Hier 6 août au matin, l'armée atlantico-ukrainienne a lancé une véritable offensive contre la Russie dans la région de Koursk, suite à laquelle des prisonniers ont été faits, des villages sont passés sous contrôle atlantiste et des forces militaires continuent à être rapprochées de la zone de front, afin de contrôler ces territoires et d'élargir la zone contrôlée. Bien loin des fameux "actes de terrorisme", dont la communication politique russe n'arrive pas à se dépêtrer, c'est un acte de guerre, une agression qui mérite une analyse sérieuse.
Les faits : une véritable offensive militaire atlantiste contre la Russie à Koursk
A 8h du matin, environ 300 militaires de l'armée atlantico-ukrainienne ont attaqué la frontière russe dans la région de Koursk, avec 11 tanks et plus de 20 blindés. L'armée russe avec les gardes- frontières ont dans un premier temps pu repousser l'agression et détruit une partie des tanks et blindés.
Mais les combats ont continué dans la journée et se sont intensifiés, des systèmes de défense aérienne placés près de la frontière ont compliqué la tâche de l'aviation russe, de véritables forces ont été lancées à l'assaut et in fine trois villages russes ont été pris - et sont tenus, par les Atlantistes.
A la nuit, la situation était ainsi, selon le correspondant de guerre Rybar :
- Dans la zone nord-ouest, l'armée atlantito-ukrainienne occupe et tient trois localités : Nokolaevo-Darino, Darino et Sverdlikovo. Les forces atlantistes semblent s'être retirées de la ligne de l'autoroute Ryskl-Soudja.
- Dans la zone sud-est, les forces atlantistes semblent contrôler et élargir le contrôle le long de l'autoroute 38K-004 vers le village de Gontcharovka, où il y aurait des combats. Les militaires russes sont encerclés et se battent en sous-nombre dans le village d'Olechnia.
- Selon des informations préliminaires, il y aurait sur le front de Koursk environ 400 militaires de l'armée atlantico-ukrainienne et des forces continuent à être rapprochées de la zone de combats.
"Une grande concentration de formations ukrainiennes est également enregistrée à Yunakovka, d'où elles se dirigent vers Basovka jusqu'à Sverdlikovo, ou via le point de contrôle international de Sudzha vers Gontcharovka. Au total, le commandement des forces armées ukrainiennes a concentré jusqu'à deux mille membres des formations ukrainiennes le long de la frontière"
Voici à quoi ressemble désormais la ville de Soudja :
Hier encore, la population a été évacuée de Soudja, souvent de manière autonome et sous les tirs de l'armée atlantico-ukrainienne, qui avait préventivement et à distance miné l'autoroute Soudja-Belitsa, compliquant ainsi l'évacuation des civils et les déplacements de l'armée russe.
Des prisonniers ont été faits du côté de l'armée russe, mais aucune donnée officielle n'est évidemment publiée quant au nombre exact. Des dizaines de civils ont déjà été touchés, dont des enfants.
Selon les dernières informations, les forces atlantistes ont été sorties de Novo-ivanovko. Les combats intensifs continuent ce matin à la frontière avec l'artillerie et l'aviation et les Atlantistes continuent à vouloir étendre leur contrôle vers l'ouest de Soudja.
Poutine a convoqué le Conseil de sécurité pour 13h.
La qualification et les motifs de cette offensive atlantiste à Koursk
Ici, comme à chaque moment délicat pour les autorités russes, nous avons droit à la rhétorique de l'acte de terrorisme, devant minimiser l'impact psychologique sur les populations, mais frisant depuis longtemps avec le déni. Maria Zakharova n'a pas fait exception à la règle en posant le discours officiel :
« Nous parlons d’un nouvel acte terroriste. Il est évidemment dirigé contre la population civile. »
C'est une ligne aussi confortable, que ridicule. Au minimum pour deux raisons.
1) Quand vous avez des centaines de militaires réguliers, des blindés et des tanks, des systèmes de défense aérienne et que des milliers d'autres militaires sont en attente, nous ne sommes évidemment pas dans le "terrorisme", mais dans un acte de guerre mené par des Etats (de l'Axe atlantiste) contre un autre Etat (la Russie). Concrètement nous sommes face à l'ouverture d'un nouveau front dans cette guerre. Peut-être que cela sera un échec, mais la tentative est là et pour l'instant, ils tiennent des villages à Koursk. Certains se veulent "rassurant" en affirmant que la ville de Koursk n'est pas en danger - je ne pensais que la question se posait déjà en ces termes ...
2) Le front n'est pas ouvert contre les civils, mais contre la Russie, comme Etat contre lequel est menée cette guerre. Les civils sont touchés ici comme dans toutes les guerres.
Une explication, passablement mercantile, se profile également, fondée sur la dimension énergétique et commerciale :
Auparavant, le gaz de la Fédération de Russie était livré à l'UE via deux stations de mesure du gaz : Sokhranovka GIS et Soudja GIS. En 2022, la direction du GTS d'Ukraine a refusé d'accepter du gaz via le GIS de Sokhranovka, puisqu'il s'agit du territoire de la République populaire de Lougansk. Le vecteur d'attaque vise désormais le SIG Soudja.
Dans cette logique, le but serait donc la prise de contrôle, puis la destruction de la station de Soudja, lors du retrait des forces atlantistes. Comme s'il n'y avait pas d'autres moyens, et qui fonctionnent parfaitement par ailleurs jusqu'à présent, pour couper les pays européens de l'approvisionnement en gaz russe.
Ces hypothèses sont in fine assez optimistes et ont en commun le déni de la guerre. Ce n'est que du terrorisme, mais pas la guerre. Ils vont se retirer, dès qu'ils auront rempli leur mission. Etc. S'ils prennent et contrôlent le territoire, qui vous dit qu'ils se retireront magiquement tout seul ?
Il est possible de voir un autre but, surtout dans la configuration actuelle : Koursk contre Kharkov. Pousser la Russie à négocier pour retirer l'armée russe de la région de Kharkov, si elle veut récupérer le territoire pris dans la région de Koursk. Et alors que la Russie tient l'initiative sur le front, elle serait alors en position perdante. Quelques conclusions peuvent être tirées.
1) La Russie doit reprendre militairement le territoire, pour ne pas perdre politiquement la face et ensuite tirer les leçons (techniques, militaires et politiques) d'une telle possibilité.
2) Encore une fois, il est impératif d'insister sur l'urgence d'une modification du discours politico-médiatique russe, qui une fois n'est pas coutume, a dépassé les limites acceptables du ridicule en temps de guerre. Ce qui oblige également à soulever la question autrement plus délicate de l'unité des élites russes et de leur véritable motivation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.