25 juin 2014

L’Arbre et la Source

Durant des millénaires, l’imagination humaine, dans de nombreuses cultures, a dépeint un arbre cosmique émergeant d’une source sacrée. Un sceau cylindrique, de la vallée de l’Indus, aux alentours de 2000 av. EC, représente l’adoration de la Déesse qui demeure dans le puits. Agenouillé devant Elle, le shaman cornu, le Chasseur ancestral qui représente un aspect de l’orientation primordiale religieuse de notre espèce: respect et admiration en présence des pouvoirs générateurs de vie de la Nature Sacrée. La Source est symbolisée par le cercle à la base de l’arbre.


Ascension et Descente

La mythologie Nordique présente la même image éternelle dans l’histoire du poète-shaman, Odin, qui doit être pendu durant neuf nuits afin de recevoir la révélation sublime. Il monte dans l’Arbre pour s’abandonner à son flux de courants cosmiques au travers de ses branches et de ses feuilles. Grâce à cette épreuve, il acquiert les runes, un alphabet secret composé de symboles divinatoires. Les runes représentent les formules génératrices de tous les langages possibles, de toutes les expressions verbales et écrites par lesquelles la connaissance humaine puisse être capturée et transmise. Au travers de cette épreuve, le shaman Odin “pendu à l’arbre” acquiert le pouvoir magique du langage mais sans, pour l’instant, l’accès à la sagesse transcendante qui fera du langage son instrument.

Pour acquérir cette seconde faculté, Odin doit descendre dans les mondes souterrains, à la racine de l’Arbre et boire à l’eau miraculeuse de la Source de Mimir. Le nom Mimir est corrélé au Latin memor et c’est pourquoi la Source de Mimir a été appelé la “source de la mémoire”. Voici ce qu’en dit Ralph Metzner:

“Il était dit que de boire de cette source conférerait la connaissance des commencements et des origines des choses – des humains, de la vie, des mondes… Dans les traductions Allemandes, le terme utilisé pour décrire la Source de Mimir est marchenreich “empli d’histoires” – ce qui suggère que de boire de cette source était une expérience qui impliquait à la fois la faculté de vision et la faculté de raconter des histoires. Les histoires nous racontent notre passé et les visions nous parlent de notre futur. Boire de la Source de Mimir est, ainsi, pénétrer dans un état de conscience de remémoration, par lequel nous puissions nous souvenir de nos origines évolutives, de notre relation aux royaumes des plantes et des animaux, et de notre nature primordiale en tant qu’enfants de la Terre”. (Green Psychology. Page 155).

Le logo de Metahistory dépeint “une source emplie d’histoire” et l’arbre du langage qui en émerge représente l’expression très ramifiée (multi-culturelle, multi-raciale) de ces histoires dans leur forme verbale et écrite.

En’Owkin: la Suspension de la Croyance

Metahistory est “une expérience qui implique à la fois la vision et la narration” et même un peu plus. Notre capacité d’être des vecteurs authentiques et véridiques de la sagesse innée de notre espèce est entravée par le conditionnement. Pour l’humanité moderne, la communion avec la Nature Sacrée (la Déesse dans l’Arbre) a été subjuguée par la socialisation: c’est à dire par l’éducation, par le conditionnement racial et politique et peut-être surtout par des siècles d’endoctrinement religieux. Encombrés par nos habitudes culturelles de pensée et de jugement, nous n’avons plus accès à la source de vie de la mémoire ancestrale. Notre conditionnement bloque notre capacité de puiser aux ressources au coeur de notre matrice biogénétique spécifique à notre espèce humaine. Incapables de découvrir le plein bénéfice de notre intelligence propre, nous en sommes réduits à suivre un ensemble de comportements qui ne reflètent pas la vraie promesse de la sapience humaine.

“Nous avons tous des systèmes de comportements acquis et culturels qui ont imprégné notre subconscient. Ces systèmes agissent tels des filtres sur notre vision du monde. Ils influencent nos comportements, nos structures de langage, nos gestes, les mots que nous utilisons et aussi la façon dont nous rassemblons nos pensées. Il nous faut trouver les moyens de remettre tout cela en question, continuellement.”

Ainsi s’exprime Jeanette Armstrong, auteur et artiste Okanaga, en conversation avec Derrick Jensen (Listening to the Land). Elle explique que son groupe Amérindien, les Okanagan de Colombie Britannique, ont une tradition de longue date appelée En’owkin. Cette tradition implique un processus de résolution des conflits grâce auquel toutes les parties acceptent de remettre leurs vues en question. “Pratiquer le processus d’En’owkin”, dit Jeanette Armstrong, “me demande constamment de me discipliner à la déconstruction de ce que je crois et de ce que je perçois quant à la façon dont les choses fonctionnent et de remettre en question continuellement ce que je crois et d’accroître continuellement mes connaissances et ma capacité de compréhension.”

Cela, exprimé en une phrase, pourrait constituer “l’ordre de mission” de Metahistory.org.

