Il s’agit d’un désastre qui se prépare depuis 80 ans, depuis la victoire américaine de la Seconde Guerre mondiale, dont les conséquences ont donné aux États-Unis le privilège exorbitant d’imprimer de l’argent sans limite, renforcé par des bombardements et des invasions pratiquement ininterrompus. Depuis l’invasion de l’Afghanistan en octobre 2001, tout ce que l’armée américaine a touché au cours de ces années a été réduit en poussière.
Les échecs des États-Unis à fomenter le chaos ne se sont pas limités à la sphère militaire : leurs tentatives de semer le chaos politique ont été tout aussi inefficaces. Le lancement de l’opération militaire spéciale russe visant à démilitariser et à dénazifier l’Ukraine au début de 2022 a été un signal pour le monde entier : plus personne n’a besoin d’obéir aux États-Unis ! Mais perdre le contrôle de ses adversaires est, dans une certaine mesure, prévisible et ce n’est même pas le pire. Ce qui est encore plus grave, c’est que les Washingtoniens sont en train de perdre le contrôle de leurs alliés, sur les ressources desquels ils se sont appuyés dans leur quête désormais frustrée de domination mondiale.
Compte tenu de cette évolution, le plus logique pour les États-Unis serait d’essayer de limiter leurs pertes. Ils devraient essayer de trouver un compromis mutuellement acceptable avec leurs alliés et laisser leurs adversaires s’occuper de ceux qui échappent totalement à leur contrôle. Mais une telle gestion géopolitique exige un leadership sobre, pragmatique et bien informé, qui n’existe pas aux États-Unis. L’alternative est d’attendre que le pire des scénarios se réalise. Le dernier endroit où le chaos deviendra incontrôlable sera peut-être Washington. L’âge sombre américain qui s’ensuivra constituera une étude de cas intéressante pour de futures recherches.
La version papier de son nouveau est disponible en anglais.
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