Cas de variole du singe : point de situation au 18 octobre 2022
Début mai 2022, des cas de variole du singe (Monkeypox) sans lien direct avec un voyage en Afrique du Centre ou de l’Ouest où le virus est présent, ou des personnes de retour de voyage, ont été signalés en Europe et dans le monde. Depuis cette date, la maladie fait l’objet, en France comme en Europe, d’une surveillance renforcée reposant sur la Déclaration Obligatoire dont le formulaire a été spécifiquement mis à jour.
Point de situation en France
Au 18 octobre 2022 à 12h00, 4 084 cas confirmés d’infection par le virus Monkeypox ont été recensés en France, soit 20 cas supplémentaires depuis le bilan du 11 octobre.
La répartition des cas confirmés par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue) est présentée en figure 1. La région Ile-de-France concentre le plus grand nombre de cas (2 492, soit 61,0 %), suivie de l’Occitanie (312 cas), de la Provence-Alpes-Côte d’Azur (281 cas) et de l’Auvergne-Rhône-Alpes (268 cas) ; 22 cas résident à l’étranger.
La très grande majorité des cas confirmés adultes recensés à ce jour sont de sexe masculin et 105 cas de plus de 15 ans (2,6 %) sont de sexe féminin. La proportion de cas féminins a augmenté jusqu’en S36 (du 5 au 11 septembre) où elle atteignait 13,6 % (16 cas sur 118) puis a diminué jusqu’en S39 (avec 7,5 % des cas confirmés, soit 3 cas sur 40). Depuis la semaine 39 (du 26 septembre au 2 octobre), le nombre de femmes infectées reste stable (3 cas par semaine). Dix (0,24 %) enfants de moins de 15 ans ont été déclarés comme cas confirmés depuis mai 2022. Les cas confirmés adultes ont un âge médian de 36 ans ; 25 % des cas adultes ont moins de 29 ans et 25 % ont de 43 à 81 ans. Parmi les cas confirmés pour lesquels l’information est disponible, 91 (2,2 %) ont été hospitalisés du fait de leur infection par le virus Monkeypox ; cette proportion reste stable dans le temps.
Aucun décès n’a été signalé à ce jour.
La distribution des cas selon la date de début des symptômes (lorsque celle-ci est connue) est présentée en figure 2. La date de début des symptômes des cas s’étend du 7 mai au 05 octobre 2022. Compte tenu des délais de déclaration, les données des dernières semaines ne sont pas consolidées. Les déclarations reçues ne mentionnent pas toujours la date de début des symptômes. En alternative de cette information, la distribution des cas selon leur date de signalement est présentée en figure 3.
Ces données actualisées montrent que le pic de contaminations a eu lieu fin juin/début juillet et que le nombre de cas confirmés a diminué depuis. Ces tendances sont similaires à celles observées sur les données syndromiques de passages aux urgences pour suspicion de Monkeypox (Oscour®). Il faut néanmoins rester prudent car l’amélioration des connaissances sur la maladie peut diminuer le recours aux soins des populations les mieux informées. Plusieurs autres pays, notamment en Europe, observent des tendances similaires du nombre de nouveaux cas déclarés au cours des 3 derniers mois.
Figure 1. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n=4 062 cas) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai-octobre 2022 (données au 18/10/2022 – 12h00)
Figure 2. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n=3 008 cas, nombre de données manquantes : 1 076) par semaine de début des symptômes, France, mai-octobre 2022 (données au 18/10/2022 – 12h00).
Les données des dernières semaines (en bleu clair) ne sont pas totalement consolidées.
Figure 3. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n= 4 084 cas) par semaine de signalement, France, mai-octobre 2022 (données au 18/10/2022 – 12h00).
Les données de la dernière semaine (en bleu clair) ne sont pas totalement consolidées (Le creux de déclaration observé en semaine 28 (du 11 au 17 juillet) peut s’expliquer par le jour férié du 14 juillet).