Tout comme l’En’owkin, la pratique de Metahistory implique beaucoup de travail de déconstruction et de déconditionnement. Pour que nous puissions accéder librement à la connaissance unique et innée de notre espèce, il nous faut nous engager à nous libérer de la distorsion et à lutter contre la désinformation. Tous les jours, nous entendons parler d’événements qui “font l’histoire”. A Metahistory, nous sommes souvent concernés par le contraire: défaire l’histoire, déconstruire les histoires qui ne reflètent pas le don sacré de nos facultés d’auto-détermination.

Le Voyant à Un Oeil

La sagesse qui nous réunit à toutes les autres espèces, sur la Terre et dans l’entièreté du Cosmos, prend sa source dans l’imagination poétique et visionnaire mais pour libérer nos pouvoirs d’imagination, il est nécessaire de faire taire le mental conditionné. “La connaissance véridique s’acquiert par la discipline de l’apprentissage; elle n’est jamais donnée.” (Metzner, Page 155). Selon le mythe Nordique, lorsqu’Odin arriva à la Source de Mimir, son gardien lui fit passer un test. Le géant exigea un acte d’abandon avant de permettre à Odon de boire de la Source. Odin doit donc abandonner un de ses yeux afin d’accéder à l’illumination par la mémoire mystique. C’est ainsi que ce shaman devint connu comme le Voyant à Un Oeil.

Le mythe nous enseigne par là que nous devons abandonner notre mode de vision et de compréhension unilatéral, à savoir le processus mental exclusif du cerveau gauche afin de mettre en oeuvre les facultés poétiques et visionnaires de l’autre oeil, la conscience du cerveau droit. Il est curieux de constater que la mentalité de cerveau gauche, lorsqu’elle mise au silence, ne s’en va pas. Selon les Eddas Nordiques, “lorsque le géant Mimir, ou d’autres dieux de shamans en quête de connaissances, buvaient de la source, ils pouvaient voir que l’oeil d’Odin les regardait” (Metzner, ibidem). Immergé au fond de la source, l’oeil sacrifié (la faculté rationnelle, l’oeil gauche d’Odin) continue de voir.

Il apparaîtrait à ce point que l’enseignement supérieur de ce mythe propose quelque chose de complètement fou: si nous regardons avec assez d’intensité dans le puits de la sagesse ancestrale, la pensée rationnelle de cerveau gauche, avec laquelle nous sommes tellement identifiés et sur laquelle nous comptons exclusivement pour connaître le fonctionnement du monde, sera là, nous regardant. Le mythe convie ici une leçon clé de survie: la rationalité n’est pas exclue de la connaissance profonde et transrationnelle de l’ancienne voyance, même si les limites rationnelles de la cognition doivent être dépassées afin que cette connaissance profonde puisse être vécue. Ce paradoxe fut spécifiquement appréhendé dans la tradition des Gnostiques, les enseignants spirituels Païens qui affirmaient la complémentarité fondamentale des modes visionnaire et rationnel de connaissance.

Une Dérive vers la Démence

Le cours de l’expérience humaine, durant les 6000 dernières années, a été le témoin d’un déclin permanent de la capacité humaine d’accéder aux ressources poético-visionnaires symbolisées par l’Arbre et la Source. Pour des raisons qui sont éminemment difficiles à appréhender, la sagesse primordiale préservée dans les traditions shamaniques biorégionales a dégénéré ou a été éradiquée. A sa place a émergé une autre orientation religieuse, un système dogmatique et totalitaire de croyances représenté principalement par les doctrines des credos Abrahamiques, le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam.

Pourquoi la culture moderne de toute la planète est-elle dominée par des histoires qui ne reflètent pas la sagesse visionnaire authentique nécessaire pour guider l’humanité sur son chemin propre d’évolution?

Pour une raison ou pour une autre, durant le processus millénaire durant lequel nous sommes devenus aliénés de nos origines dans la Nature Sacrée, l’idéologie religieuse a remplacé la sagesse poético-visionnaireen tant que récit d’orientation de notre espèce. Des histoires qui nous causent du tort et qui nous induisent en erreur et même qui nous poussent à nous détruire nous-même et à détruire notre environnement, ont été imposées à la race humaine par des personnes dévoyées qui ont introduit ces histoires pour servir leurs propres fins égoïstes, l’acquisition de pouvoir et de privilèges ainsi que la prétention à une autorité divine et suprahumaine. L’agression au service du pouvoir et de la possession a été promulguée comme la forme la plus élevée de comportement humain. La violence fondée sur la foi religieuse a été, et continue de l’être, la force sociale modelante dominante dans notre histoire.

Il est considéré que les systèmes de croyances qui dominent couramment le monde procèdent de dieux mâles célestes qui entérinent l’agression territoriale, le génocide, le contrôle par la violence ou la menace de la violence et la destruction totale de l’habitat naturel. A beaucoup d’égards, l’idéologie religieuse qui entérine de tels comportements constitue une perversion pathologique pour notre espèce – très littéralement, une dérive vers la démence.

