15 janvier 2015

Maintenant, à qui le tour ?


Le président du groupe UMP a plaidé pour l'adoption d'une législation d'exception et appelé aux sanctions contre les élèves ayant perturbé la tenue de la minute de silence.

«Le seul propos des présidents de groupes politiques qui n'ait pas fait l'unanimité des applaudissements des députés, celui de Christian Jacob», s'insurge le député socialiste Guy Delcourt de mardi sur Twitter. Un propos indigné qui reflète les réactions d‘un certain nombre de députés de la majorité qui ont critiqué sur les réseaux sociaux une mise à mal de l'unité nationale. En effet l'Assemblée tenait ce mardi une séance extraordinaire afin de célébrer la mémoire des victimes des attentats qui ont endeuillé la France la semaine dernière. Chaque président de groupe était invité à s'exprimer sur le sujet, après avoir respecté la minute de silence prononcée par le président de l'Assemblée Claude Bartolone.

Dans un discours très politique, le président du groupe UMP a estimé qu'à «circonstances exceptionnelles, il faut une loi exceptionnelle». En écho aux appels venus de son camp, pour la mise en place d'une législation dans l'esprit d'un «patriot act à la française», Christian Jacob a appelé à la création d'un collectif budgétaire pour financer les nouvelles mesures. Il a également souhaité la constitution d'une commission d'enquête à l'Assemblée, «sans tergiverser». Avant d'avancer quelques propositions: «La solution la seule, c'est le placement en centre de détention ou en prison. En un mot l'enferment des fous dangereux (…) S'ils sont bi-nationaux, il faut prononcer la déchéance de nationalité».

Mais la partie la plus polémique de son intervention porte sur le respect de la minute de silence dans les établissements scolaires jeudi dernier: «Si l'on accepte que nos lycéens refusent une minute de silence à nos morts. Alors nous avons déjà perdu!». Dans l'hémicycle, aucune bronca, contrairement à l'habitude. Mais très vite sur les réseaux sociaux, les critiques ont fusé. La députée socialiste Annick Lepetit s'est empressée de dispenser ses conseils de lecture à Chirstian Jacob, en lui proposant le témoignage d'une enseignante du 93 racontant son expérience positive de la minute de silence dans une classe multiconfessionnelle.

Un discours de Chirstian Jacob à même de troubler l'unité nationale selon le député de Paris Pascal Cherki. Même appréciation du coté du député du Cher Yann Galut, qui lui a préféré celui du centriste Philippe Vigier. De même pour le député des Alpes-de-Haute-Provence Christophe Castaner qui salue le «discours élevé et digne de Philippe Vigier» , qui selon lui «enfonce, sans le vouloir, le propos hésitant de Jacob».

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