31 janvier 2012

Au tour du Portugal, et ensuite ?

A Lisbonne, frappés par la crise, les magasins ferment un à un

En perte de vitesse depuis plusieurs années, le petit commerce de la capitale portugaise joue désormais sa survie au moment où le pays traverse une crise économique sans précédent, dont témoigne la fermeture de nombreux magasins du quartier historique de la Baixa.

"Le petit commerce était déjà en voie de disparition, mais cette crise lui portera le coup de grâce", résume Manuel Soares Pereira, 70 ans, propriétaire et gérant d'une boutique de prêt-à-porter pour homme, fondé par son père en 1942.
"La rue dos Fanqueiros était le plus grand centre commercial du pays... et maintenant nous sommes à l'agonie", soupire son épouse Angela derrière un comptoir où sont exposés d'anciens instruments de couture.
Autrefois très prisée, cette rue est aujourd'hui jalonnée de magasins fermés aux devantures poussiéreuses qui tranchent sur les grandes chaînes d'habillement bon marché, surtout étrangères, qui prospèrent dans le reste du quartier, fréquenté par de nombreux touristes.
Affiches de mode d'une autre époque, arrière-boutique vide, l'établissement de M. Pereira a de toute évidence vécu des jours meilleurs. "Notre chiffre d'affaire a chuté de 30% l'an dernier, et cette année nous allons encaisser un autre coup de même ampleur", explique cet ingénieur à la retraite depuis 5 ans, qui a décidé de reprendre l'affaire familiale pour tenter de la sauver, sans grand espoir.
"La consommation coule à pic, même celle des plus aisés. Tout le monde est inquiet, poursuit-il. Mais si je ne vends plus, je n'achète plus et ce sont mes fournisseurs qui souffrent. C'est un cercle vicieux qui va détruire notre économie."
Malgré les plans d'austérité successifs adoptés depuis le printemps 2010, le Portugal a vu sa situation financière se dégrader et a dû faire appel l'an dernier à l'aide financière de l'Union européenne et du Fonds monétaire international.
Pour obtenir un prêt de 78 milliards d'euros, le pays s'est engagé auprès de ses créanciers à mettre en oeuvre un programme d'une rigueur draconienne, qui devrait provoquer une récession de 3,1% du PIB cette année, après un recul de 1,6% l'an dernier.
Selon la Banque du Portugal, la consommation des ménages devrait se replier de 11% sur la période 2011-2013 sous la pression des hausses d'impôts, des baisses salariales dans la fonction publique et de la réduction des prestations sociales.
Par conséquent, le pays affiche depuis septembre le plus net recul du chiffre d'affaires du commerce de détail en variation mensuelle de toute l'UE. Sur un an, cet indicateur a reculé de 9,2% en novembre, d'après l'office statistique européen Eurostat.
"La période de Noël a été la plus mauvaise des 10 ou 15 dernières années", confirme Adolfo Antonio, employé des Magasins Ramos depuis une quarantaine d'années. A 55 ans, il dit n'avoir "aucune perspective". "Tout ce que j'attends c'est de prendre ma retraite. Tôt ou tard, la maison va finir par fermer", lâche ce vendeur de linge de maison, dont le salaire n'a pas augmenté depuis une vingtaine d'années.
"Avant l'euro j'étais bien payé, maintenant je survis", ajoute cet homme qui fait partie des nombreux déçus de la monnaie unique.

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2 commentaires:

  1. Nous on a encore le temps donc ce n'est pas demain que je me lèverais contre .

    OUI ,je pense et agit comme les autres maintenant car çà me fait moins de problème

    Cela et ma dernière leçon de vie et j'apprend bien ta vu

    Mathieu

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  2. Ce fut une si belle ville d'explorateurs.

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