Monsieur Trump : respect !

Donald Trump vient d’être réélu président des Etats-Unis, de façon nette et sans bavure. A part lui-même, qui aurait cru à un tel retour le 20 janvier 2021, lorsque le président sortant a quitté la Maison-Blanche sans se rendre à l’inauguration de Joseph Biden? La démocratie américaine avait atteint un point bas de son histoire puisqu’un soupçon de fraude massive pèse jusqu’à aujourd’hui sur les résultats de 2020. L’ancien président a, malgré le triste dénouement de son premier mandat, réussi à maintenir la cohésion du parti républicain. Il a même renforcé son emprise sur lui! Il a résisté à toutes les tentatives d’instrumentalisation de la justice contre lui. Et il a mené une campagne électorale où il n’est pas loin de gagner le vote populaire – à l’heure où nous écrivons; et où il est possible que les Républicains gagnent la majorité à la Chambre des Représentants, en plus du Sénat, déjà confirmé. Au Courrier des Stratèges, nous avons suffisamment montré les faiblesses du programme de Trump ou les dangers qu’il recèle pour la France et l’Europe; cela ne doit pas empêcher de reconnaître l’envergure d’un homme politique qui pourrait être, au bout du compte, aussi important pour son pays que Franklin Delano Roosevelt l’a été au XXè siècle. Il est un temps pour critiquer et combattre et un temps pour apprécier l’exploit: cette nuit du 6 novembre 2024, un seul mot vient, spontanément, à l’esprit: Monsieur Trump, respect ! 

Le résultat provisoire des élections présidentielles américaines, à 1h40 sur la côte Est des Etats-Unis, qui montre la victoire de Donald Trump après la fin du décompte des voix en Pennsylvanie et dans le Wisconsin

C’est l’histoire d’une étonnante revanche !
Je fais partie de ceux qui estiment que Donald Trump avait gagné l’élection présidentielle de 2020 et qu’il en a été privé par la fraude. Mais en réalité, le sinistre déroulement de l’après-scrutin, en 2020, nous a rappelé que les Etats-Unis sont une République, avant d’être une démocratie.

L’establishment s’était ligué pour priver Trump de sa victoire et ils auraient bien recommencé en 2024; mais l’ancien président s’est révélé trop fort pour eux.
Chapeau l’artiste!

L’exploit de Donald Trump dans la politique moderne ne saurait être surestimé:

+ l’ancien président était soupçonné d’avoir fomenté une insurrection le 6 janvier 2021, en encourageant ses partisans à se diriger vers le Capitole où Mike Pence ne pouvait se résoudre à mettre en question les résultats douteux du décompte des voix dans les “Etats indécis”.

+ il aurait dû être rejeté par son parti, dont les notables lui ont toujours été hostiles. Au contraire, Trump a maintenu la cohésion du parti malgré la défaite. Et il a renforcé son emprise sur lui.

+ Donald Trump a résisté à toutes les attaques judiciaires dont il était la cible.

+ Il a échappé à deux tentatives d’attentat ces derniers mois.

+ Et à l’heure où nous écrivons, il semble que Donald Trump ait permis à son parti un triplé historique:  

Il faudra atteindre le décompte des voix mais il est possible aussi que l’ancien président désormais réélu ait réussi un “grand chelem” en gagnant aussi le vote populaire.
Aussi important que Roosevelt au XXè siècle?

On mesurera l’exploit de Trump plus sérieusement en prenant conscience du basculement qui se produit aux USA: nous assistons à la fin du progressisme globaliste et du wokisme, tels qu’ils s’étaient coalisés depuis les mandats de Barack Obama.

Un nom vient à l’esprit, celui de Franklin Delano Roosevelt. Si Dieu lui prête vie, Donald Trump, quand il quittera la Maison Blanche début 2029, aura dominé la vie politique américaine pendant une période approximativement équivalente à l’emprise de Roosevelt sur son pays. Et, comme son illustre prédécesseur, il aura dû se battre contre l’establishment et le capitalisme de connivence.

La comparaison avec Roosevelt se justifie aussi du point de vue français: les grands réformateurs des USA se préoccupent peu de savoir si leur politique va contre les intérêts de l’Europe en général et de la France en particulier. Mais de tout cela nous reparlerons en temps voulu.

Cette nuit, il n’y a qu’une chose à écrire: respect, “Mister President”! 

 

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2024/11/06/monsieur-trump-respect/?