En mars 2022, j’ai prédit certaines conséquences des sanctions imposées à la Russie :
La première [carte] montre les pays qui ont interdit l’accès à leur espace aérien aux avions russes. La Russie, à son tour, a refusé son espace aérien aux opérateurs de ces pays. Cela va coûter cher aux compagnies aériennes américaines et européennes, car les temps de vol et les coûts des vols à destination et en provenance de l’Asie, qui passent généralement par l’espace aérien russe, vont désormais augmenter. Les transporteurs des pays asiatiques pourront désormais facilement concurrencer les compagnies américaines et européennes sur ces liaisons.
Comme l’ont rapporté les médias britanniques hier :
British Airways supprime temporairement ses vols vers Pékin jusqu’à l’année prochaine au moins.
A partir du mois d’octobre jusqu’à novembre 2025 au moins, la compagnie ne desservira pas la capitale chinoise, mais les vols à destination de Shanghai et de Hong Kong seront maintenus.
Les transporteurs européens ne sont actuellement pas autorisés à pénétrer dans l’espace aérien russe, ce qui complique les vols vers la Chine, qui prennent quelques heures de plus qu’auparavant.
L’autorité russe de l’aviation civile a introduit ces restrictions en février 2022, en représailles à l’interdiction imposée par la Grande-Bretagne à la compagnie aérienne Aeroflot dans le cadre des sanctions liées à la guerre en Ukraine.
Un porte-parole de British Airways a déclaré : “Nous allons interrompre notre liaison avec Pékin à partir du 26 octobre 2024, et nous contactons tous les clients concernés pour leur proposer des options de rebooking ou pour leur offrir un remboursement complet. Nous continuons à proposer des vols quotidiens vers Shanghai et Hong Kong“.
Les opérations sur cette ligne n’avaient repris qu’en juin 2023, après une pause de trois ans due à la pandémie de coronavirus.
À l’époque, British Airways avait décrit Londres-Beijing comme “l’une de nos liaisons les plus importantes“. La compagnie aérienne n’a pas donné de raison à cette suspension.
Elle fait partie des nombreuses compagnies aériennes occidentales qui évitent l’espace aérien russe, ce qui allonge la durée des vols, augmente les coûts de carburant et complique le déploiement des équipages et des avions.
British Airways n’est pas la seule.
Un simple coup d’œil sur la carte explique le problème :
Je continue au sujet des sanctions :
La deuxième carte montre les pays qui ont adopté des sanctions contre la Russie. Les effets secondaires des sanctions sont susceptibles de nuire à ces pays autant qu’à la Russie. L’absence des pays d’Afrique, d’Asie, du Moyen-Orient, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud est assez révélatrice.
Il ne semble pas que le “monde” ou la “communauté internationale” soutienne l'”Occident“.
Les États-Unis ont également sanctionné toutes les importations de produits pétroliers en provenance de Russie. Le président Biden a rendu la Russie responsable de la hausse des prix qui s’ensuivra inévitablement. Je ne pense pas que les électeurs de mi-mandat accepteront ce raisonnement. Les pays européens ne peuvent pas suivre cette voie, car leurs économies dépendent des importations de pétrole et de gaz en provenance de Russie et continueront à l’être dans les années à venir.
Ce qui nous amène à cet autre titre récent :
Les expéditions de gaz naturel liquéfié russe vers la France ont plus que doublé au cours du premier semestre de cette année, selon de nouvelles analyses de données commerciales, à un moment où l’Europe tente de se désengager des achats d’énergie qui contribuent à financer l’invasion de l’Ukraine par le Kremlin.
L’Europe a restreint les importations de pétrole en provenance de Russie, mais le gaz naturel est toujours autorisé. Si les entreprises françaises sont celles qui importent le plus, une analyse a révélé que les pays de l’UE ont globalement importé 7 % de plus de GNL russe (gaz naturel réfrigéré et liquéfié pour faciliter le transport maritime) au cours du premier semestre de cette année par rapport à la même période de l’année précédente.
Pendant ce temps, en Allemagne, où le gouvernement est un peu fou, la production industrielle continue de décliner tandis que les faillites atteignent un niveau record :
L’Allemagne, avec son industrie à forte intensité énergétique et sa pénurie de matières premières, a été particulièrement touchée par la hausse rapide des prix de l’énergie. De grandes entreprises telles que BASF ferment des usines parce que la direction ne pense plus pouvoir produire efficacement des produits chimiques essentiels. La tendance est à la désindustrialisation.
Selon l’association industrielle VDMA, le volume des commandes des entreprises allemandes de construction de machines et d’ingénierie a diminué de 12 % au cours du premier semestre 2024, d’une année sur l’autre en termes réels. Les commandes émanant de l’Allemagne elle-même ont chuté de façon particulièrement marquée, soit de 18 %. Les commandes des entreprises étrangères ont diminué de 9 %. Les entreprises métallurgiques souffrent également de la baisse de la demande de leurs produits.
Tout cela pourrait être facilement résolu avec un peu de bon sens et l’abandon de sanctions inutiles.
Moon of Alabama
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