27 novembre 2011

Au boulot, feignasse !

Il y a quelques jours, par 51 voix pour contre 16, nos députés ont voté un jour de carence en plus pour tous en cas d'arrêt maladie, un jour pour les fonctionnaires, ces feignasses, et 4 jours pour les salariés du privé, ces fraudeurs.
Parallèlement, puisque le malade par essence est imaginaire, les contrôles des arrêts maladie s'intensifient. Nous avons bien sur les « médecins de la sécu », qui vous convoquent, mais leur efficacité est relative pour remettre au boulot tous ces feignants.

Heureusement les médecins contrôleurs privés, payés par les employeurs qui ont l'obligation de verser un complément de salaire, sont là ! Certaines boites spécialisées dans le domaine prétendent avoir fait reconnaître plus de 50% d'arrêts injustifiés.

Ce sont les médecins généralistes qui sont contents, ces salauds de gauchistes qui prescrivent du repos pour des feignants, en faisant fi du légendaire « trou » de l'assurance maladie, complices qu'ils sont de ces parasites.

Mais les fameux médecins contrôleurs payés par les employeurs, eux sont des vrais chevaliers blancs, qui rétablissent la justice et remettent tous ces simulateurs au travail.

Merci messieurs !! il est temps ! C'est la crise ! Dites vous bien que vous avez carte blanche, vous pouvez en toute impunité :

  • Ne pas vous fouler pour chercher le domicile du salarié : si dans son adresse il n'est pas spécifié que son appart est au fond d'une cour, ce n'est pas votre problème, il doit de toute façon indiquer précisément en quel lieu il peut être contrôlé ;
  • Si vous avez trouvé, ne pas attendre trop longtemps qu'on vous ouvre, ce sera toujours une absence de constatée en dehors des heures de sorties autorisées, un complément de salaire qui saute facilement fait un client content ;
  • Si malgré tout on vous ouvre, ne pas vous présenter : on est pas là pour être poli, et retenez bien que le salarié fraudeur est fourbe et méchant, il pourrait chercher à se venger si il a connaissance de votre identité ;
  • Puisque vous êtes là, procéder à un examen, mais arrivez vite à la conclusion que la personne n'a rien, et répétez lui à l'envi que ses problèmes ne l'empêchent pas de travailler, que si il a un problème à un bras, il en a toujours un deuxième ;
  • Mentir : dites qu'ils vont être licenciés s'ils ne retournent pas travailler, que retourner voir son médecin traitant ou prendre rendez vous avec le médecin du travail ne changera rien, c'est vous qui décidez ;
  • Appeler sa hiérarchie, et lui expliquer en détail les maux dont soi disant souffre le fraudeur ;
  • Si le fraudeur résiste encore et semble contester votre injonction pour qu'il retourne travailler, lui faire du chantage en le menaçant d'indiquer sur le rapport qu'il était absent.

Vous avez réussi ! Le salarié a craqué, il peut pleurer mais ne vous en préoccupez pas, il va retourner au boulot et cesser d'être un boulet pour la société.

Ne vous occupez pas du code du travail ou de la déontologie médicale, encore moins des préconisations de l'ordre des médecins, tout ça, comme le code pénal, ce sont des mesures rétrogrades qui contribuent à protéger ces parasites et à freiner l'élan économique de la France, si fragile en ces temps de crise.

Il ne faut surtout pas que le salarié sache :
  • Qu'un contrôle n'est autorisé que s'il touche un complément de salaire de l'employeur,
  • Qu'il se déroule aux heures de présence obligatoires mentionnées sur l'arrêt de travail,
  • Que l'absence au domicile si elle est justifiée par des soins prescrits par le médecin ne peut pas être un motif de retrait du complément de salaire,
  • Que le médecin contrôleur a l'obligation de se présenter,
  • Qu'il est soumis comme tout médecin au respect du secret médical,
  • Que le salarié peut refuser un examen si celui-ci est potentiellement douloureux,
  • Que si le médecin contrôleur estime que l'arrêt n'est plus justifié, l'ordre des médecins demande à ce qu'il y ait contact avec le médecin prescripteur,
  • Que si le médecin contrôleur estime que l'arrêt est injustifié, cela suspend uniquement dans un premier temps le complément de salaire versé par l'employeur (cela peut suspendre également les indemnités journalières si l'employeur transmets le rapport de ce contrôle à la caisse d'assurance maladie),
  • Qu'il ne peut obliger une personne à reprendre le travail, et que l'arrêt maladie contesté justifie de toute façon l'absence au poste de travail jusqu'à son terme,
  • Que le fait de retourner voir son médecin le jour même ou le lendemain, et que celui-ci vous prescrit un nouvel arrêt, a comme conséquence de retrouver le droit à ce complément de salaire ainsi qu'aux IJSS au cas où celles-ci auraient été suspendues,
  • Que le fait de faire pression par tout moyen sur un personne malade est une infraction au code pénal,
  • Qu'en aucun cas la non reprise après une visite d'un médecin contrôleur ne peut justifier un licenciement,
  • Que l'inspection du travail n'est pas encore morte, et peut agir.
Vu sur Au bout de la Route

5 commentaires:

  1. Oui, bien sûr... Encore faut-il avoir les 'moyens' de s'arrêter de travailler, par exemple en cas de grippe ou de lumbago. Quatre jours de carence, c'est énorme !

    Il ne faut pas oublier non plus qu'il y a tout de même des gens qui se font arrêter et qui ne sont pas malades. Ceci se fait au détriment de ceux qui le sont vraiment.
    Le monde n'est pas tout noir ou tout blanc : il y a les gens courageux, et les flemmards.

    Merci pour les infos, Paul.

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  2. les gens courageux ou les moutons ?? cogitum ...

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  3. Tout n'est pas tout blanc ou tout noir..

    Comme on est toujours le con de quelqu'un, on est le flemmard de quelqu'un...

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  4. Il est évident que toutes ces mesures n'ont strictement rien à voir avec une quelconque fraude à l'assurance maladie. Il y aura toujours des fraudeurs, mais ils représentent un % minime, on ne peut pas en dire de même de la fraude fiscale des nantis, qui représente des sommes colossales et qui s'effectue avec la bénédiction des gouvernements (voir affaire Béthancourt).
    L'objectif est la destruction rapide de l'assurance maladie et la récupération des fonds qui y sont affectés pour rembourser les intérêts gigantesques de la dette de l'état, ainsi que le renflouement des banques françaises à travers des prêts à la Grèce.

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  5. ils ont finalement renoncé ne seront ponctionnés que les salaires supérieurs à 2600 euros

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