03 septembre 2014

Histoire : Economie du troisième Reich...

Pour faire face au chômage massif et à la paralysie économique pendant la Grande Dépression, les gouvernements américain et allemand lancèrent tous deux des programmes novateurs et ambitieux. Bien que les mesures du « New Deal » prises par le président Franklin Roosevelt aidèrent à peine, la politique beaucoup plus ciblée et complète du Troisième Reich s’avéra remarquablement plus efficace. En trois années seulement, le chômage fut enrayé et l’économie allemande devint florissante. Et tandis que la façon dont Roosevelt géra la crise restera largement connue, la remarquable façon dont Hitler l’a défié n’est ni suffisamment comprise ni appréciée.

Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler devint chancelier d’Allemagne. Quelques semaines plus tard, le 4 mars, Franklin Roosevelt prit ses fonctions de président des États-Unis. Chacun d’entre eux gouverna son pays les douze années qui suivirent – jusqu’en avril 1945, peu avant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Au début de l’année 1933 la production industrielle de ces deux pays était réduite de moitié comparée à celle de 1929. Chaque dirigeant lança rapidement de nouvelles initiatives audacieuses pour lutter contre la terrible crise économique, surtout contre le fléau du chômage de masse. Et bien qu’il existe des similitudes frappantes entre les efforts des deux gouvernements, les résultats furent très différents.

John Kenneth Galbraith, conseiller de plusieurs présidents et ambassadeurs américains en Inde pendant un certain temps, fut l’un des économistes américains les plus influents et les plus lus du XXe siècle. Auteur de plusieurs dizaines de livres, il enseigna l’économie à l’université de Harvard pendant des années. En ce qui concerne l’Allemagne, Galbraith écrivait ceci : « L’élimination du chômage en Allemagne durant la Grande Dépression, sans recours à l’inflation mais seulement aux travaux publics fondamentaux, fut une remarquable victoire. Mais on en a rarement fait l’éloge et guère parlé. L’idée reçue que Hitler ne pouvait faire aucun bien s’est répandue à son économie mieux qu’à tout le reste… »

La politique économique du régime hitlérien, ajoute Galbraith, a mis en place « des emprunts considérables pour les dépenses publiques, et ce, principalement pour la construction des voies ferrées, du réseau fluvial et des autoroutes dont les conséquences sur le chômage ont été bien plus bénéfiques que dans tout autre pays industrialisé [1] ».

Fin 1935, écrit-il également, « le chômage touchait à sa fin en Allemagne. En 1936, les revenus élevés tiraient à la hausse les prix ou bien permettaient de les augmenter (...) à la fin des années trente l’Allemagne avait atteint le plein emploi et des prix stables. C’était un exploit absolument unique dans le monde industriel [2]. »

« Hitler avait anticipé une politique économique moderne, nota l’économiste, en reconnaissant que la réalisation rapide du plein emploi n’était possible que si elle était combinée à une méthode de contrôle des salaires et des prix. Qu’une nation opprimée par des craintes économiques réagisse à Hitler tout comme les Américains avaient réagi à Roosevelt n’était pas surprenant [3]. »

Les autres pays, écrit Galbraith, n’ont pas réussi à comprendre l’expérience allemande ni à s’en inspirer : « L’exemple allemand était instructif mais peu convaincant. Les conservateurs britanniques et américains constataient les hérésies des financiers nazis – emprunts et dépenses – et uniformément prédisaient un effondrement (...) tandis que les libéraux américains et socialistes britanniques observaient la répression, la destruction des syndicats, les Chemises Brunes, les Chemises Noires, les camps de concentration, leurs discours oratoires criards, mais en ignoraient leur économie.Rien de bon (qu’ils croyaient), pas même le plein emploi, ne pourrait venir d’Hitler [4]. »

Deux jours après sa prise de fonction de chancelier, Hitler prononça une allocution radiodiffusée à la nation. Il avait clairement exprimé, avec les autres dirigeants de son mouvement, son intention de réorganiser la vie sociale, politique, culturelle et éducative de la nation selon les principes du national-socialisme. Tout le monde savait qu’avec environ six millions de chômeurs et une économie nationale paralysée, la grande priorité du moment était de restaurer la vie économique de la nation, en s’attaquant surtout au chômage et en fournissant du travail productif.

« La misère de notre peuple est horrible à voir ! », déclara Hitler dans ce discours inaugural [5]. « Avec les millions de chômeurs affamés dans le secteur de l’industrie, c’est l’ensemble de la classe moyenne et des artisans qui est appauvrie. Si les agriculteurs allemands s’écroulent aussi, nous serons confrontés à une catastrophe de dimension incalculable. Ce serait non seulement l’effondrement d’une nation, mais aussi d’un héritage de deux mille ans, d’une des plus grandes réalisations de la culture et de la civilisation humaine... ».

Le nouveau gouvernement, déclara Hitler, « réorganisera grandement l’économie de notre nation grâce à deux grands plans quadriennaux.L’agriculteur allemand doit être secouru afin de maintenir l’approvisionnement alimentaire de la nation laquelle est la fondation vitale du pays. Le travailleur allemand sera sauvé de la ruine par une lutte concertée et globale contre le chômage. »

« En quatre ans, promettait-il, le chômage doit être radicalement surmonté (…) Les partis marxistes et leurs alliés ont eu 14 années pour prouver ce dont ils étaient capables. Le résultat n’a été qu’un monceau de ruines. À présent, peuple d’Allemagne, donne-nous quatre années et ensuite tu porteras ton jugement sur nous ! »

Rejetant les idées économiques vagues et peu réalistes de certains de ses militants radicaux, Hitler se tourna vers des hommes compétents aux capacités éprouvées. Plus particulièrement, il obtint l’aide de Hjalmar Schacht, un éminent banquier et financier doté d’un palmarès impressionnant d’expériences à la fois au sein d’entreprises privées et du service public. Schacht n’était certainement pas national-socialiste, mais Hitler le nomma Président de la banque centrale allemande, la Reichsbank, puis ministre de l’Économie.

