Tu regardes sans me voir
chaque fois que tu marches,
chaque fois que tu fermes les yeux,
et chaque fois que tu parles.Je loge au creux de tes pensées,
dans le repli de ton cœur.
Je suis le monologue insensé
que l’inconscient reprend en chœur.Je suis la fièvre et l’insomnie.
La sève des failles intimes.
Je suis l’orfèvre de l’agonie
au seuil de l’extase ultime.Je suis le serpent lové dans tes reins,
l’artisan de tous tes désirs.
Je suis la graine, l’eau, le terrain
de tes passions et de tes délires.Tu chemines jusqu’à la mort
sans te douter de ma présence,
jusqu’à ce qu’une fleur d’oxymore
me révèle à ta conscience.Tu te découvres alors une double vie :
celle des croyances et celle de l’être,
et tu n’as dès lors qu’une envie :
de mourir pour mieux renaître.Nous nous rencontrerons ici
ou à la porte de l’autre monde
si tu préfères le sursis
qu’affronter mon reflet immonde.Mais sache que je ne grandis
que quand la lumière s’étend,
et que ma sinistre comédie
n’est qu’un signe des temps.
Zénon
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