10 janvier 2018

Variabilité de la "liberté d'expression"


Je ne serai JAMAIS un Charlot

Le gouvernement Macron entreprend de criminaliser la liberté d’expression alors que nous célébrons le troisième anniversaire de la tuerie qui a fauchée une partie de la rédaction de Chalie Hebdo. Le triste massacre de nos Charlots de service représente du pain béni à une époque où les tenants de la « rectitude cathodique » tentent de séparer l’ivraie du bon grain en termes de politique de l’information. En effet, un soi-disant « média » qui passe le plus clair de son temps à cracher dans la soupe des grandes religions du livre représente une institution qu’il faut protéger et subventionner à tous prix. A contrario, un média tel que Russian TV – osant proposer des analyses et des couvertures de l’actualité qui sortent des lieux communs – constitue un « danger » pour la liberté d’expression. Parce que, suivant les préceptes énoncés par Le Monde et ses Déconneurs, la chasse aux « fausses nouvelles » a pour but de protéger l’intérêt public face à la montée en puissance des sites Internet dit de ré-information … tout le reste est à l’avenant.

Désormais, vous risquez des amendes astronomiques si l’on vous prend la main dans le sac à répandre des « fausses nouvelles » ou à semer la haine à tous vents. Là où le bât blesse c’est évidemment lorsqu’il faut circonscrire la différence entre une « information véridique » et la propagation de « bobards » destinés à tromper le simple quidam. Il faut comprendre que lorsque les gouvernements bidouillent les chiffres à propos du taux de chômage il n’y a pas matière à s’inquiéter. Les communiqués de presse des ministères concernés suffisent à alimenter la presse à ragot et malheur à ceux qui s’aviseraient de propager quelques « fausses nouvelles » tentant de remettre les pendules à l’heure. C’est la première version des communications officielles qui compte. Après, « il faut se tenir à carreau ! ».

Même son de cloche aux niveaux des chroniques d’humeur. Quand les Charlots poussent la satire jusqu’à mettre en scène une Sainte Vierge qui accouche d’un drôle de mioche, dans une posture pas trop ragoutante, c’est de la rigolade qui ne dépasse pas les clous du « bon goût ». Si quelqu’un, sur un site « infréquentable », s’avise de se moquer de la Gay Pride, alors là il faut que toute les Licra du monde intentent un juteux procès. À l’heure où la doxa officielle proclame qu’il est urgent de transgresser tous les tabous afin de se libérer, une fois pour toute, on se demande pourquoi mettre des clous ?

Désormais, afin de préserver cette fumeuse « liberté d'expression », il nous est donc interdit de froncer les sourcils à propos des saynètes du script officiel. Le script nous dit que lorsque les services secrets américains fournissent des armes à ISIS et que la Turquie permet aux djihadistes de traverser son territoire en toute impunité, c’est bon pour la démocratie. Par contre, lorsque le gouvernement élu de la Syrie fait appel aux forces militaires russes pour libérer son territoire, c’est un « crime contre l’humanité ». Il n’y a rien à voir, « circulez les poètes ! ».

Moi je veux bien circuler, mais ce ne sont pas les médias sociaux californiens, ni le gouvernement Macron, et encore moins les Déconneurs, qui vont venir me dire comment me tortiller le cul … entre les clous.

Patrice-Hans Perrier

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