Alors que les résultats des élections législatives de cet été montraient une claire défiance des Français envers la politique menée par Macron et une montée du RN ainsi que de la fragile mouvance de gauche globaliste du NFP, le Gouvernement sortant veut à la fois nullifier les résultats électoraux et rassurer la population. En tout cas, donner l'illusion d'une recherche de stabilité, pour ne surtout pas remettre en cause les dogmes idéologiques. Une sorte de Je vous ai compris, mais je fais ce que je veux, pardon ce que veulent mes maîtres ...
Jouant sur la faiblesse politique objective de l'Assemblée nationale, résultant d'une composition ne permettant de dégager aucune ligne politique claire, Macron a repris la main. Tout d'abord en écartant les tentatives de Mélanchon d'avoir son heure de gloire gouvernementale et en nommant un vieux routier LR, Michel Barnier, au poste de Premier ministre, mettant ainsi ce parti dans sa poche. Nous ne sommes plus aux temps des jeunes génies sans bouillir de l'école alsacienne, il faut revenir aux valeurs sûres, à ceux qui patiemment et efficacement ont démantelé la France pendant des dizaines et des dizaines d'années pour la noyer dans le marais européano-globaliste actuel.
Avant de revenir sur la composition générale de ce Gouvernement, juste un mot sur le ministre des Affaires étrangères. En période de conflit, il est avec le ministre des Armées (qui lui n'a pas changé), l'une des figures les plus importantes - pour défendre l'intérêt national. Et c'est justement au sujet des intérêts, qu'il va défendre, que l'on se pose de nombreuses questions. Jean-Noël Barrot, MoDem version centre mou, vieille famille de politiciens, médiatisé comme petit-fils de résistant. Il a terminé HEC, a enseigné aux Etats-Unis au célèbre MIT, jusqu'à ce qu'il entre à l'Assemblée nationale en 2017. Ce qui ne l'empêche pas de participer ensuite au fameux programme de recrutement américain Young Leader et de sortir de la promotion 2020. Sa carrière alors s'enflamme et il entre au Gouvernement. Il a donc tout pour plaire. Européen convaincu, adoubé par les Etats-Unis, la France est bien absente ...
D'une manière générale, le Gouvernement a été formé aux postes-clés, sauf pour les Affaires étrangères, par des personnes allant entrer ou étant dans le 3e âge. Nous sommes bien loin des délires à la Attal et son copain, la vieille garde idéologique fait son retour., elle doit achever le travail. Et le clivage, objectivement dépassé droite / gauche, est remis au goût du jour pour cacher l'unicité idéologique globaliste de ce Gouvernement.
La Justice, où les magistrats ont été gauchisés ces trente dernières années, passe entre les mains de Didier Migaud, Divers gauche, 73 ans. L'Intérieur, dont les membres sont historiquement plutôt à droite cherchant l'ordre, passe à Bruno Retailleau, LR, 63 ans, dont la réputation de catho-conservateur doit rassurer le bon peuple, fatigué du désordre ambiant et toujours montant. L'école, qui ne doit en aucun permettre l'acquisition de connaissances mais former des idiots idéologico-compatibles, est offerte en sacrifice à Anne Gentelet, Renaissance, 61 ans. L'économie, qui ne doit pas permettre de renforcer la production nationale, ce qui favoriserait un tissu socio-économique solide permettant la souveraineté de la France, est remise entre les mains d'Antoine Armand, Renaissance, petit jeune de 33 ans. L'on notera le retour de Dati à la Culture - elle bouffe à tous les rateliers, on n'est plus à ça près. Les LR prennent également l'Agriculture, qui s'accompagne d'une "souveraineté alimentaire" incluse dans des circuits de production et livraison globalisés. L'Enseignement supérieur et la Recherche leur revient aussi qui, de toute manière, a déjà été détruit par le Processus de Bologne - paix à son âme.
D'une manière général, le parti de Macron, Renaissance, en plus de certains postes comme le Budget, garde la main sur les questions hautement idéologiques : l'Europe (dont la "souveraineté" doit effacer celle de la France), l'écolo-climato transition, l'égalité homme-femme et le reste, la fonction publique (qui ne peut évidemment qu'être simplifiée et transformée dans la pure logique néo-manageuriale), etc.
L'on appréciera certaines appellations. Ainsi, nous avons un ministre délégué chargé, je cite, de la Sécurité au quotidien. A quoi peut bien servir le ministère de l'Intérieur, on se le demande ... Ou encore, on appréciera particulièrement le ministre délégué en charge de, je cite, la réussite scolaire. C'est vrai qu'avec les ministres de l'éducation nationale que l'on enchaîne, ce n'est pas gagné ...
Ce Gouvernement, qui ne correspond pas aux résultats électoraux, va être confronté à une Assemblée nationale hostile. Chacun de leur côté, le groupe de Mélanchon et le RN, pense à des motions de censure, pour le faire sauter. Mais sans s'unir, ils ne peuvent rien. Et ils ne s'uniront pas. Ils sont beaucoup trop systémiques pour prendre le risque de l'opposition à la gouvernance globaliste de la France ...
Beaucoup va dépendre des Français eux-mêmes. Soit ils se laissent dépouiller de leur pouvoir et reconnaissent donc le droit à des élites hors-sol de décider de leur sort (mais après il ne faudra pas venir se plaindre), soit ils refusent cette spoliation, cette forme de coup d'état mou, et rejètent la légitimité de ce système anti-français. Soit l'on continue sur la ligne du "ce n'est pas grave, de toute façon on n'y peut rien", soit on sort la tête du sable pour regarder la vérité en face, même si elle est dérangeante.
Comme l'écrivait André Gide dans Les faux-monnayeurs :
"Il suffit bien souvent de l'addition d'une quantité de petits faits très simples et très naturels, chacun pris à part, pour obtenir un ensemble monstrueux"
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