Il faut désormais avoir une sacrée capacité au déni pour ne pas voir les menaces de faillite qui pèsent sur l’État. Pour beaucoup de Français, délibérément désireux de ne pas voir les réalités, cette menace reste une illusion. Sauf que… si elle devait se réaliser, elle aurait un impact puissant sur l’assurance-vie de ceux même qui pensent que la menace est illusoire (et ce jour-là, ceux qui nient la menace feront beaucoup, beaucoup de bruit). Voici pourquoi une faillite de l’Etat pourrait menacer votre assurance-vie…
Il est difficile, et c’est normal, de comprendre concrètement à quoi ressemblerait une faillite de l’Etat. Tout le monde comprend ce que cela signifie en général. Mais, individuellement, quelles seraient les conséquences de ce moment douloureux.
Nous referons, cet automne, l’histoire concrète de la crise grecque. D’ici là, il faut essayer de matérialiser le problème tel qu’il se posera le jour où les marchés parieront sur un défaut de paiement de la France, et refuseront de prêter à un pays où tant de citoyens et de dirigeants font croire que le recours à la planche à billet (à l’émission monétaire par l’Etat à 0%) serait plus efficace qu’à un emprunt sur les marchés.
“Faites donc !”, diront-ils, “sortez de la zone euro et, comme au Venezuela, fabriquez de la monnaie à foison pour payer votre bureaucratie pléthorique !”. Echéance, perspective, horizon probablement nécessaire, mais tragique, car tous les guignols qui nous expliquent que la contrainte budgétaire est un “complot néo-libéral” éviteront allègrement mettre leur tête sur le billot de leur imposture économique et expliqueront, le jour J, que la faillite de la France qu’ils ont choisie est due aux “autres”. Eux ne sont jamais responsables de rien, bien entendu.
En attendant, si l’on examine la situation, il y a un effet mécanique :
- pour financer son déficit, l’Etat émet des obligations assimilables du Trésor (OAT)
- ces obligations servent un taux d’intérêt. Comme toutes les obligations, leur valeur est inversement proportionnelle à leur taux d’intérêt
- donc, quand le taux d’intérêt d’une obligation monte, sa valeur diminue : c’est mécanique
- lorsque l’Etat émet des OAT, règlementairement, les sociétés d’assurance et les banques sont obligées de souscrire à une part d’entre elles
- donc, le bilan des compagnies d’assurance-vie comporte une part non négligeable d’OAT
C’est une contrainte réglementaire, insistons sur ce point.
Donc, si une crise obligataire d’Etat survient, que va-t-il se passer ?
- les taux d’intérêt (ce qu’on appelle le spread) vont monter en flèche
- mécaniquement, la valeur des OAT inscrite dans les bilans des compagnies d’assurance et des banques va baisser
- ces sociétés financières vont donc devoir passer des moins-values dans leurs comptes
En plus de cet effet comptable, si jamais les clients demandent à récupérer leurs contrats d’assurance-vie, les sociétés financières risquent de devoir vendre certains actifs pour dégager la liquidité suffisante pour satisfaire les demandeurs. Dans ce cas de figure, elles vendront à perte des OAT.
Ce contexte serait celui du déclenchement de la loi Sapin II :
- une panique financière crée des moins-values dans le bilan des sociétés financières
- les clients demandent à récupérer leurs avoirs
Le gouvernement déclencherait alors l’état d’urgence financière et autoriserait les assureurs à ne pas vous restituer vos contrats d’assurance-vie.
Et voilà comment une faillite de l’Etat contaminerait votre patrimoine.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2024/09/03/en-quoi-la-faillite-previsible-de-letat-menace-votre-assurance-vie/?
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