23 novembre 2014

Le South stream perce sa voie à travers les encombrements politiques

La semaine passée, le projet gazier South Stream a fait une nouvelle brèche dans les encombrements politiques américano-européens. L'Union Européenne doit tenter d'éliminer les obstacles sur la voie de la construction du gazoduc, a déclaré le ministre de l'économie de l'Allemagne Sigmar Gabriel.

Il a expliqué que le South Stream était un projet économiquement pertinent.

Le gazoduc russo-italo-franco-allemand South Stream dont la capacité doit atteindre 63 milliards de mètres cubes passera par le plan d'eau de la mer Noire vers le pays de l'Europe centrale et méridionale. Son itinéraire passera par la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, l'Autriche, l'Italie, la Slovénie, la Macédoine. Le gazoduc doit fonctionner à plein rendement en 2018, selon les prévisions.

Mais, bien que le gazoduc ait aujourd'hui une grande importance pour l'économie européenne, sous la pression des États-Unis, les fonctionnaires de l’UE empêchent activement sa construction. Le chef du Centre des études économiques de l'Institut de la mondialisation et des mouvements sociaux Vassili Koltachov croit que l'égoïsme économique des grandes puissances de l’UE freine aussi la construction du South Stream.

« L'Union européenne ne soutiendra pas le South Stream ne serait-ce que parce que ce projet assurera la livraison des hydrocarbures russes dans les zones que la bureaucratie européenne, les élites financières européennes n'ont pas envie de développer. Ce sont les Balkans, la partie sud de la zone de l'euro. Il n’est pas obligatoire de livrer le gaz là-bas, d’après l'avis des fonctionnaires à Bruxelles. C’est que dans les circonstances actuelles, vu la mauvaise conjoncture mondiale, les capacités de production de ses régions seraient en contradiction avec celles des régions du nord. »

En outre, la situation semblable n'arrange pas les États-Unis, qui mûrissent les plans de livraisons du gaz schisteux en Europe dans des bateaux-citernes. Mais tous comprennent qu'il n'est pas capable de subir la concurrence du gaz russe livré par des gazoducs. C'est pourquoi, la seule possibilité pour les États-Unis de vendre son gaz au Vieux Monde, c’est d’arrêter les livraisons du gaz russe en UE via l'Ukraine (c’était une des raison du Maïdan) et de ne pas permettre la construction des nouveaux gazoducs. De plus, les Américains agissent par l’intermédiaire de Bruxelles. Mais en même temps, ils se servent largement du Nord Stream. Et cette situation provoque une grande indignation dans les pays de l'Europe de l'Est, en particulier, en Hongrie.

L'Union Européenne a trouvé l'alternative au projet du Gazprom. C'est le fameux "Couloir gazier du sud" depuis l'Azerbaïdjan jusqu'à l'Italie. Mais sa capacité ne dépassera pas 16 milliards de mètres cubes par an ce qui est, bien évidemment, insuffisant pour les pays importateurs. Et le South Stream, lui, assurerait 63 milliards de mètres cubes de gaz! Quatre fois plus - et ce n’est pas une limite. Comme on dit, « Sentez la différence ».

Le chargé de cours de la chaire de la politologie appliquée de l'université des finances auprès du gouvernement de Russie Evgueny Vojko espère que le bon sens des politiques européens aura le dessus.

« Pour le moment, il y a une raison de supposer que le rationnel économique triomphera. Mais, en même temps, il faut se rappeler que les Européens subissent une pression extérieure très forte. Elle est liée à la campagne d'information, pour ainsi dire, celle de la promotion du gaz schisteux. On mène assez activement une campagne à ce sujet. »

La semaine passée, les États-Unis ont introduit des sanctions contre une série de fonctionnaires et les hommes d’affaires hongrois en tentant de punir Budapest pour son rapprochement avec la Russie et le soutien actif du South Stream. Cependant, un de ces jours, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a confirmé la résolution de construire le gazoduc dans le pays, même malgré les objections de l'Union européenne.

Mais tout de même, la lutte politique autour du South Stream commence à céder devant les arguments du rationnel économique.

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