05 décembre 2012

Le gouvernement français se prépare à intervenir en Syrie


Selon nos informations, tout est prêt pour que les forces spéciales mènent des opérations ciblées afin de se saisir des stocks chimiques.


Discrètement, les Français se préparent à intervenir militairement en Syrie. Selon nos informations, seules les forces spéciales sont concernées à ce stade. Le schéma qui prévaut actuellement consisterait en une intervention française relativement modeste intégrée à celle d'une coalition multinationale. Cette organisation se prépare sur le modèle de celle qui s'était mise en place lors de la guerre contre la Libye de Kadhafi.

Celle-ci compterait donc au moins les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, entre autres membres de l'Otan, dont la Turquie sans doute, auxquels seraient associés la Jordanie et peut-être d'autres pays arabes. Il n'est pas question d'une intervention terrestre ou aérienne massive et/ou durable, mais plutôt d'une série de coups de main solidement appuyés par des avions et des hélicoptères, destinés à mettre la main sur le stock d'armes chimiques.

Hantise des dirigeants occidentaux

Les propos du ministère français des Affaires étrangères sont explicites. Selon son porte-parole adjoint Vincent Floreani, "tout emploi de ces armes chimiques par Bachar el-Assad serait inacceptable". Et d'ajouter : "Les dirigeants de Damas doivent savoir que la communauté internationale les observe et ne restera pas sans réaction s'il venait à utiliser ses armes." C'est aussi ce qu'a dit lundi le président américain Barack Obama en déclarant : "Le recours à des armes chimiques est et serait totalement inacceptable." Ces propos millimétrés illustrent les conditions qui déclencheraient une intervention militaire, au cas où le régime se servirait de son arsenal toxique.

Cette réaction prendrait la forme de frappes sur des cibles "L" (pour leadership) par des missiles de croisière, concomitantes à une prise de contrôle des stocks chimiques, avant leur sécurisation puis leur transfert. Car la hantise des dirigeants occidentaux ne porte pas seulement sur l'utilisation des armes toxiques par le régime. Ils ne veulent pas non plus que des opposants, notamment djihadistes, puissent mettre la main dessus et s'en servir. D'où la petite phrase du porte-parole, qui ne doit pas être prise à la légère, quand il évoque la volonté internationale de "prévenir toute utilisation de ces armes si la tentation en venait soit au régime soit à d'autres". On note que le Quai d'Orsay ne parle plus là d'utilisation, mais bien de "tentation". Ce qui change beaucoup de choses.

Une intervention préventive se profile

En réalité, c'est une intervention préventive qui se profile. Est-il réaliste d'imaginer que les grandes capitales laissent Bachar el-Assad agir en utilisant de telles armes, alors qu'elles ont la conviction que le despote s'apprête à le faire ? Non bien sûr... Dans cette hypothèse qui paraît aujourd'hui prendre de l'épaisseur, les forces spéciales des pays constituant une coalition "ad hoc", c'est-à-dire non soumise à l'Otan, lanceraient des raids à partir de la Jordanie et de la Turquie pour se saisir des armes là où elles se trouvent, avant que toute "tentation" de s'en servir ait connu un début de réalisation.

Les propos publics de Washington indiquent que les dirigeants américains ont pris connaissance par leurs moyens de renseignement - ou ceux de leurs alliés - de la mise en œuvre de mesures préparatoires à l'utilisation de ces armes. Bientôt suivis par Paris qui n'est pas en retard dans cette affaire, les Américains ont en quelque sorte lancé un ultime avertissement à Bachar el-Assad. Ils ont le doigt sur la gâchette. La préparation d'une opération préventive n'est pas un mystère et, pour ne citer qu'elles, les forces spéciales françaises ont été mises en place discrètement en Jordanie à cette fin. Aussi bien pour participer elles-mêmes à une telle intervention que pour aider leurs homologues jordaniennes. Nous nous en faisions l'écho ici en septembre dernier.
Conditions politiques

Quant aux conditions politiques d'une intervention, elles sont à l'appréciation de François Hollande, chef des armées. Lors de la conférence des ambassadeurs, le 27 août dernier, il avait clairement indiqué que la France réagirait militairement si le régime de Bachar el-Assad utilisait les armes chimiques : "Je le dis avec la solennité qui convient : nous restons très vigilants avec nos alliés pour prévenir l'emploi d'armes chimiques par le régime, qui serait pour la communauté internationale une cause légitime d'intervention directe."

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius enfonçait le clou quelques jours plus tard. Depuis la fin de l'été, les choses ont changé et la constitution d'une coalition représentative dirigée par Ahmad Moaz al-Khatib permettra de déclencher une intervention à sa demande. Bachar el-Assad est prévenu.

Source

Paul : enjeux réels de ce massacre : Contrôle du gaz !

13 commentaires:

  1. Et oui le gaz est un enjeu avec comme précédent le pétrole. La lutte entre north stream/south stream et nabucco dans toute sa splendeur.

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  2. C'est tout de même effarant que les américains puissent parler d'armes chimiques... N'y aurait-il qu'eux à avoir le droit de s'en servir, comme ils l'ont fait au Vietnam, par exemple ?

