10 mars 2018

Les populations du Cap…


Voilà un sacré bout de temps qu’on ne le voyait plus l’ami Umberto Cazzoficca (voir ici et là et aussi là). Et puis, hier matin l’idée lui est venue de débarquer comme une fleur Derrière Napoléon, le Macaroni, tout pimpant, le cheveu grisonnant artistement ondulé, le costard croisé impeccable et l’œillet à la boutonnière. Il ne change pas, ce mec, il évolue, juste, au gré d’un temps qu’il met à profit pour en rajouter sur le côté séducteur intemporel. Le prototype, après la guerre, à l’époque de nos parents quand ils se remettaient joyeusement des années merdeuses, c’était Vittorio De Sica, le quinquagénaire irrésistible qui les tombait les unes après les autres, à commencer par l’adorablissime Gina Lollobrigida -Lolo pour le commun des mortels, vu les nibards- malgré une différence d’âge a priori rédhibitoire. Marrant, ça d’ailleurs, mon paternel, je m’en souviens, il ne pouvait pas le sacquer ce Vittorio, il le traitait de comique de cirque or something else…je n’ai jamais trop su pourquoi d’autant qu’il était plutôt excellent ce vieux-beau, dans son boulot… jalousie gratuite…allez donc savoir, ils sont cannés tout les deux depuis belle burette… foutons leur la paix à jamais, si l’on cherchait à démêler les petites détestations intimes de tous les morts, l’éternité n’y suffirait pas!
Or donc, pour en revenir, arrivée soudaine et tonitruante de l’ami Umberto, dans le troquet de la brave Thérèse!
– » Dio boia (1) fait-il sans ambages, encore une affaire qui m’a claqué dans les doigts, dites donc! Ça se présentait plutôt pas mal, le Vatican se montrait favorable, et puis voilà-t-il pas que les doutes sévères sur l’élection de demain m’ont fait capoter l’opération. Et capoter c’est bien le cas de le dire! Il s’agissait d’une combinazione croisée avec les technocrates du P.D…. Comment, prego? Ma ché, qu’est-ce que vous élucubrez M. Foupallour? Pas le « pédé », voyons, que voudriez vous que j’en eusse à foutre? Encore que… Mais pas du tout, je vous parle du P.D. le Parti Démocrate de chez nous, vous savez? Nos Socialos, quoi, les camarades de Renzi et de Gentiloni! Comment ça « qui c’est Gentiloni? » …Quoique, oui, après tout je comprends, c’est un peu comme si vous demandiez à un mien compatriote s’il a entendu parler d’Édouard Philippe… Bon, bref, alors voilà, le Gouvernement Italien s’était retrouvé, par un hasard assez fâcheux et à la suite d’une erreur dans l’interprétation d’une commande, possesseur d’un stock de cinq-cent-mille préservatifs frappés des armes papales…vous savez, les deux clés de Saint-Pierre avec la grande tiare pontificale au milieu… L’opération était basée sur l’idée de décorer les objets en question d’une paire de testicules surmontés d’un phallus en érection, voyez vous? C’était pour distribuer à nos migrants, afin qu’ils en saisissent bien l’usage, qu’ils évitent de les confondre avec les jolis ballons de baudruche dont on se sert pour égayer les repas de fête auxquels les humanitaires les convient de temps à autres. Oui parce qu’il faut savoir que l’Africain, d’une manière générale, ne se pose pas trop de question lorsqu’il s’agit de fourrer, il y va carrément, n’est-ce pas, spada al vento (2) comme on dit chez moi, et n’a pas pour habitude de se casser les allants, de se briser le rythme, si vous voyez ce que je veux dire. Sans compter que, dans ces pays où la misère –porca miseria!- règne sans partage, le condom revient à un prix tellement exorbitant, pour ne pas dire exorpinant, que ces malheureux n’en ont, pour la plupart, jamais vu un seul de toute leur existence. D’où l’intérêt d’une représentation explicite à visée pédagogique. L’idée de nos bons gouvernants reposait en effet sur la nécessité de prendre en compte les impérieux besoins de nos jeunes invités, sans toutefois oublier les impératifs de salubrité publique… Le principe de précaution, en quelque sorte. Le pragmatisme leur avait semblé exiger, face à l’augmentation exponentielle et manifestement corrélée à l’immigration, des « actes sexuels d’occasion », comme ils disent, la mise en œuvre de mesures sanitaires à la hauteur des circonstances.
« Bene. Cela dit, les services compétents firent réaliser l’illustration par un artiste de renom, lequel dessina, sur un fond rouge, une superbe paire de baloches bien rondes surmontées d’une admirable bite ornée de fioritures mordorées, une œuvre de grande classe dans le style baroque, fort décorative au demeurant. Manque de pot, cela ressemblait tellement aux armoiries du Vatican que le fournisseur tomba allégrement dans la confusion. Du coup, par souci d’économie et pour gagner du temps -car il disposait dans ses archives d’une maquette toute prête- il fit réaliser sur le champ un demi-million de capotes revêtues du Saint Blason de l’Église! Curieusement la regrettable malfaçon passa totalement inaperçue au moment de la livraison, l’agent administratif chargé du contrôle s’étant essentiellement attaché à contrôler la qualité technique du produit en procédant à deux ou trois essais en réel, avec la collaboration de la secrétaire. Ce qui aboutit à une réception sans observation ni réserve! La facture fut donc payée rubis sur l’ongle, débloquant ainsi le règlement des différents dessous de table dont le contrat était assorti, conformément aux usages en vigueur. Ce n’est qu’au moment où les lots furent préparés en vue de leur distribution auprès des « jeunes » que le pot aux roses se trouva découvert par une des religieuses, au demeurant fort scandalisée, qui participait à cette tâche bénévole.