La vaccination préventive contre la variole du singe
Concernant le déploiement de la vaccination, à la date du 18 octobre 2022, 170 912 doses de vaccin de 3e génération ont été livrées par l’Agence aux territoires.
Au 17 octobre 2022, le nombre total de doses administrées est de 125 534 (source : Ministère de la Santé et de la Prévention).
Depuis le 11 juillet 2022, en plus des personnes qui ont eu un contact à risque avec une personne malade, les personnes entrant dans les indications retenues par la HAS peuvent prendre rendez-vous pour se faire vacciner sur l’ensemble du territoire :
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires sexuels multiples.
- Les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples.
- Les travailleurs-ses du sexe.
- Les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.
La vaccination peut aussi être envisagée au cas par cas pour les professionnels de santé amenés à prendre en charge les personnes malades.
Pour en savoir plus sur la vaccination et l’accès aux lieux de vaccination :
Les actions d’information et de prévention
Compte tenu de ce qui a été observé en Europe sur la maladie, une communication ciblée a été rapidement mise en œuvre en direction des personnes HSH. Le site sexosafe.fr, dédié à la sexualité des personnes HSH, est régulièrement mis à jour avec un résumé des connaissances sur le sujet et les mesures de prévention. Des campagnes d’affichage, radio et digitales ont été menées en complément d’actions sur le terrain. Du 17 juin au 30 septembre, la campagne digitale a généré près de 958 788 clics sur les bannières et plus 884 071 visites du site Sexosafe.
Toutes les informations sur la vaccination sont mises à jour chaque semaine sur la page destinée au grand public et celle destinée aux professionnels de santé (accessible sans identifiant) du site Vaccination-info-service.
Les actions de prévention s’adaptent en continu à l’évolution de la situation et l’état des connaissances.
Pour faciliter l’accès à l’information des personnes vulnérables en situation de précarité, un outil imagé, traduit en 8 langues, élaboré avec des professionnels intervenant auprès de ces personnes est disponible sur Sante Publique France.
- Dossier Monkeypox (espace accessible à tous)
La newsletter MOBCO n°9 construite avec des acteurs de terrain porte sur la vaccination. Elle s'adresse aux professionnels ou bénévoles en contact avec les personnes en situation de précarité.
En France, la surveillance pérenne de la variole du singe par le dispositif de la déclaration obligatoire est renforcée et des messages d’informations et d’alerte sont adressés aux professionnels de santé. Les échanges se poursuivent par ailleurs avec les autres pays européens, l’OMS et l’ECDC.
Monkeypox info service : un dispositif d’écoute pour répondre aux questions sur la variole du singe
La ligne téléphonique « Monkeypox info service » est accessible tous les jours de 8h à 23h, au numéro vert 0 801 90 80 69 (appel et services gratuits, anonyme et confidentiel). Ce dispositif a en charge d’accompagner les messages de prévention et les mesures de protection, d’informer sur les symptômes, les traitements et la vaccination, de conseiller et d’orienter vers les dispositifs de prise en charge.
Depuis l’ouverture de la ligne mi-juillet, 8 081 entretiens ont été réalisés sur Monkeypox info service.
- 95 entretiens ont été réalisés en semaine 41 (versus 98 la semaine précédente).
- La diminution du nombre d’appels sur le dispositif Monkeypox info service se poursuit cette semaine, mais plus lentement que les semaines précédentes.
- La proportion de femmes appelant le dispositif chute fortement en semaine 41 (6 % vs 19 % en semaine 40).
- Les thèmes abordés pendant les entretiens restent majoritairement les moyens de prévention (56%). Il s’agit principalement de questions sur la vaccination et ses effets secondaires.
- On note une augmentation de 15 points (28% vs 13 % en semaine 40) d’appels portant sur les aspects psychologiques et relationnels (peur d’être contaminé(e), risque de contaminer son entourage…).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.