussi, car j’ai fait quelque chose de normal », souffle César, 48 ans, sous les applaudissements du rassemblement. Pourtant sans ce commerçant du village, la femme du policier municipal l’affirme : « mon mari ne serait plus là. Je le remercie tellement. »
Le 22 septembre, César n’a pas hésité à venir en aide aux fonctionnaires alors frappés à coups de pied à moins de 100 m de lui, par un individu puis bientôt une dizaine. « Je n’ai pas eu le temps de réfléchir, ça a été très vite. Je ne pouvais pas rester sans rien faire », souligne-t-il.
Quand il arrive auprès du policier, ce dernier est déjà à terre. Et c’est au tour de César d’être attaqué pour son intervention. Il reçoit un coup de tournevis au thorax, compte trois côtes cassées et des hématomes sur tout le corps. « Je n’avais jamais vu un tel déchaînement de violence à part à la télé », raconte-t-il. Mais César ne regrette rien. « Ça en valait la peine. D’autant que si un jour si ça m’arrive, à moi ou à un membre de famille, j’aimerais que quelqu’un fasse pareil. »
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