« Immédiatement saisis de l’affaire, les ministres compétents, celui de la Santé Publique et celui de l’ Accueil Bienveillant des Réfugiés, s’attachèrent à l’étouffer autant que possible. C’est là que j’intervins à titre de spécialiste des relations confidentielles avec le Vatican. L’idée consistait à essayer de fourguer le stock aux services ecclésiastiques afin qu’ils l’utilisent au mieux dans le cadre des besoins de leurs ressortissants. Hé bien oui, quoi, qui d’autre voudriez vous? La tiare papale et les clés du paradis, sur une queue profane ça peut juste faire rigoler, ce qu’à Dieu ne plaise! En revanche, porté par un Prêtre de Curie, la chose peut passer plus facilement, d’autant que lesdites armoiries figurent assez souvent sur leurs chaussettes et décorent parfois même leurs sous-vêtements, rien que de très normal en somme. Je m’employai donc sur le champ à conclure l’affaire au plus vite. Je ne vous le cache pas, cela devait me rapporter une bonne centaine de milliers d’Euros, tout au black (ça s’imposait, non, vu le cas d’espèce?). Le deal était pratiquement conclu lorsque éclata l’histoire de Pamela, suivie de la fusillade de Macerata.
« Bien embêtant, cet épisode, vous savez: une petite nana d’à peine dix-huit ans, un peu camée sur les bords à ce que racontent les media, violée par quatre Nigérians, zigouillée au couteau, puis découpée en morceaux et balancée aux ordures dans des sacs-poubelle le 30 Janvier dernier. Un peu la routine, en somme. Mais là où les choses ont mal tourné c’est quand l’ami de cœur de la petite, un sale facho militant de la Ligue du Nord, s’est avisé de tirer dans le tas des Africains, accoutumés à se réunir en quasi-permanence sur la grand-place de Macerata, afin de palabrer tranquillement, comme au bled, voyez vous…et plus si affinités. Bien sûr, scandale absolu, « fusillade raciste », manifestation de protestation de toute la Gauche courroucée. Jusque là, pas de problème majeur, sauf que dans l’opinion basique elle est plutôt mal passée l’affaire Pamela. Les braves gens de chez nous détestent qu’on vienne d’aussi loin pour leur violer, assassiner et mettre en pièce nos petites filles, même toxico si tant est qu’elle le fût réellement. Et du coup, en pleine campagne électorale, le thème de l’immigration s’est mué en scandale de l’invasion du pays par les sauvages. Une aubaine pour les partis de droite, Berlusconi et ses alliés nauséabonds, mais une cata pour la Gauche, totalement incapable de faire face à la vindicte populaire. Et c’est alors, Madona Santa, que Renzi apprit le fameux projet des capotes vaticanes. Porca Madona, je ne vous raconte pas la colère du mec! Laisser partir dans la nature une histoire pareille! Si ça vient à se savoir les élections même plus besoin d’y aller, bordel, autant déclarer forfait tout de suite! Bref il m’a foutu l’affaire au vide-ordures en cinq minutes le maialino (3)! Il faut cependant le préciser à sa décharge, -reconnaissez que je choisis opportunément mes mots pour un rital!- il apparaissait préférable pour nos amici di sinistra (4) d’éviter que les électeurs eussent vent d’un projet visant à fournir des préservatifs aux violeurs importés…il était à craindre, en effet, que ces préoccupations sanito-humanitaristes ne fussent très mal perçues. Alors déjà qu’ils sont partis pour une déroute électorale, ces tordus de la Gauche… En attendant, pour mon petit bakchich je puis désormais me brosser, proprio una sciagura! Porca démocrazia! » (5)

Il a fallu mettre en perce un nombre impressionnant de cartons de champagne pour le rasséréner quelque peu, le pauvre malheureux… Tout ce qu’on peut lui dire pour le consoler, c’est qu’avec les potes de Berlusconi au gouvernement, un stock de préservatifs, même siglés Pape François, ça devrait pouvoir se négocier sans trop de peine.
Et comme on disait aux temps de l’apartheid et de Jean-Paul II réunis: les populations du Cap sont laborieuses, ce dont vous ne sauriez douter s’agissant d’une contrepèterie d’assez bon aloi…
Allez Forza Italia! (6)
Bonne semaine à tous!

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1) Littéralement: « Dieu bourreau »
(2) Flamberge au vent
(3) Petit cochon
(4) Nos amis de gauche
(5) Un vrai désastre! Saleté de démocratie!
(6) Allez l’Italie! (Le nom du parti de Berlu.)

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