Après la prise de pouvoir, écrit le professeur John Garraty, un éminent historien américain, Hitler et son nouveau gouvernement « attaquèrent immédiatement tous azimuts le chômage (...) Ils stimulèrent le secteur privé grâce à des subventions et des dégrèvements fiscaux, encouragèrent la consommation grâce à des prêts de mariage par exemple, et entamèrent le programme colossal des travaux publics pour construire les autoroutes, les logements, les réseaux de chemin de fer et fluviaux [6] »

Les nouveaux dirigeants du régime réussirent également à convaincre les allemands sceptiques voire hostiles par leur sincérité, détermination et capacité. Cette confiance et assurance, encouragea les hommes d’affaires à leur tour à embaucher et à investir, mais aussi les consommateurs à se tourner vers l’avenir.

Comme promis, Hitler et son gouvernement national-socialiste bannirent le chômage en quatre années. Depuis sa prise de pouvoir en 1933 jusqu’en 1936, le nombre de chômeurs fut ramené de six millions à un million [7]. Le taux de chômage fut si rapidement réduit qu’en 1937/38 il y eut pénurie de main-d’œuvre nationale [8].

Pour la majeure partie des Allemands, les salaires et les conditions de travail furent constamment améliorés. De 1932 à 1938, les revenus hebdomadaires réels bruts augmentèrent de 21 %. Après déduction des impôts, des assurances et de l’ajustement du coût de la vie, la réelle augmentation des revenus hebdomadaires au cours de cette période fut de 14 %. Simultanément, les loyers restèrent stables et le coût du chauffage et de l’électricité fut relativement en baisse. Les prix de certains biens de consommation, tels que les appareils électriques, les horloges et montres, ainsi que certains articles alimentaires furent aussi en baisse.

L’historien britannique Niall Ferguson nota que les prix à la consommation entre 1933 et 1939 avaient augmenté au taux annuel moyen de seulement 1,2 %. Cela signifiait en réalité que les travailleurs allemands s’en sortaient mieux, aussi bien en valeur réelle que nominale : entre 1933 et 1938, le revenu hebdomadaire net (après déduction des impôts) augmenta de 22 %, tandis que le coût de la vie avait augmenté de seulement 7 %. Le revenu des travailleurs continua d’augmenter même après le déclenchement de la guerre en septembre 1939. La rémunération horaire moyenne des travailleurs allemands augmenta de 25 %, et le salaire hebdomadaire de 41 % jusqu’en 1943 [9].

La journée de travail « normale » pour la plupart des allemands était de huit heures et les heures supplémentaires étaient généreusement payées [10]. En plus des salaires élevés, les conditions de travail avaient été nettement améliorées grâce aux avantages inclus, tels que de meilleures conditions de sécurité et de santé au travail, des cantines aux repas chauds subventionnées, des terrains de sport, des parcs, des pièces de théâtre, des expositions et des concerts subventionnés, du sport et des groupes de randonnées, des cours de danses et formation pour adultes, et du tourisme subventionné [11]. Un réseau de mesures de protection sociale déjà bien développé, comprenant l’assurance-vieillesse et un programme national d’assurance maladie, fut également élaboré.

Hitler voulait atteindre le plus haut niveau de vie possible pour les allemands, avait-il déclaré début 1934 lors d’une interview donné à un journaliste américain. « Pour moi, les américains ont bien raison de ne pas vouloir rendre les gens égaux, mais plutôt de maintenir le principe de l’échelle sociale.Cependant, chaque personne doit se voir accorder la possibilité de gravir ces échelons [12]. »

Conformément à cela, le gouvernement d’Hitler favorisa la mobilité sociale avec de larges possibilités de promotion et progression. Comme le fait remarquer le professeur Garraty : « Il est incontestable que les Nazis encourageaient la mobilité sociale et économique de la classe ouvrière. » Afin d’encourager l’acquisition de nouvelles compétences, le gouvernement avait élargi considérablement les programmes de formations professionnelles, et offert de généreuses primes pour favoriser la promotion des travailleurs efficaces [13].

L’historien John Garraty écrit que l’idéologie national-socialiste tout autant que l’attitude d’Hitler « incitaient le régime à favoriser la place de l’Allemand ordinaire à un quelconque groupe d’élite. Les travailleurs (...) avaient une place honorable dans le système. En conformité avec cela, le régime fournissait des avantages sociaux aux travailleurs comprenant un logement subventionné, des excursions à faible coût, des programmes sportifs et des installations d’usines plus agréables [14]. »

Dans sa biographie détaillée et critique d’Hitler, l’historien Joachim Fest reconnait : « Le régime a insisté qu’il n’y ait aucune autorité de classe sociale au-dessus des autres, et en donnant à chacun la possibilité de progresser, il démontre pratiquement la neutralité des classes... Ces mesures brisent effectivement les vieilles structures sociales pétrifiées. Elles améliorent concrètement la condition matérielle de grand nombre de la population [15]. »

Quelques chiffres donnent une idée de la façon dont la qualité de vie fut améliorée. Entre 1932, la dernière année de l’ère pré-hitlérienne, et 1938, la dernière année complète avant le déclenchement de la guerre, la consommation alimentaire augmenta d’un sixième, tandis que le chiffre d’affaires des vêtements et textiles augmenta de plus d’un quart, et celui des produits ménagers et du mobilier de 50 % [16]. Pendant les années paisibles du Troisième Reich, la consommation de vin augmenta de 50 %, et celle du champagne quintupla [17]. Entre 1932 et 1938, le volume du tourisme plus que doubla, alors que le nombre de propriétaires d’automobiles tripla dans les années 1930 [18]. La production allemande d’automobiles, incluant les voitures fabriquées par les fabricants américains Ford et General Motors (Opel), doubla en cinq années de 1932 à 1937, tandis que l’export d’automobiles allemandes augmenta de huit fois. Entre 1933 et 1937 le trafic aérien de passagers en Allemagne tripla [19].

