Le 26 août dernier, alors que les Barcelonais étaient rassemblés pour la grande marche contre «la peur», neuf jours après les attentats terroristes en Catalogne qui ont fait 14 morts et plus d'une centaine de blessés, le roi d'Espagne Felipe VI s'est fait longuement siffler par une partie des manifestants qui voulaient ainsi montrer leur hostilité à la couronne espagnole dans une région où le sentiment d'indépendance est particulièrement fort.
Alors qu'il a été rejoint par le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, les sifflets ont redoublé. Le millier de fervents indépendantistes catalans présents ont également déployé une banderole montrant le monarque en train de serrer la main du roi d'Arabie saoudite. Une image forte censée démontrer la colère de certains Catalans à l'égard de l'Etat espagnol et de ses relations commerciales, en particulier la vente d'armes, avec des pays accusés de liens avec l'islamisme radical.
«Vos politiques, nos morts», ont scandé les manifestants, qui dénonçaient notamment la vente par l'Espagne de cinq navires de guerre à l'Arabie saoudite, pays régulièrement accusé et soupçonné de soutenir officieusement l'islamisme radical.
Le 26 juillet dernier, les séparatistes catalans ont adopté une réforme parlementaire leur permettant de convoquer plus facilement un référendum d'autodétermination – un projet redouté et interdit par Madrid. La réforme, adoptée au Parlement catalan par 72 élus sur 135, a donc fait sauter les verrous qui rendaient longue et difficile l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de la Catalogne.
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