L’entreprise Milee (ex-Adrexo), leader du secteur de la distribution d’imprimés publicitaires, a été placée en redressement judiciaire le 30 mai dernier après un plan de restructuration de la direction, prévoyant la suppression de 3 500 postes, justifiée par “un effondrement du marché, d’environ 50 % en cinq ans”.
La chute de Milee s’inscrit donc dans cette situation économique et industrielle instable, marquée par la montée en puissance du numérique et la réduction massive des supports papiers à travers des mesures écologiques telles que la loi climat et résilience. Cependant, derrière cette fermeture, se cache aussi la gestion hasardeuse de Milee et de sa maison mère, Hopps Group. Les salariés dénoncent d’ailleurs des pratiques opaques, telles que la remontée inexpliquée de dividendes et des liens troubles entre les différentes entités de la holding.
Finalement, cette mauvaise gestion couplée à une transition écologique mal planifiée, ont conduit le 9 septembre dernier à la liquidation judiciaire de l’entreprise de distribution de Prospectus par le tribunal de commerce de Marseille, entraînant ainsi le licenciement de l’ensemble de ces 10 000 salariés répartis dans tout le territoire.
Face à cette décision et à ses conséquences, ce mardi 8 octobre a eu lieu un rassemblement des salariés de l’entreprise devant le ministère de l’économie et des finances à l’initiative des syndicats.
Malgré un éclatement géographique important et une précarité terrible, de nombreux salariés se sont ainsi rassemblés et ont pris la parole, dénonçant une situation dramatique. En effet, une part importante de ces dix mille licenciés réclament de nombreux mois d’arriérés de salaires et la plupart d’entre eux n’ont reçu ni leur solde tout compte ni l’attestation de fin de contrat qui leur donneraient le droit à l’allocation chômage. Une catastrophe sociale, dans un contexte de salariat de très bas revenus.
« Si les sous ne tombent pas rapidement, on a peur que certains fassent des conneries. On a le cas d’une famille avec huit enfants qui ne peut plus se nourrir. On fait comment alors ? Il faut que les pouvoirs publics agissent » Sébastient Bernard , délégué syndical central CGT chez Milee pour l’Humanité.
Lors du rassemblement, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a pris la parole pour demander au gouvernement un moratoire sur tous les licenciements, qu’elle avait aussi revendiqué ce mercredi à Aulnay lors d’un débat organisé par les salariés en lutte de MA France.
Cette proposition agitée par la direction de la CGT est loin d’être à la hauteur de la situation dramatique de l’emploi dans le pays. Alors que des vagues de licenciements massives frappent de plus en plus de secteurs industriels comme l’automobile ou la sidérurgie, l’urgence n’est plus de limiter les dégâts et de mener des politiques défensives. Pas un licenciement de plus ! Pas une baisse de salaire ! Ce n’est pas au travailleur de payer la crise après des décennies d’aide au patronat.
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