Chargées de surveiller la frontière entre Israël et Gaza, ces «guetteuses» avaient donné l’alerte bien avant l’attaque du Hamas. Mais personne n’a voulu les entendre.
Samedi 7 octobre, 6 h 29, salle de commandement de la base de Nahal Oz. Sur son écran de contrôle, la « guetteuse » Roni Eshel observe un événement inhabituel et prévient sa hiérarchie : « À toutes les stations, quatre individus courent vers la clôture, confirmez la réception. » Mercredi 4 octobre, soixante-douze heures plus tôt, Roni s’apprête à quitter ses parents pour regagner cet avant-poste situé à 785 mètres de la bande de Gaza.
Depuis un an et demi, elle officie en tant qu’observatrice dans la 414e unité du Corps de défense des frontières. La jeune fille de 19 ans, férue de cuisine thaïe, ne voulait pas intégrer les forces combattantes pendant son service militaire. Elle s’est donc retrouvée affectée à ce poste étrange qui n’existe dans aucune autre armée du monde et est dévolu uniquement aux femmes. Roni est l’une des plus aguerries de la troupe, une vingtaine de jeunes filles à peine sorties de l’adolescence. Aucune n’a jamais tiré avec un fusil. Mais elles ont l’œil aiguisé. Leur mission consiste à scruter sur des écrans les allées et venues des Palestiniens le long de la barrière qui sépare Gaza d’Israël afin de repérer toute activité suspecte.
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