Ce qu’on nomme aux USA la “communauté de sécurité nationale”, qui regroupe tous les services de sécurité US et qui concerne également le champ d’action général américaniste-occidentaliste, notamment les pays européens où ces services US sont un peu “comme chez eux”, – cette communauté est entrée dans une sévère zone de turbulence, et même d’ores et déjà une tempête. Cette communauté fait partie du complexe militaro-industriel, lequel tend à prendre la position idéologique de la gauche globaliste en se parant du manteau du progressisme sociétal et de l’antiracisme.
Plusieurs événements, notamment autour de l’attentat contre Trump, ont déclenché un courant général de protestation, notamment à partir du Congrès et de l’entourage de Trump, contre plusieurs services de sécurité. Il s’agit de la concrétisation d’un courant de contestation venant des conservateurs, des populistes et des républicains (trumpistes), contre la pénétration dans les bureaucraties et les organismes publics du courant idéologique progressiste-globaliste appuyé sur la vague du mouvement ‘Woke’.
On reprend ci-dessous plusieurs de ces événements au sein de services de sécurité, en ayant à l’esprit qu’un très sérieux antagonisme existe entre Trump, puis entre les populistes et les républicains d’une part, et certains organes de sécurité depuis 2016-2019, et d’une façon très appuyée, depuis 2020 (contestation de Trump, le mouvement de révolte BLM [‘Black Lives Matter’], élection de Biden et troubles du 6 janvier 2021 au Capitole, etc.).
• D’une façon générale, le Secret Service (USSS : United States Secret Service), dont la tâche principale est la protection des personnalités exposées, se trouve gravement mis en cause à la suite des erreurs gravissimes constatées lors de l’attaque contre Trump. Les erreurs sont telles qu’elles ont largement nourri une narrative d’un complot ourdi contre Trump. Elles ont de toutes les façons provoqué une réaction ferme du Congrès (républicains et démocrates unis, chose rarissime et éventuellement singulière), avec un rapport attendu pour la fin 2024, – juste après l’élection présidentielle...
« Les législateurs américains ont autorisé la formation d'un groupe de travail bipartisan pour enquêter sur la tentative d'assassinat de l'ancien président Donald Trump, selon une annonce publiée mercredi soir sur le site Internet du Congrès américain.
» Selon la résolution publiée sur le site Internet du Congrès, les démocrates et les républicains de la Chambre des représentants ont voté à l'unanimité en faveur de la création d'un groupe de travail chargé d'enquêter sur la fusillade de Trump. Le président de la Chambre, Mike Johnson, a déclaré après le vote que « protéger la sûreté et la sécurité des dirigeants de notre pays est une responsabilité qui transcende les lignes de parti ».
» Le nouveau groupe de travail enquêtera sur les échecs en matière de sécurité aux niveaux fédéral, étatique et local des forces de l'ordre qui ont conduit à la tentative d'assassinat. Il sera composé de 13 membres, dont sept républicains et six démocrates. Le panel aura le pouvoir d’assigner une assignation à comparaître et devrait présenter son rapport final sur la fusillade d’ici le 13 décembre. Le rapport devrait inclure “des recommandations sur les réformes législatives nécessaires pour prévenir de futures failles de sécurité” ».
• En attendant, comme l’on sait, la directrice de l’USSS, Kimberly Cheattle, réputée pour avoir une très faible expérience, sinon inexistante, de cette sorte de mission, a dû reconnaître devant le Congrès que l’attentat était « un échec colossal » de l’USSS, sinon le plus grave jamais connu. Entendue le 22 juillet et reconnaissant sa responsabilité propre du bout des lèvres, elle a ensuite été assaillie de pressions et a dû démissionner le 23 juillet. Cheattle était d’abord un avatar des doctrines DEI/CRT (“il faut une femme à ce poste !”) suivies impérativement par Biden.
• Parmi les premiers témoins entendus en même temps que Cheattle, il y avait le directeur du FBI, qui montra une grande humilité, disant ne rien savoir ou presque, pour ne pas déclencher l’ire des députés (républicains et démocrates unis, oui !). Justement le FBI...
Le FBI, organisation subversive
• En effet, c’est peut-être la nouvelle la plus intéressante et la plus prometteuse. La commission qui mène cette enquête vient de mettre en ligne un document reçu par elle-même et également envoyé au New York ‘Post’.