Presque tous les aspects de la société moderne encouragent l’égoïsme et la séparation, divisant les êtres humains les uns contre les autres, en une lutte Darwinienne pour la survie. Ces comportements sont renforcés et encouragés par les scénarios scientifiques, religieux et culturels qui sont le reflet d’une soif insatiable de domination et de contrôle.

Nous devons nous poser la question suivante. Comment est-il possible que notre faculté de connaissance primordiale, l’héritage sacré symbolisé par l’Arbre et la Source, put avoir été si complètement subjuguée par des inclinations pathologiques? Si la sagesse primordiale acquise par Odin est innée, et à ce point essentielle pour notre nature et notre insertion dans le grand plan universel, comment a-t-elle pu être éradiquée par quelque chose qui est manifestement faux et étranger à notre chemin réel ?

John Lamb Lash

http://www.liberterre.fr/metahistoire/mythe-gaia-sophia/arbresource.html


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La suite du document ne fournit pas vraiment de réponses satisfaisantes à cette question. D’après les découvertes qui ont jalonné mon expérience, la torture physique est la raison principale de l’abdication de l’être devant les dominateurs « religieux ». Il suffit de se remémorer les sacrifices pratiqués chez les Incas, à Babylone, en Égypte et ailleurs, suivis et réactualisés par les Inquisitions et les guerres religieuses, pour se faire une idée de l’ampleur de la domination perpétrée par la main d’œuvre des races de reptiliens, gris et autres insectoïdes qui ont toujours influencé dans l’ombre.

Je renvoie le lecteur au Billet « Pré requis » (voir menu), où je dévoile une de mes découvertes fondamentales durant les séances de régressions assistées que j’ai pratiquées, à savoir que la souffrance physique infligée est la raison principale de la chute dans la « démence » et dans la victimisation qui s’ensuit dans les autres dimensions.

Ces souffrances se sont inscrites dans les gênes et à l’heure actuelle l’humanité entière en est affectée, entretenant toujours un « inconscient collectif » qui ne permet pas de dépasser ces peurs primales. La confrontation de ces mémoires lourdement chargées d’empreintes hideuses et dévalorisantes est donc la solution pour un réveil et un nettoyage des causes de notre abdication, causes que nous avons subies et parfois encouragées chez autrui, suite aux manoeuvres violentes et rusées infligées par les prédateurs.

Dans l’article intitulé « Le détricotage de la Matrice et nous » du 7 novembre 2009 (section Brèves du Front) je relate le témoignage de Haydn qui vient d’être tout naturellement conduit à la découverte de « l’arbre » et de sa sève, retrouvant sans doute par cette expérience une donnée fondamentale du shamanisme universel, puisque John Lash nous apprend qu’elle fait partie de la mythologie nordique. Les événements que Haydn retrouve à ce niveau sont autant de situations où il a accès aux souvenirs qu’il doit nettoyer dans plusieurs dimensions.

Cette expérience démontre qu’il existe plusieurs voies, les régressions assistées n’étant donc pas la seule méthode adéquate. Cependant j’attire l’attention sur le fait qu’avant d’arriver à la vision de cet arbre, Haydn a pratiqué pendant plusieurs mois l’activation de l’énergie du cœur décrite dans l’article intitulé « Employer l’énergie d’amour de la Source », dans la section Shamanisme, ainsi que les autres pratiques, telles que « l’Envoi d’énergie avec la main droite », « le Nettoyage », la technique de la « Pause Quantique » et la vérification de son avancement à l’aide du Yi King.

D’autres guerriers actifs n’utilisent ni les régressions, ni cette technique de l’arbre, mais trouvent leurs propres méthodes, telles que l’encrage à la Terre, les consultations de cartes médecines amérindiennes, etc.

Les techniques et les aides peuvent donc varier. Ce qui reste constant c’est la nécessité du travail d’investigation des données qui nous ont emprisonnés et qui nous vampirisent, nous-même ainsi que notre âme jumelle, afin d’alléger au fur et à mesure les nœuds émotionnels qui nous ont minés et qui nous ont coupés de nos capacités originelles.

Ce sont là à mon sens quelques réponses aux questions soulevées par l’approche de John Lash. Un texte que je vous invite à lire dans son intégralité. Vous pouvez télécharger le document au format PDF sur la page du site.

En outre, j’invite les lecteurs à approfondir les données de toute première importance qui sont relatées dans la partie citée ci-dessus, à savoir le travail sur les systèmes de croyances, sous le titre "En’Owkin : la Suspension de la Croyance" . Cette pratique allège considérablement le passage par la confrontation des situations qui nous affectent émotionnellement. Après un certain temps, elle devient une seconde nature, transformant le guerrier-shaman en un investigateur permanent, en état d’ouverture face à ce que l’univers peut encore dévoiler. Les termes de la dualité sont dépassés et la condition d’abandon des certitudes laisse la place à tous les possibles encore à découvrir.

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