Contre toute attente et contre les tombereaux de conseils avisés de France Inter ou de Libération, les Américains ont une nouvelle fois élu Donald Trump. Cela a immédiatement plongé la quasi-intégralité de la journalisticaillerie française dans un désarroi profond, empêchant nos fiers soldats de l’information juste et vérifiée de reporter quelques éléments sur la situation de l’Hexagone, passés à peu près inaperçu dans cette période troublée du basculement de la grande démocratie américaine dans le gouffre sombre de la dictature hitlérienne la plus sauvage (au minimum).
Il semble en effet que, pendant que nos députés travaillaient d’arrache-pied à redresser le prochain budget en ciselant finement toute une arborescence luxurieuse de nouvelles taxes et de nouvelles ponctions, deux grosses entreprises françaises aient décidé d’alléger une partie de leur masse salariale, avec cette discrétion que seuls les événements internationaux expliquent un peu.
Il y a bien sûr Auchan qui annonce un plan social devant toucher plus de 2300 postes et conduire à la fermeture de plusieurs supermarchés sur le territoire français, et à la vente pure et simple de 230 de ses magasins installés en Russie (prends ça, Poutine !). Apparemment, la grande distribution et le mode de vente de ce type de supermarchés ne fonctionnent plus aussi bien qu’avant…
Il y a aussi Michelin qui annonce devoir se séparer de plus de 1200 postes en France, en attribuant sa déconfiture locale à une forte concurrence chinoise et à des pertes de compétitivité que le fabricant de pneus attribue – quel toupet ! – à une sur-réglementation européenne et française.
Manifestement, l’effondrement de 20% des ventes de pneus sur les poids lourds et de 6% sur les véhicules légers n’aide pas beaucoup. Cependant, il est probable que la délicatesse du traitement fiscal et social français joue aussi un rôle. On note par exemple que l’entreprise de fabrication de pneus se retrouve en 2023 avec 166% d’impôts à payer (le rapport complet de Michelin est lisible ici), ce qui donne une bonne idée de la délicatesse en question.
Bien évidemment, devant ces plans sociaux conséquents qui n’étaient pas prévus et qui entraînent une mauvaise ambiance dans un hémicycle pourtant entièrement consacré à produire un budget de combat, le premier ministre – il s’agirait de Michel Barnier, apparemment – a exprimé son mécontentement : « Scrogneugneu, ce n’est pas normal de faire du plan social alors que vous avez reçu de l’argent public, scrogneugneu » se serait-il (en substance) exclamé, oubliant au passage que l’argent public distribué provenait des entreprises préalablement ponctionnées.
Il est cependant probable que les petits borborygmes de Barnier ne s’éteindront pas tout de suite : si Michelin et Auchan forment deux grandes enseignes françaises et sont d’autant plus visibles, ce qui se passe en coulisses n’en reste pas moins préoccupant. En effet, le nombre de faillites d’entreprises continue de grimper gentiment au point de parvenir à un de ces records dont la Macronie semble presque friande : en un an, 66 000 entreprises ont fait faillite avec notamment une augmentation de 20% constatée au mois de septembre.
Devant ces faillites et ces plans sociaux, la réponse du gouvernement est à la hauteur de ce qu’on pouvait espérer en République du Bisounoursland : si les entreprises calanchent sous le poids de la bureaucratie, des taxes et d’un système social pachydermique, c’est qu’il n’y a pas assez de bureaucratie, de taxes et que le système social n’est probablement pas assez pachydermique, pardi !
Dès lors, la course à l’échalotte des taxes peut continuer de plus en plus vite.
La liste est longue des idées folles apparues ces dernières semaines dans la tête de nos députés, tous plus interventionnistes, collectivistes et socialistes les uns que les autres. Taxes sur les billets d’avion, sur le vapotage, sur les produits sucrés, avec les inévitables mouvements de panique des professions concernées, réflexions avancées sur de nouvelles taxes pour les casinos en ligne, mise en application consciencieuse et rapide de la collecte de la TVA sur les plateformes numériques, et même une tentative de punir par la surtaxe ceux qui ont le toupet de gagner de l’argent en pariant sur la victoire de Trump aux élections, décidément, la folie taxophile bat son plein.
Pourtant, les chiffres sont têtus et de petits signes (économiques, sociaux, politiques) s’accumulent qui montrent tous que, vraiment, taxer tous azimuts n’est pas une bonne solution, surtout pour le pays le plus taxé du monde. Peut-être y a-t-il d’autres solutions comme – au hasard – un peu de rigueur budgétaire en coupant les dépenses inutiles (lire : débiles ou de corruption) répétées à l’envi dans tout l’appareil bureaucratique français ? Non ?
Au passage, on pourra consulter le joli graphique ci-dessous, issu d’Eurostat, sur l’évolution du revenu moyen net par habitant depuis 2008 dans l’Union européenne et constater l’intéressante position de la France, juste un peu au-dessus de trois pays (Chypre, Irlande et Grèce) qui ont eu, les années passées, à subir des « ajustements budgétaires » (lire : une branlée économique magistrale) suite à leur surendettement.
En somme, les premiers éléments clairs de l’effondrement français sont maintenant visibles. Selon toute vraisemblance, le chômage devrait exploser à la hausse dans les prochains mois et avec lui, les dépenses sociales pendant qu’au contraire, les rentrées fiscales vont dégringoler. Devant ces éléments, la direction prise par nos clowns gouvernementaux ne change pas d’un millimètre et personne ne veut remettre en question les arbitrages de plus en plus stupides que le budget laisse entrevoir.
Mieux encore : dès qu’un lièvre est levé, chacun rejette courageusement la faute sur les autres comme le fait actuellement Bruno Le Maire dont le culot n’a jamais été aussi dilaté.
Pas de doute : cette République de lampistes et de poltrons est foutue.
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