L’entreprise allemande fut relancée et prospérait. Pendant les quatre premières années de l’ère nationale-socialiste, les bénéfices nets des grandes entreprises quadruplèrent, et les revenus de gestion et de management augmentèrent de près de 50 % [20]. Entre 1933 et 1938 l’historien Niall Ferguson note que « le produit intérieur brut allemand augmente d’une moyenne remarquable de 11 % par an », sans augmentation significative du taux d’inflation [21]. « Les choses allaient encore s’améliorer », écrit l’historien juif Richard Grunberger dans son étude détaillée Douze années de Reich. « « Dans les trois années entre 1939 et 1942 l’industrie allemande a fleuri autant qu’au cours des cinquante précédentes années [22]. »

Bien que les entreprises allemandes fussent prospères, les bénéfices étaient contrôlés et maintenus par la loi dans des limites modérées [23]. À partir de 1934, les dividendes de l’actionnariat des entreprises allemandes ont été limités à 6 % par an. Les bénéfices non répartis étaient investis en obligations gouvernementales du Reich, avec un rendement d’intérêt annuel de 6 %, puis, après 1935 de 4,5 %. Cette politique eut pour effet prévisible d’encourager le réinvestissement et l’autofinancement des entreprises, et donc de réduire les emprunts auprès des banques, plus généralement de diminuer l’influence du capital commercial [24].

Le taux d’imposition des entreprises fut régulièrement relevé, de 20 % en 1934 à 25 % en 1936, et à 40 % en 1939-40. L’administration des entreprises allemandes pouvait octroyer des primes aux gestionnaires, mais seulement si celles-ci étaient directement proportionnelles aux bénéfices et elle avait également autorisé des primes correspondantes aux employés ou « des cotisations sociales volontaires [25] ».

Entre 1934 et 1938, le revenu brut imposable des hommes d’affaires allemands augmenta de 148 %, tandis que le volume fiscal global augmenta au cours de cette période de 232 %.Le nombre de contribuables dans la tranche d’impôt sur le revenu le plus élevé – ceux qui gagnent plus de 100 000 marks par an – avait augmenté au cours de cette période de 445 % (en revanche, le nombre de contribuables dans la tranche de revenu la plus basse – ceux qui gagnaient moins de 1500 marks annuel – n’avait augmenté que de 5 %) [26].

La fiscalité de l’Allemagne nationale-socialiste était fortement « progressiste », les revenus les plus élevés payant proportionnellement plus d’impôts que ceux des tranches de revenus inférieurs.Entre 1934 et 1938, le taux moyen d’imposition sur les revenus de plus de 100.000 marks avait augmenté de 37,4 % à 38,2 %. En 1938, les Allemands des tranches d’imposition les plus basses représentaient 49 % de la population avec 14 % du revenu national, mais ne payaient que 4,7 % de la charge fiscale. Ceux appartenant à la plus haute catégorie de revenus étaient seulement 1 % de la population, mais avec 21 % des revenus et payaient 45 % de la charge fiscale [27].

Lorsque Hitler arriva au pouvoir les juifs étaient environ 1 % de la population totale de l’Allemagne. Le nouveau gouvernement s’activait pour les retirer de la vie politique et culturelle du pays, tout en leur autorisant à exercer dans la vie économique, du moins pour quelques années. En fait, de nombreux juifs avaient bénéficié des mesures du régime pour la reprise et le rétablissement économique général. Par exemple, en juin 1933 Hitler approuva un investissement gouvernemental de grande envergure, 14,5 millions de marks investis dans la chaîne des grands magasins Hertie de Berlin appartenant à des juifs. Ce renflouement devait éviter la ruine des fournisseurs, des financiers mais surtout de 14 000 employés de cette grande entreprise [28].

Le professeur Gordon Craig, qui a enseigné l’histoire à l’université de Stanford pendant des années, souligne : « « Les entreprises juives ont continué à fonctionner de façon rentable dans l’habillement et les petits commerces jusqu’en 1938, et à Berlin et Hambourg en particulier les établissements réputés et au goût connus, continuèrent à attirer leurs anciens clients malgré leur appartenance juive. Dans le monde de la finance, aucune restriction sur les activités des entreprises juives n’avait été donnée à la Bourse de Berlin (le marché boursier), et jusqu’en 1937, les banques Mendelssohn, Bleichröder, Arnhold, Dreyfuss, Straus, Warburg, Aufhäuser, et Behrens étaient encore actives [29]. »

Cinq ans après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, le rôle des juifs dans le monde des affaires était toujours important, et les juifs détenaient toujours des biens immobiliers considérables, surtout à Berlin. Mais cela changea de façon considérable en 1938, et avant la fin de l’année 1939 les juifs avaient été en grande partie retirés de la vie économique allemande.

