Découverte : ADN humain à 4 brins !

Pour la première fois, des scientifiques de l’Université de Cambridge ont observé de l’ADN à quatre brins, dans des cellules humaines. La fameuse « molécule de la vie », qui contient notre code génétique, est plus familièrement composée d’une double hélice. Les chercheurs affirment, dans la revue « Nature Chemistry », que cette « quadruple hélice » pourrait-être présente dans nos cellules, peut-être en lien avec le cancer.

Ils suggèrent que la maîtrise de cette structure pourrait fournir de nouveaux moyens de lutter contre la maladie.

« La présence de ces structures pourrait apparaitre lorsque la cellule a un génotype particulier ou un certain état ​​dysfonctionnel », a déclaré le professeur Shankar Balasubramanian, du département de chimie de Cambridge.

« Nous avons encore besoin de le démontrer, mais si tel est le cas, nous pourrions les cibler avec des molécules synthétiques, afin d’ identifier les cellules qui présentent ce dysfonctionnement » a-t-il déclaré à la BBC.

Il y aura exactement 60 ans, en Février, que James Watson et Francis Crick firent irruption dans le bar à côté de leur laboratoire de Cambridge, en annonçant la découverte du « secret de la vie ». Ils ont décrit la manière dont les deux longues chaînes chimiques s’enroulaient l’une autour de l'autre, afin de coder les informations des cellules, nécessaires à la construction et à l’entretien de notre corps.

Aujourd'hui, leurs équivalents modernes, continuent à travailler sur la complexité de l'ADN, dans la ville universitaire.

Le groupe de Balasubramanian poursuit ses travaux sur une version d’ADN à quatre brins, que les scientifiques tentent de reproduire expérimentalement.

Cet ADN est appelé "G-quadruplex". Le "G" se réfère à la guanine, l'un des quatre groupes chimiques, ou "bases", qui sert à coder l'information génétique (les autres étant l'adénine, la cytosine, la thymine …) Le G-quadruplex semble se former dans de l’ADN où la guanine existe en quantités importantes.

Et bien que les ciliés, organismes microscopiques simples, insinuaient la présence de cet ADN, ces dernières recherches sont les premières à valider la quadruple hélice dans des cellules humaines.

L'équipe, dirigée par Giulia Biffi, un chercheur du laboratoire de Balasubramaninan, produit des protéines anticorps conçues spécifiquement pour traquer le G-quadruplex, en se fixant dans des zones riches de cet ADN. Les anticorps sont repérés avec un marqueur fluorescent, permettant d’identifier la date et le lieu d'émergence de ces structures dans le cycle cellulaire.

Cette étude a révélé que l’ADN à quatre brins apparaît plus fréquemment au cours de la "phase S", lorsqu'une cellule copie son ADN, juste avant la division.

Le Professeur Balasubramaninan précise que ces travaux seraient d'un intérêt majeur dans l'étude des cancers, qui se caractérisent généralement par la mutation des gènes ou des oncogènes, afin d’accétérer la réplication de l'ADN.

Si le G-quadruplex était impliqué dans le développement de certains cancers, il serait peut-être possible, dit-il, de construire des molécules synthétiques qui contiendraient sa structure afin de bloquer la prolifération cellulaire à l'origine des tumeurs.

«Nous avons parcouru un long chemin en 10 ans, à partir d'idées simples, qui nous permet maintenant d’identifier et de cibler ces structures originales » a-t-il déclaré à la BBC.

«J'espère maintenant que les compagnies pharmaceutiques s’intéresseront à nos recherches, ce qui nous permettrait d’aller plus loin et de valider le fait que la piste des G-quadruplex permette des thérapeutiques viables »

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Paul : a priori toujours aucune preuve que cet ADN soit lié au cancer, mutation génétique spontanée ?