« 10h15 : passage de François Hollande sur les Champs Elysées, visage dur. Il s’est déjà fait siffler par tout le haut des Champs Élysées. Je grimpe sur la barrière pour que le cri porte plus. « Hollande dictateur ! »
Les policiers devant notre groupe passent une foule d’informations à la radio. Ça y-est, ils reviennent avec des caméras. J’entends : « c’est lui ! Là, au milieu du groupe de jeunes. Vous les avez tous filmés ? »
A ce moment là, je sais que je suis repéré par la police politique.
S’écoulent quelques instants précieux que l’on met à profit en mettant en ligne nos vidéos : nous avons l’habitude que la police saisisse illégalement les téléphones et en efface les contenus…
C’est le moment où précisément un molosse en casquette arrive derrière nous.
« Veuillez nous suivre pour un contrôle d’identité »
« Pardon, vous devez préciser le motif »
« Pas de motif »
« Vous ne donnez pas de motif? »
« Oui, vous devez nous suivre, c’est une vérification »
« Pardon, je précise que je ne résiste pas, mais je vous affirme que vous réalisez une arrestation illégale ! »
Pendant ce temps évidemment je filme. Ce qui est évidemment un crime aux yeux du bouledogue.
La mention d’illégalité de son action lui étant insupportable, il me saisit, et me fait une clé de bras pendant que son acolyte m’empoigne… Bientôt ils sont trois à s’escrimer sur ma main gauche qui tient le portable, toujours en train de filmer. Hors de question que je l’abandonne. Spontanément, une vingtaine de jeunes présent crient « police politique ! »
Les CRS appellent des renforts. L’essentiel maintenant est de m’emmener vite loin et faire cesser les cris.
C’est toujours la bagarre entre mon pouce gauche et le CRS qui me le tord. Je crie de douleur.
Les policiers rusent :
« Donnez nous vos papiers »
Je précise que ma main droite subit une clé de bras et ma main gauche se crispe douloureusement sur mon téléphone.
Ruse parce qu’ils veulent m’accuser de rébellion. Je dis bien haut :
« Si vous relâchiez la clé de bras je vous donnerai mes papiers! »
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14h30 : je suis libre. L’OPJ (officier de police judiciaire) me dit : nous sommes 99% à penser comme vous.
Je lui réponds : je ne vous en veux pas personnellement, mais c’est ma responsabilité que de désigner les actes illégaux auxquels vous collaborez pour nous réprimer.
20h24 : je suis toujours à l’hôtel Dieu ou j’attends une radio pour mon pouce. Sûrement une entorse mais on ne sait jamais. J’apprends que 15 camarades ont été embarqué aussi…
Vais-je porter plainte ? Des avocats se proposeront, mais les enquêteurs sont des policiers qui couvrent leur copains et le parquet. Des carriéristes à la solde de Taubira… Syndiqués, qui épingleront sûrement ma tête sur le mur des cons.
14 juillet… La France a besoin d’une révolution. Mais nous, nous sommes non violents… Alors, on ne lâche rien. »
Source
"14h30 : je suis libre. L’OPJ (officier de police judiciaire) me dit : nous sommes 99% à penser comme vous. "
RépondreSupprimerJe ne dirais pas 99%, mais plus de la moitié c'est certain . Quand l'heure sera venue on se fera connaitre .