Ils ? Je me hasarde à lui poser la question, il me répond sans détour : « Les politiciens véreux, les banques, qui ont refilé notre dette à vos gouvernements, les armateurs, qui ont planqué leur argent en Suisse, les syndicats, les bureaucrates profiteurs, les Allemands, qui ont réussi avec l’euro ce qu’ils avaient échoué à faire pendant la guerre. » Au moment où je lui paie la course devant l’hôtel, il me regarde soudain fixement : « Souvenez-vous de ce que je vous dis, une économie de guerre dans un pays en paix. »
En rejoignant notre hôtel plein à craquer de touristes du monde entier et en parcourant Athènes pendant quelques jours avant de prendre le bateau pour les îles, je m’interroge. Qui dit vrai ? Notre chauffeur de taxi en colère ou le gouvernement grec et la cohorte d’experts de Bruxelles, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne, la célèbre “troïka”. Pour le premier, la Grèce a été précipitée dans un puits sans fond, pour les autres, au contraire, le pays, au terme d’une purge sévère mais salutaire, a stoppé la dégringolade et son économie commence à repartir.
Qui croire quand Athènes offre deux visages aussi contrastés ? Les touristes (20 millions annoncés pour cette année) qui déversent leurs milliards, les plages idylliques, les tavernes joyeuses, la jeunesse dorée qui roule en Porsche ou en Mercedes. Mais aussi les stigmates de la crise : un nombre impressionnant de commerces fermés, des immeubles entiers abandonnés, la soupe populaire au coin des rues… Restent pour démêler le vrai du faux ces témoignages de familles grecques que je rencontre.
Parmi eux, cette comédienne nous rappelle l’ampleur du traitement de choc infligé à la Grèce.
Des salaires et des retraites réduits en moyenne de plus d’un tiers...lire la suite...
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