Il n’y avait pas beaucoup d’opposition ni d’alternative. Les élections démocratiques algériennes ont accouché d’une non-surprise, avec la réélection – à 94 % – de Tebboune.
Dans la presse française, cela n’a pas fait couler beaucoup d’encre, il y a même eu de l’ironie, ce qui a été dénoncé par la presse algérienne. On écoute cette défense.
Les relations entre la France et l’Algérie se sont dégradées depuis le choix du partenariat privilégié avec le Maroc, mais il y a d’autres contentieux en cours, et l’Algérie fait pression sur la France en refusant de récupérer ses milliers de délinquants. Le Figaro écrit :
« Les Centres de rétention administrative sont toujours encombrés d’Algériens qui ne partent pas… les CRA de France sont saturés. » Cette réponse spontanée d’un préfet en poste dans un département français particulièrement concerné en dit long sur les difficultés rencontrées par l’administration pour expulser les Algériens indésirables, notamment ceux qui ont commis des crimes et des délits.
Un autre préfet déclare : « Avec les Algériens, c’est toujours compliqué. On délivre toujours des OQTF, on les met en rétention et, faute de laissez-passer, on les remet en liberté ». Tout est dit, même si officiellement, au ministère de l’Intérieur, on ne commente pas cette actualité jugée « sensible ». Gérald Darmanin, il est vrai, a beaucoup œuvré en coulisses pour huiler les rouages des expulsions. Surtout celles des Algériens sortant des prisons françaises. Et la crise diplomatique avec Alger constitue pour lui une bien mauvaise nouvelle à l’heure du bilan.
Et là, les stats pénibles tombent :
Le vivier des seuls délinquants algériens est considérable. Ils sont la première nationalité étrangère représentée : environ 4 000 personnes sur les 18 000 de nationalité étrangère détenues dans les prisons françaises. C’est deux fois plus que les Marocains, quatre fois plus que les Tunisiens. Le nombre des Algériens dans les prisons du pays était de 2 750 en 2021. Il a donc sérieusement progressé.
On a compris : les 4 000 OQTF servent de monnaie d’échange dans le deal global franco-algérien. Diplomatiquement, c’est tendu, et sur les réseaux sociaux, c’est encore plus tendu.
Imane Khelif est devenu un nouveau casus belli entre nationalistes français et algériens. Le boxeur intersexe explique que ce harcèlement est injuste, mais, au-delà des interrogations sur son sexe et sa médaille, il est pris dans une bataille qui le dépasse. Il ne s’agit pas que de la France, puisque Poutine, Trump et Musk en ont parlé, c’est dire la pression mondiale.
L’Algérie, aujourd’hui, pour élever un peu le débat, a connu une croissance plutôt bonne en 2023 (4 %) malgré la baisse des recettes à l’exportation des hydrocarbures, la hausse du coût des importations et des dépenses publiques. Le pays ne devrait pas trop souffrir en 2024-2025.
Il souffre en réalité d’un manque d’investissements dans le secteur privé, et d’un défaut d’industrialisation. Le pouvoir algérien doit pouvoir faire confiance à un secteur privé qu’il ne peut totalement contrôler. Cela explique pourquoi autant de jeunes, notamment universitaires, partent.
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