Durant les années hitlériennes le taux de criminalité baissa en Allemagne, avec des chutes significatives des taux d’assassinats, de vols qualifiés, de vols, de détournements de fonds et des délits mineurs [30]. L’amélioration du système de santé et la façon de voir des Allemands impressionnèrent de nombreux étrangers. « La mortalité infantile a été fortement réduite et était considérablement inférieure à celle de la Grande-Bretagne », écrit Sir Arnold Wilson, un député britannique s’étant rendu en Allemagne à sept reprises après qu’Hitler soit arrivé au pouvoir. « La tuberculose et d’autres maladies avaient sensiblement diminué. Les cours pénales n’ont jamais eu si peu à faire et les prisons n’ont jamais eu si peu d’occupants. C’est un plaisir d’observer l’aptitude physique de la jeunesse allemande. Même les personnes les plus pauvres étaient mieux vêtues qu’auparavant, et leurs visages joyeux témoignaient de l’amélioration psychologique forgée en eux [31]. »

Le rétablissement du bien-être psycho-émotionnel des Allemands au cours de cette période avait également été noté par l’historien social Richard Grunberger. « Il ne fait aucun doute, écrit-il, que la prise du pouvoir (national-socialiste) ait engendré une amélioration généralisée de la santé émotionnelle ; ce fut non seulement la conséquence d’une reprise économique, mais aussi le sentiment profond de l’identification à l’objectif national de nombreux Allemands [32]. »

L’Autriche connu un essor spectaculaire après son adhésion au Reich Allemand en mars 1938. Immédiatement après « l’Anschluss » (l’Union), les fonctionnaires agirent rapidement pour soulager la détresse sociale et relancer l’économie moribonde. L’investissement, la production industrielle, la construction de logements, la consommation, le tourisme et le niveau de vie augmentèrent rapidement. Entre juin et décembre 1938 seulement, le revenu hebdomadaire des travailleurs industriels autrichiens augmenta de 9 %. Le succès du régime national-socialiste luttant contre le chômage fut si rapide que l’historien américain Evan Burr Bukey fut forcé de l’appeler « la réalisation économique la plus remarquable de l’histoire moderne ». Le taux de chômage en Autriche était de 21,7 % en 1937, et chuta en 1939 à 3,2 %. Le PNB autrichien augmenta de 12,8 % en 1938, et incroyablement de 13,3 % en 1939 [33].

Une forte augmentation du taux de natalité exprimait le degré de la confiance nationale. Moins d’un an après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, le taux de natalité allemand bondit de 22 %, le pic natal étant atteint en 1938. Il resta élevé même en 1944, la dernière année complète de la Seconde Guerre mondiale [34]. Selon l’historien John Lukacs, cette hausse du taux de natalité fut l’expression de « l’optimisme et de la confiance » des Allemands pendant les années hitlériennes. « Pour deux enfants naissant en Allemagne en 1932, trois naissaient quatre ans plus tard », fit-il remarquer. « En 1938 et 1939, le nombre de mariages le plus élevé de toute l’Europe fut enregistré en Allemagne, dépassant ceux même enregistrés en Europe de l’Est parmi les peuples les plus prolifiques. La hausse phénoménale de la natalité allemande dans les années trente fut encore plus forte que la hausse du taux de mariage [35]. »

« L’Allemagne nationale-socialiste fut le seul pays peuplé de blancs à atteindre une certaine augmentation de fécondité », nota Gordon A. Craig, remarquable historien américain d’origine écossaise, avec une forte hausse du taux de natalité après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, suivie d’une montée constante au cours des années suivantes [36].

Au début de l’année 1937, lors d’une longue allocution au Reichstag, Hitler rappela les promesses qu’il avait faites lorsque son gouvernement eut pris le pouvoir. Il expliqua également les principes fondant sa politique, et considéra ce qui avait été accompli dans les quatre années passées [37]... « Ceux qui parlent de “démocraties” et de “dictatures”, dit-il, ne comprennent tout simplement pas qu’une révolution a été menée dans ce pays, dont les résultats peuvent être considérés comme démocratiques dans le sens le plus noble du terme, si démocratie possède un sens réel (...) La révolution national-socialiste n’aspire pas à transformer une classe privilégiée en une classe qui n’aurait aucun droit dans l’avenir. Son objectif a été de donner des droits égaux à ceux qui n’avaient pas de droits (...) Notre objectif a été de permettre à tout le peuple allemand d’être actif, non seulement dans le domaine économique, mais aussi dans le domaine politique, et cela fut possible par l’implication organisée de la population (...) Au cours des quatre dernières années, nous avons augmenté la production allemande dans tous les domaines à un degré extraordinaire. Et cette augmentation de la production a été bénéfique pour tous les Allemands. »

Deux ans plus tard, dans un autre discours Hitler parla brièvement des réalisations économiques de son régime [38] : « J’ai surmonté le chaos en Allemagne, rétabli l’ordre, relevé considérablement la production dans tous les domaines de notre économie nationale par des efforts acharnés, produis des substituts de nombreux matériaux qui nous manquaient, encouragé de nouvelles inventions, développé le trafic, j’ai fait construire de puissantes autoroutes, creuser des canaux, ériger de gigantesques usines, et dans le même temps j’ai cherché à promouvoir l’éducation et la culture de notre peuple pour le développement de notre communauté sociale. Une fois de plus j’ai réussi à trouver un travail utile à la masse des sept millions de chômeurs qui désolaient nos cœurs, en maintenant le paysan allemand sur son sol, en dépit de toutes les difficultés, et en sauvant pour lui sa terre, en restaurant la prospérité du commerce allemand, et en promouvant la circulation au maximum. »

