Officiellement, la Commission Européenne engage contre la France une procédure pour déficit excessif. Dans la pratique, l’approche est un peu différente. Au mois de juin, par exemple, l’Union a opportunément versé 7,5 milliards € à la France qui font miraculeusement croire à une amélioration des comptes publics. En réalité, le gouvernement ne fait rien pour juguler les déficits, et tout indique que celui-ci sera, en volume, aussi élevé que l’an dernier. Le pays s’endort dans un train de vie qui dépasse ses moyens.
Le ministère des Finances a publié début août la situation mensuelle du budget de l’Etat pour le mois de juin, mois charnière de l’année budgétaire. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il s’agit d’une construction en trompe-l’oeil qui prête, pour ceux qui font l’effort de la lire, à des conclusions aussi anxiogènes que prévisibles : l’Etat ne fait pas le moindre effort pour réduire son déficit.
Cette situation est navrante, puisqu’elle intervient à un moment où les recettes fiscales sont en augmentation sensible :
Autrement dit, alors que l’Etat a empoché 2 milliards d’impôts en plus en un an, essentiellement grâce à la TVA, à l’impôt sur le revenu et à l’impôt sur les sociétés, il n’a consenti aucun effort pour diminuer ses dépenses.
Au contraire même, les dépenses de fonctionnement ont grandement dérapé par rapport à 2023, qui fut pourtant une année noire :
On le voit, les dépenses de personnel ont bondi de près de 7 milliards, et les dépenses de fonctionnement de 2 milliards. Le dérapage des dépenses ici n’est pas contrôlé.
Malgré cela, le déficit par rapport à 2023, à fin juin, est affiché en recul d’un peu plus de 7 milliards, comme le montre le tableau ci-dessous :
Alors que le déficit à la fin juin 2023 dépassait les 96 milliards, il est retombé à 88,6 milliards en 2024 (ce qui est un très mauvais chiffre par rapport à 2022). Ce décalage tient à une raison simple : l’Union Européenne a versé une tranche de 7,5 milliards € sur le plan de relance concocté à la sortie du COVID pour reconstruire après les confinements. C’est cette mesure exceptionnelle qui permet au gouvernement démissionnaire d’afficher un repli du déficit, alors qu’il y a en réalité stagnation. Sans cette discrète mesure de soutien, le déficit serait identique à celui de l’année précédente.
Certes, la croissance de cette année devrait atténuer mécaniquement le poids du déficit par rapport au PIB. Il n’en reste pas moins que, en volume, toutes choses égales par ailleurs, le déficit reste constant.
Ce point signifie que l’Etat n’est plus en mesure de contenir ses dépenses, et qu’aucune force politique n’entend aujourd’hui les réduire. L’administration est un cheval fou lancé au galop. Il ne pourra s’arrêter qu’en rencontrant douloureusement un obstacle. Je ferai une prochaine capsule sur les scénarios possibles de dénouement de cette crise des finances publiques.
Le ministère des Finances a publié début août la situation mensuelle du budget de l’Etat pour le mois de juin, mois charnière de l’année budgétaire. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il s’agit d’une construction en trompe-l’oeil qui prête, pour ceux qui font l’effort de la lire, à des conclusions aussi anxiogènes que prévisibles : l’Etat ne fait pas le moindre effort pour réduire son déficit.
Cette situation est navrante, puisqu’elle intervient à un moment où les recettes fiscales sont en augmentation sensible :
Autrement dit, alors que l’Etat a empoché 2 milliards d’impôts en plus en un an, essentiellement grâce à la TVA, à l’impôt sur le revenu et à l’impôt sur les sociétés, il n’a consenti aucun effort pour diminuer ses dépenses.
Au contraire même, les dépenses de fonctionnement ont grandement dérapé par rapport à 2023, qui fut pourtant une année noire :
On le voit, les dépenses de personnel ont bondi de près de 7 milliards, et les dépenses de fonctionnement de 2 milliards. Le dérapage des dépenses ici n’est pas contrôlé.
Malgré cela, le déficit par rapport à 2023, à fin juin, est affiché en recul d’un peu plus de 7 milliards, comme le montre le tableau ci-dessous :
Alors que le déficit à la fin juin 2023 dépassait les 96 milliards, il est retombé à 88,6 milliards en 2024 (ce qui est un très mauvais chiffre par rapport à 2022). Ce décalage tient à une raison simple : l’Union Européenne a versé une tranche de 7,5 milliards € sur le plan de relance concocté à la sortie du COVID pour reconstruire après les confinements. C’est cette mesure exceptionnelle qui permet au gouvernement démissionnaire d’afficher un repli du déficit, alors qu’il y a en réalité stagnation. Sans cette discrète mesure de soutien, le déficit serait identique à celui de l’année précédente.
Certes, la croissance de cette année devrait atténuer mécaniquement le poids du déficit par rapport au PIB. Il n’en reste pas moins que, en volume, toutes choses égales par ailleurs, le déficit reste constant.
Ce point signifie que l’Etat n’est plus en mesure de contenir ses dépenses, et qu’aucune force politique n’entend aujourd’hui les réduire. L’administration est un cheval fou lancé au galop. Il ne pourra s’arrêter qu’en rencontrant douloureusement un obstacle. Je ferai une prochaine capsule sur les scénarios possibles de dénouement de cette crise des finances publiques.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2024/08/13/comment-lue-aide-macron-a-dissimuler-le-deficit-des-finances-publiques/?
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