    Cette intervention me fait penser à la Libye... "Forces spéciales" : ça me donne plutôt l'impression que ce sera la chasse à Al-Assad qui va être faite, et qu'un nouvel assassinat de dirigeant va être commis. Parce que tout pendant que Bachar Al-Assad contrôlera son pays, les puissances 'occidentales' ne pourront pas toucher aux gisements de gaz. Pour cela il faut mettre en place de dirigeant une marionnette qui soit à la solde des US.

    Ca me fait frémir de honte d'être française. Notre pays s'est acoquiné avec des voleurs et des assassins. Il n'est plus une nation à part entière, mais un larbin de la puissance états-unienne.
    Je pense à tous ces gens qui vont souffir encore et encore, juste pour une question de monopole sur l'énergie.
    Pour moi, l'ennemi n'est pas celui qui tente de défendre son territoire. Mais celui qui essaie de l'envahir par tous les moyens et de s'approprier ses richesses.

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    1. est francais celui qui se voit comme tel.
      C'est quoi être francais exactement? une ideologie? aller voter? habiter à tel endroit? ou habitons nous, tout simplement, tous sur la meme planète?

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    2. Lorsque je dis que je suis française, c'est que je me sens assimilée au peuple du pays qui est géré par 'le gouvernement français'. Je vis en France, et le président du pays que j'habite et dans lequel je travaille, prend des décisions au nom de tout un tas de gens qui financent par leurs impôts des faits de guerre ou des magouilles dont ils ne veulent pas.
      Voilà pourquoi je dis que je suis "française".

      Nous habitons effectivement tous sur la même planète. Si l'on en croit ce que pas mal de gens disent, bientôt il n'y aura qu'un seul gouvernement au monde : quelques personnes qui forceront tout le monde à adopter les mêmes styles de vie, les mêmes contraintes de travail, une seule langue et pourquoi pas une seule et même religion.

      Selon notre tempéramment, selon les "critères" dus à notre naissance (traditions, entre autres), nous ne sommes pas tous aptes à vivre de la même façon, et je trouve cette diversité tout à fait normale et enrichissante. Une culture unique serait d'un ennui un peu mortel à mon sens.

      Je ne sais pas si je m'explique bien, mais j'ai tenté de vous répondre au mieux, anonyme.
      Amitié.

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    3. Etre citoyen français c'est aussi le fait d'être reconnu comme membre de la nation française et nourrir un projet commun délimité par des droits civiques ; politiques et des devoirs. Lorsque ce projet n'est plus que celui d'une minorité usurpatrice et dénuée de ce sens profond de justice, alors cher Anonyme, en qualité de membre de cette nation, nous pouvons la dénoncer. "Charité bien ordonnée commence par soi-même" ! Commençons par ce qui est à notre portée c'est à dire par la capacité donnée de droit et de devoir, que nous délaissons aujourd'hui comme des Etres accrochés à nos contingences , de battre ces usurpateurs pour nous occuper d'un projet plus vaste. Si seulement nous étions en mesure de modifier l'histoire de notre nation alors peut être serions-nous en mesure de voir plus grand. Malheureusement j'en doute.

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  3. Le coup des armes chimiques a déjà était utilisé en Irak. La Syrie en détient-elle ?

    Voici un portrait d'Ahmad Moaz al-Khatib :

    http://www.voltairenet.org/article176614.html

    Les frères s'installent.

    Edouard

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  4. Pillage,mensonges et crimes..encore et encore,mais il en sera toujours ainsi tant que des psychopathes dirigent ,ou plutot veulent diriger cette planète!ras le bol!la loba

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  5. Tout pareil et d'accord 100% avec Elba : j'en frémis de honte moi aussi, en me disant que toutes ces horreurs ne peuvent rester impunies et qu'à un moment il faudra que nous en payons le prix?!!...Choc en retour çà s'appelle!

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  6. "Discrètement, les Français se préparent à intervenir militairement en Syrie. Selon nos informations, seules les forces spéciales sont concernées à ce stade. "

    Premièrement, écrire "Les Français" me hérisse. Le peuple n'a jamais voté pour une nouvelle aventure militaire (pour les objectifs de l'Empire...)

    Deuxièmement, le terme "Forces spéciales" veut bien dire qu'il ne s'agit pas de l'armée au sens conventionnel, destinée à défendre notre pays, mais bien de barbouzes et d'unités commando ultra-technologiques qui ne répondent qu'à des commanditaires représentant eux mêmes des "intérêts spéciaux". Ceux de l'Empire bien sûr.

    L'utilisation de commandos et de barbouzes est une des constantes du système mafieux, pour créer notamment des provocations de guerre et des attentats faux drapeau. Le "bruit médiatique" sur les "armes chimiques" de Assad nous laisse penser que quelque chose se prépare, style "attaque faux drapeau" avec des armes chimiques pour justifier l'intervention militaire étrangère.

    L'ami Pierrot

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  7. Contrairement à d'autres je n'ai pas honte d'être français, bien au contraire. Pour moi les gens qui prennent de telles décisions sont tout sauf des vrais français. On se fait gouverner non pas par le gouvernement Hollande mais plutôt par les US et la City .
    @ Elba, non il n'y a pas que les Us qui ont le droit à l'arme chimique, israhell aussi, avec les bombes au phosphore blanc sur Gazah.
    Toute cette histoire sent le "false flag" à plein nez, tout comme pour l'Irak ils cherchent à avoir l'aval du peuple pour justifier leur intervention future.

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  8. il y a une faute de conjugaison "préparE" sans E.N.T

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