Il a souvent été affirmé, même par certains spécialistes soi-disant de bonne réputation, que le succès de Hitler dans la relance économique de son pays repose en grande partie sur les dépenses du gouvernement faites pour le réarmement et la préparation à la guerre. C’est un mythe. Comme le nota le célèbre historien britannique AJP Taylor [39] : « La reprise économique de l’Allemagne, qui était achevée en 1936, ne reposait pas sur le réarmement, mais était engendrée principalement par de prodigieuses dépenses sur les travaux publics en particulier sur les autoroutes, et cette dépense publique avait aussi stimulé les dépenses dans le privé comme (l’économiste britannique John Maynard) Keynes l’avait prédit. En réalité et malgré ses fanfaronnades, Hitler lésina sur les dépenses de l’armement parce qu’en partie, il voulait éviter une réduction du niveau de vie en Allemagne occasionnant son impopularité, mais plus encore parce qu’il était intimement convaincu qu’il réussirait toujours à bluffer. Ainsi, paradoxalement, tandis que chacun ailleurs en Europe s’attendait à une grande guerre, Hitler était le seul homme qui n’en prévoyait pas une, et ni la planifiait. »

Dans un article très controversé publié dans l’American Historical Review l’historien américain John Garraty compara les solutions américaines et allemandes données à la Grande Dépression. Il a écrit [40] : « Les deux mouvements (c’est-à-dire aux États-Unis et en Allemagne) ont néanmoins réagi à la Grande Dépression de la même façon, distincte de celle des autres pays industrialisés. Des deux, les nazis avaient mieux réussi à guérir les maux économiques des années 1930. Compte tenu de leurs ressources ils ont réduit le chômage et stimulé la production industrielle plus vite que les Américains en maniant leurs problèmes monétaires et échanges commerciaux avec plus de succès, et certainement avec plus d’imagination. Cela s’explique en partie parce que les nazis pratiquaient le financement du déficit à une grande échelle et en partie parce que leur système totalitaire se prêtait mieux à la mobilisation de la société, tant par la force que par la persuasion. Jusqu’en 1936, la dépression pour l’essentiel terminée en Allemagne, était loin de l’être aux États-Unis. »

En fait, le taux de chômage aux États-Unis resta élevé jusqu’à la mise en place d’une stimulation à grande échelle de la production de guerre. Même à la fin du mois de mars 1940, le taux de chômage des États-Unis était encore de 15 % de la population active. C’était la production de guerre, et non pas le programme « New Deal » de Roosevelt qui avait enfin amené le plein emploi [41].

M. William Leuchtenburg, un éminent historien américain bien connu pour ses livres sur la vie et la carrière de Franklin Roosevelt, résume dans une étude très acclamée, le bilan mitigé du président. « Le New Deal a laissé de nombreux problèmes non résolus et en a même créé de nouveaux assez troublants », a conclu Leuchtenburg. « Il n’a jamais démontré qu’il pouvait parvenir à la prospérité en temps de paix. À la fin de l’année 1941, il y avait encore six millions de chômeurs, et ce n’est qu’en 1943, année de guerre, que cette armée de chômeurs disparut enfin [42]. »

Le contraste entre les rapports économiques allemands et américains pendant les années 1930 est d’autant plus frappant si l’on considère que les États-Unis avaient infiniment plus de richesses naturelles, notamment de grandes réserves de pétrole, pour une population très peu dense, et aucun voisin hostile et bien armé.

Dans un discours prononcé en décembre 1941, Hitler lui-même compare le bilan de son gouvernement sur la gestion de la crise économique mondiale avec celui du président Roosevelt [43].

« Pendant que le Reich allemand a connu une amélioration considérable dans la vie sociale, économique, culturelle et artistique en quelques années sous la direction national-socialiste, dit-il, le président Roosevelt n’était même pas en mesure d’apporter des améliorations même limitées dans son propre pays. Cette tâche aurait été d’autant plus facile aux États-Unis, avec à peine 15 habitants au kilomètre carré, contre 140 en Allemagne. Si la prospérité économique n’est pas possible dans ce pays, c’était le résultat soit d’un manque de volonté de la classe dirigeante ou de l’incompétence totale de ses responsables. En seulement cinq ans, les problèmes économiques ont été résolus en Allemagne et le chômage a été éliminé. Au cours de cette même période, le président Roosevelt a augmenté largement la dette nationale de son pays, a dévalué le dollar, ce qui n’a fait que perturber davantage l’économie, et maintenir le même nombre de chômeurs. »

Dans un autre important discours donné la même année, Hitler compara les systèmes socio-politico-économiques des États-Unis, de l’Union soviétique et de l’Allemagne [44] : « Nous devons maintenant apprendre à connaître deux extrêmes [socio-politiques], a-t-il dit. Le premier est celui des États capitalistes, qui utilisent le mensonge, la fraude et l’escroquerie pour renier les droits vitaux les plus élémentaires de leurs peuples, se souciant uniquement de leurs propres intérêts financiers, pour lesquels ils sont prêts à sacrifier des millions de personnes. Le second est l’extrême communiste [vu en Union soviétique] : un État qui a apporté une misère indicible à des millions et des millions, et qui se dévouant à sa doctrine, sacrifie le bonheur des autres. Ceci dit, à mon avis il n’y a pour nous tous qu’une seule obligation, à savoir, s’impliquer plus que jamais dans notre idéal national et socialiste (...) Dans cet État [allemand] le principe qui prévaut n’est pas, comme en Russie soviétique, le principe de la prétendue égalité, mais plutôt le seul principe de la justice. »

Les mesures économiques d’Hitler auraient-elles pu fonctionner aux États-Unis ? Ces solutions sont probablement plus pratiques dans des pays tels que la Suède, le Danemark et les Pays-Bas, dotés d’une population éduquée, auto-disciplinée, ethniquement et culturellement cohérentes, à caractère traditionnellement « communautaire » et possédant un niveau élevé de confiance sociale. Les mesures économiques d’Hitler sont moins applicables aux États-Unis et dans d’autres sociétés peuplées d’ethnies diversifiées culturellement, nettement plus individualistes, de tradition « laissez-faire » et ayant en conséquence un esprit « communautaire » amoindri [45].

