29 avril 2015

Trois ans de prison ferme pour avoir tabassé le violeur d'un petite fille

Pour avoir « puni » un homme soupçonné de viol sur sa belle-fille, un trentenaire a été condamné à trois ans de prison, hier, par le tribunal correctionnel.

«J’en avais ras-le-bol, j’ai lâché prise et j’ai pété un plomb. » Devant les juges clermontois, hier, comme en garde à vue, le prévenu n’a pas cherché à esquiver. Au contraire. D’une voix rauque, souvent tremblante, cet intérimaire charpenté a même semblé revendiquer le passage à tabac infligé à un homme de 70 ans, le 16 mars. Gaz et coups

Ce jour-là, le trentenaire, originaire de Combronde, frappe à la porte d’une maison de Surat. Sa cible : l’occupant des lieux, mis en examen depuis 2012 pour le viol présumé de sa belle-fille, aujourd’hui âgée de 14 ans (*). « Cette petite, c’est une des filles que ma compagne a eues d’une première union, précise le prévenu. En me renseignant, j’ai retrouvé le domicile du gars qui a fait ça. Et j’ai décidé d’y aller… »

À peine a-t-il ouvert la porte que le septuagénaire est aspergé de gaz lacrymogène. S’ensuit une volée de coups. La « punition » se poursuit alors que la victime est au sol. Bilan : nez et pouce fracturés, dents cassées, œdèmes, hématomes, plaies, etc. Et trente jours d’ITT. « J’ai eu une pulsion, comme lui en a eu. Je l’ai quand même pas tué, hein ? », précise le Combrondais, qui ravage dans la foulée l’intérieur du logement. Meubles, vitres, téléphone, lampe, tout y passe.

« Vous vouliez vous venger ? », interroge la présidente Valiergue. « Pas spécialement, rétorque le trentenaire. Mais ça fait trois ans que l’enquête a débuté. J’ai contenu ma colère jusque-là, et puis j’ai vu rouge, c’est vrai. » « Fallait pas jouer les justiciers », tacle en retour le procureur, Alain Durand, qui pointe « un acte de vengeance mûrement réfléchi ». La « douleur »
d’une famille

« Quand même, on ne peut pas juste prendre une photo des faits et faire passer mon client pour le “méchant”, sans tenir compte du contexte ! », s’agace Me Bommelaer, pour la défense. « Cette famille est touchée par une affaire très douloureuse, poursuit-elle. L’instruction dure depuis des années, le suspect a avoué, il a été d’abord incarcéré puis remis en liberté… Derrière les violences du 16 mars, il y a le vécu très pénible de victimes. C’est quelque chose qui doit aussi être dit et considéré. »

Mais le tribunal choisit de s’aligner sur les réquisitions du parquet. Déjà écroué dans le passé pour trafic de stupéfiants, le prévenu écope cette fois de trois ans de prison ferme, assortis d’un maintien en détention. Son avocate a aussitôt annoncé son intention de faire appel.

Stéphane Barnoin
(*) L’affaire devrait être jugée prochainement devant les assises. Nous ne donnons pas ici l’identité du beau-père afin de préserver l’anonymat de la jeune fille mineure, victime présumée du viol.

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