David Lloyd George – qui avait été le premier ministre de la Grande-Bretagne durant la Première Guerre mondiale – fit une grande tournée en Allemagne à la fin de l’année 1936. Par la suite, dans un article publié dans un journal renommé londonien, ce représentant britannique avait raconté ce qu’il avait vu et vécu [46].

« Quoi qu’on puisse penser de ses méthodes [de Hitler], a écrit Lloyd George, et elles ne sont certes pas celles d’un pays parlementaire, il ne fait aucun doute qu’il a réalisé une transformation merveilleuse dans l’esprit des gens, dans leur attitude envers l’autre, et dans leurs perspectives sociales et économiques. »

« Il affirma à juste titre à Nuremberg qu’en quatre ans, son mouvement avait fait une nouvelle Allemagne. Ce n’est plus l’Allemagne de la première décennie qui a suivit la guerre – cassée, triste et accablée d’un sentiment d’appréhension et d’impuissance. Elle est maintenant pleine d’espoir et de confiance, et d’un sens de la détermination ravivé, à mener sa propre vie sans ingérence d’aucunes influences externes à ses propres frontières. »

« Il est pour la première fois depuis la guerre un sentiment général de sécurité. Les gens sont plus joyeux. Il y a un grand sentiment de gaieté général de l’esprit dans tout le pays. Il s’agit d’une Allemagne plus heureuse. Je l’ai vu partout, et les Anglais que j’ai rencontrés lors de mon voyage et qui connaissaient bien l’Allemagne ont été très impressionnés par le changement. »

« Ce grand peuple, avertissait l’homme d’État expérimenté, travaillera mieux, se sacrifiera plus, et, si nécessaire, se battra avec une plus grande détermination parce que Hitler lui demandera de le faire. Ceux qui ne comprennent pas ce fait central ne pourront pas estimer les possibilités actuelles de l’Allemagne moderne. »

Bien que les préjugés et l’ignorance aient entravé une plus large prise de conscience, la compréhension de la politique économique d’Hitler, son impact et son succès ont bien été reconnus par les historiens, y compris par les chercheurs qui sont généralement très critiques envers le chancelier allemand et la politique de son régime.

John Lukacs, un historien américain d’origine hongroise dont les livres ont généré beaucoup de commentaires et louanges, avait écrit : « « Pendant les six premières années (période de paix) au pouvoir, Hitler avait accompli des exploits extraordinaires bien plus au niveau national qu’au niveau de sa politique étrangère... Il a apporté prospérité et confiance chez les allemands, le genre de prospérité qui résulte du gain de confiance en soi. Les années après 1933, furent brillantes de soleil pour la plupart des Allemands, années qui sont restées gravées dans les mémoires de toute une génération d’entre eux [47]. »

Sebastian Haffner, journaliste et historien allemand influant, mais aussi féroce critique de l’idéologie du Troisième Reich, a passé en revue la vie et l’héritage d’Hitler dans un livre très controversé. Bien que le portrait du leader allemand dans son essai Un certain Adolf Hitler soit implacable, l’auteur écrit tout de même [48] :

« Parmi les accomplissements positifs d’Hitler, le plus brillant de tous était son miracle au niveau de l’économie. Alors que le reste du monde était encore embourbé dans une paralysie économique, Hitler avait fait de l’Allemagne un îlot de prospérité. » « En trois années, continue Haffner, une prospérité modeste mais confortable avait globalement pris le dessus sur les besoins de premier ordre et les difficultés de masses. D’une importance presque aussi égale : l’impuissance et le désespoir avaient fait place à la confiance et à l’assurance en soi. Mais le plus incroyable de tout était la transition sans inflation de la dépression vers l’essor économique, et ce, avec des salaires et des prix remarquablement stables… Il est difficile d’imaginer à sa juste valeur l’étonnante stupéfaction avec laquelle les allemands ont régi à ce miracle, qui notamment après 1933 a fait basculer un grand nombre de travailleurs allemands de sociaux-démocrates et communistes au parti d’Hitler. Cette étonnante stupéfaction entre 1936-1938 a entièrement envoûté l’humeur des masses allemandes... »

« L’ampleur de cette prouesse économique nazie ne doit pas être sous-estimée », conclut Niall Ferguson, professeur d’histoire à l’université Harvard. C’était réel et impressionnant. Aucune autre économie européenne n’a pu atteindre un redressement aussi rapide (...) Pour la plupart des gens en 1930 il semblait qu’il s’agissait d’un miracle économique en Allemagne. La Volksgemeinschaft [communauté nationale] « était plus qu’une simple rhétorique ; c’était le plein emploi, des salaires plus élevés, des prix stables, la réduction de la pauvreté, des radios bon marché (le Volksempfänger) et un budget vacances. C’est trop facile d’oublier qu’il y avait plus de camps de vacances en Allemagne que de camps de concentration entre 1935 et 1939. Les travailleurs sont mieux formés, les agriculteurs ont vu leurs revenus augmenter. Les étrangers aussi étaient impressionnés par ce qui se passait. Les sociétés américaines dont la Standard Oil, General Motors et IBM se sont précipités pour investir directement dans l’économie allemande [49]. »

Joachim Fest, un autre journaliste et historien allemand marquant, a passé en revue la vie d’Hitler dans une biographie renommée et exhaustive. « Si Hitler avait succombé à un assassinat ou un accident fin 1938, écrit-il, peu auraient hésité à le reconnaître comme l’un des plus grands hommes d’État allemands, le réalisateur de l’histoire de l’Allemagne [50]. »

« Aucun observateur objectif de la scène allemande ne pourrait nier les exploits considérables d’Hitler », a noté l’historien américain John Toland. « Si Hitler était mort en 1937 au quatrième anniversaire de son arrivée au pouvoir (...) il serait resté dans les annales comme l’une des plus grandes figures de l’histoire allemande. Dans l’Europe entière, il avait des millions d’admirateurs [51]. »

Mark Weber

 
Notes

[1] J.K Galbraith, Money (Boston, 1975), pp. 225-226.

[2] J.K Galbraith, The Age of Uncertainty (1977), p. 214.

[3] JK Galbraith dans The New York Times Book Review, 22 avril 1973. Cité dans Adolf Hitler de J. Toland (Doubleday& Co., 1976), p. 403 (note).

[4] JK Galbraith, The Age of Uncertainty (1977), pp 213-214.

[5] Allocution radiodiffusée d’Hitler, « Aufruf an das deutsche Volk, » 1er février 1933.

[6] John A. Garraty, The New Deal, National Socialism, and the Great Depression, American HistoricalReview, octobre 1973 (Vol. 78, N°4), pp 909-910.

[7] Gordon A. Craig, Germany 1866-1945 (New York : Oxford, 1978), p. 620.

[8] Richard Grunberger, The Twelve-Year Reich : A Social History of Nazi Germany, 1933-1945 (New York : Holt, Rinehart and Winston, 1971), p. 186. D’abord publié en Grande-Bretagne sous le titre, A Social History of the Third Reich.

[9] R. Grunberger, The Twelve-Year Reich (1971), p. 187 ; David Schoenbaum, Hitler’s Social Revolution (Norton, 1980), p. 100.Niall Ferguson, The War of the World (New York : Penguin, 2006), p. 247. Sources citées : A. Ritschi, DeutschlandsKriseundKonjunktur (Berlin, 2002) ; G. Bry, Wages in Germany, 1871-1945 (Princeton, 1960).

[10] David Schoenbaum, Hitler’s Social Revolution (Norton, 1980), p. 101.

[11] David Schoenbaum, Hitler’s Social Revolution (Norton, 1980), pp 100, 102, 104 ; L’historien Gordon Craig écrit : « En plus de ces avantages indéniables (qui consistaient en une meilleure qualité de vie), les travailleurs allemands reçurent de l’État d’importantes prestations complémentaires. Le parti mena avec succès une impressionnante campagne systématique visant à améliorer les conditions de travail dans les installations industrielles et commerciales, avec des entraînements périodiques conçus non seulement pour renforcer les règlements sanitaire et sécuritaire, mais pour aussi aider à atténuer la monotonie du travail répétitif journalier, par l’intermédiaire de moyens comme la musique, la culture de plantes et des prix spéciaux pour des réalisations. » G. Craig, Germany 1866-1945 (Oxford, 1978), pp. 621-622.

[12] Entretien avec Louis Lochner, correspondant d’AssociatedPress à Berlin. Cité par Michael Burleigh dans le The Third Reich : A New History (New York, 2000), p. 247.

[13] G. Craig, Germany 1866-1945 (Oxford, 1978), p. 623 ; John A. Garraty, « The New Deal, National Socialism, and the Great Depression, » The American HistoricalReview, Octobre 1973 (Vol. 78, N° 4), pp. 917, 918.

[14] JA Garraty, « The New Deal, National Socialism, and the Great Depression, » The American HistoricalReview, Octobre 1973, pp. 917, 918.

[15] Joachim Fest, Hitler (New York, 1974), pp. 434-435.

[16] R. Grunberger, The Twelve-Year Reich (New York, 1971 (édition cartonnée), p. 203.

[17] R. Grunberger, The Twelve-Year Reich (1971), pp. 30, 208.

[18] R. Grunberger, The Twelve-Year Reich (1971), pp. 198, 235.

[19] G. Frey (Hg.), Deutschlandwie es wirklichwar (Munich, 1994), pp. 38. 44.

[20] R. Grunberger, The Twelve-Year Reich (1971), p. 179.Nial Ferguson, The War of the World (New York, Penguin, 2006), p. 247.

[21] D. Schoenbaum, Hitler’s Social Revolution (1980), pp. 118, 144.

[22] R. Grunberger, The Twelve-Year Reich (1971), p. 179.Nial Ferguson, The War of the World (New York, Penguin, 2006), p. 247.

[23] D. Schoenbaum, Hitler’s Social Revolution (1980), pp. 118, 144.

[24] D. Schoenbaum, Hitler’s Social Revolution (1980), pp. 144, 145 ; Franz Neumann, Behemoth : The Structure and Practice of National Socialism 1933-1944 (New York : Harper &Row, 1966 (livre de poche), pp. 326-319 ; R. Grunberger, The Twelve-Year Reich (1971), p. 177.

[25] R. Grunberger, The Twelve-Year Reich (1971), p. 177 ; D. Schoenbaum, Hitler’s Social Revolution (Norton,1980), p.125.

[26] D. Schoenbaum, Hitler’s Social Revolution (1980), pp. 148, 149.

[27] D. Schoenbaum, Hitler’s Social Revolution (1980), pp. 148, 149. (Par comparaison, note Schoenbaum, en 1966, dans la République fédérale d’Allemagne, le taux d’imposition sur les revenus les plus élevés était d’environ 44%).

[28] D. Schoenbaum, Hitler’s Social Revolution (1980), p. 134.

[29] G. Craig, Germany 1866-1945 (Oxford, 1978), p. 633.

[30] R. Grunberger, The Twelve-Year Reich (1971), pp. 26, 121 ; G. Frey (Hg.), Deutschlandwie es wirklichwar (Munich, 1994), pp. 50-51.

[31] Cité par J. Toland dans Adolf Hitler (Doubleday& Co., 1976), p. 405. La citation est tirée de Hitler Germany (Berlin, 1938), de Cesare Santoro.

[32] R. Grunberger, The Twelve-Year Reich (1971), p. 223.

[33] Evan Burr Bukey, Hitler’s Austria (Chapel Hill, 2000), pp. 72, 73, 74, 75, 81, 82, 124. (Bukey est professeur d’histoire à l’université de l’Arkansas).

[34] R. Grunberger, The Twelve-Year Reich (1971), pp. 29, 234-235.

[35] John Lukacs, The Hitler of History (New York : Alfred A. Knopf, 1997), pp. 97-98.

[36] G. Craig, Germany 1866-1945 (Oxford, 1978), pp. 629-630.

[37] Allocution d’Hitler au Reichstag, le 30 janvier 1937.

[38] Discours d’Hitler au Reichstag, le 28 avril 1939.

[39] A. J. P. Taylor, From Sarajevo to Potsdam (Harcourt BraceJovanovich, 1975), p. 140. A voir aussi : A. J. P. Taylor, The Origins of the Second World War (première publication en 1961). A voir aussi : Burton H. Klein, Germany’sEconomicPreparations For War (Harvard Univ. Press, 1959). Des extraits pertinents de cet important ouvrage sont publiés dans : Aspects of the Third Reich de H. W. Koch, (1985), pp. 360-370.

[40] John A. Garraty, « The New Deal, National Socialism, and the Great Depression, » The American HistoricalReview, Octobre 1973 (Vol. 78, N°4), p. 944. (Garraty enseignait l’histoire à l’université d’État du Michigan et à l’université de Columbia, et a servi comme président de Society of American Historians.)

[41] John A. Garraty, « The New Deal, National Socialism, and the Great Depression, » The American HistoricalReview, Octobre 1973 (Vol. 78, N°4), p. 917, incl. n. 23. Garraty écrit : « Certes, le plein emploi n’a jamais été abordé aux US jusqu’à ce que l’économie ne se concentresur la production de guerre tous azimuts... Le chômage américain n’est jamais nettement tombé sous les huit millions pendant le New Deal. En 1939, environ 9,4 millions de gens étaient au chômage, et au moment du recensement de 1940 (en mars), le chômage s’élevait à 7,8 millions, soit près de 15% de la population active. »

[42] William E. Leuchtenburg, Franklin Roosevelt and the New Deal (New York : Harper &Row, 1963 (livre de poche), pp. 346-347.

[43] Discours d’Hitler au Reichstag, le 11 décembre 1941. (http://www.ihr.org/jhr/v08/v08p389_...).

[44] Discours d’Hitler à Berlin, le 3 Octobre 1941.

[45] Dans les années 30, lors d’une visite à Berlin, l’ancien président américain Herbert Hoover rencontra le ministre des Finances d’Hitler, le comte Lutz Schwerin vonKrosigk, qui lui expliqua longuement les politiques économiques de son gouvernement. Tout en reconnaissant que ces mesures étaient bénéfiques pour l’Allemagne, Hoover exprima l’avis qu’elles ne convenaient pas pour les US. Les salaires et la politique des prix dirigés par le gouvernement seraient, selon lui, contraires à l’esprit de liberté individuelle américain. À voir « Es geschah in Deutschland » de Lutz Graf von Schwerin Krosigk, (Tübingen/Stuttgart, 1952), p. 167. L’influent économiste britannique John Maynard Keynes écrivit en 1936 que ses politiques « keynésiennes, » qui dans une certaine mesure étaient adoptées par le gouvernement d’Hitler, « pouvaient être bien plus faciles à adapter aux conditions d’un État totalitaire » qu’à un pays où « les conditions de concurrence libre et un grand degré de laissez-faire » prévalent. Cité dans le livre de James J. Martin, RevisionistViewpoints (1977), pp. 187-205. (Voir aussi, de R. Skidelsky, John Maynard Keynes : The Economist as Savior 1920-1937 (New York, 1994, p.581). Ces dernières années, la recherche a montré qu’une plus grande diversité ethnique réduit le niveau de confiance sociale et la maniabilité des politiques d’aide sociale. A voir, de Robert D. Putnam, « E Pluribus Unum : Diversity and Community in the Twenty-first Century, » ScandinavianPoliticalStudies, juin 2007. À voir aussi, de Frank Salter, Welfare, Ethnicity, and Altruism (Routledge, 2005)

[46] Daily Express (Londres), 17 novembre (ou septembre ?) 1936.

[47] John Lukacs, The Hitler of History (New York : Alfred A. Knopf, 1997), pp. 95-96.

[48] S. Haffner, The Meaning of Hitler (New York : Macmillan, 1979), pp. 27-29. D’abord publié en 1978 sous le titre d’Anmerkungenzu Hitler. A voir aussi, de M. Weber, « SebastianHaffner’s 1942 Call for Mass Murder », The Journal of HistoricalReview, automne 1983 (Vol. 4, N°3), pp. 380-382.

[49] Niall Ferguson, The War of the World (New York : Penguin, 2006), p. 245-246, 248. Sources citées : DeutschlandsKriseundKonjunktur de Albrecht Ritschl, (Berlin, 2002) ; Wages in Germany de Gerhard Bry, 1871-1945 (Princeton, 1960).

[50] J. Fest, Hitler : A Biography (Harcourt, 1974), p. 9. Cité par S. Haffner dans The Meaning of Hitler (1979), p. 40.

[51] J. Toland, Adolf Hitler (Doubleday& Co., 1976), pp. 407. 409.


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