Il s’agit d’un rapport de 230 pages réalisé par une association nationale regroupant d’anciens officiers du FBI et des officiers toujours en activité. Leur enquête a porté sur l’attitude des services locaux et régionaux de police vis-à-vis de leur coopération avec le FBI en tant que service national (fédéral). Trente sources sont citées, qualifiées d’« indépendantes et hautement crédibles », – il s’agit de lanceurs d’alerte, – et leur sentiment est ainsi décrit :
« Ils ne sont pas seulement réticents à travailler avec le FBI, mais ils semblent avoir décidé de ne plus partager d'informations substantielles et exploitables sur les activités criminelles et autres activités liées au renseignement avec le Bureau, parce qu'ils estiment qu'il “fonctionne” comme une agence fédérale partisane motivée par un agenda politique” depuis ces dernières années. »
Il s’agit d’un rapport considérable rassemblant des témoignages de lanceurs d’alerte qui semblent avoir accepté le regroupement de leurs témoignages pour obtenir un document d’un poids beaucoup plus important que des témoignages épars. Ce qui est décrit là est une « crise de confiance » dans les groupes dirigés par le FBI et une « perte de confiance inquiétante » dans le Bureau dans son ensemble. (Devant le Congrès le directeur du FBI, témoignant le 24 juillet, a effectivement parlé d’un « environnement de menaces complexes » comme il n’en a jamais connu dans sa carrière.) D’une façon générale, c’est le comportement du FBI durant les événements du 6 janvier 2021 (‘J6’) au Capitole qui a constitué un signe essentiel de ce basculement du FBI en un service totalement infiltré par l’idéologie.
« L’une des sources a décrit le comportement du FBI comme “celui d’un pays du tiers monde” et a estimé qu’il “devrait être démantelé et son personnel poursuivi en justice et condamné à de longues peines de prison”.
» Les pressions exercées pour apporter leur aide dans les affaires ‘J6’ ont conduit à croire que le Bureau est animé par un “agenda politique partisan”. Une source a déclaré qu’elle ne comprenait pas pourquoi le FBI ne s’en prenait pas à d’autres groupes avec la même ferveur. Un autre a déclaré que les officiers locaux craignaient d’être ciblés “en raison de leur amour pour les Etats-Unis” et perçus comme des “terroristes nationaux”’ en raison de leur vote.
» Les nouveaux agents du FBI “ne prennent pas la peine de cacher leur dégoût” pour les opinions politiques ou religieuses traditionnelles et s’identifient ouvertement comme “éveillés [‘Woke’] ou progressistes”, a déclaré le chef d’un groupe de travail multi-agences. Embauchés sur la base des lignes directrices “diversité, équité et inclusion” (DEI), ils sont “totalement sans valeur” et “constituent les pires recrues possibles”, ont déclaré les lanceurs d’alerte. »
• Enfin, dans ce tableau impressionnant, on peut ajouter en post-scriptum, comme on l’a vu hier, les remous extrêmement graves quoique discrètement ignorés, qui secouent les forces armées confrontée à une attaque totale contre leur identité et leur orientation professionnelles par le biais des doctrines DEI/CRT imposées par une bureaucratie nouvelle installée au Pentagone.
La tempête qui ébranle la sécurité nationale
Mis bout à bout, et tenant compte de ce qui n’est pas encore sorti au grand jour, il faut conclure qu’une énorme crise est en train de saisir tout l’appareil de sécurité nationale, des diverses polices aux forces armées. La même situation doit exister dans des agences comme la CIA, bien entendu.
Ce qui nous importe ici est ce qu’on peut constater au niveau des différentes services de sécurité civils et para-militaires, en relevant ici l’extraordinaire vitesse de diffusion de ce qu’il importe absolument, par rapport aux missions de maintien de l’ordre national, de désigner comme une subversion. Lorsqu’on songe à ce qu’était le FBI de J. Edgar Hoover, l’organisation fédérale la plus conservatrice et réactionnaire, raciste, homophobe (bien que Hoover ait été sans doute lui-même homosexuel), et qu’elle devait être encore jusqu’aux premières années 2010, l’évolution est stupéfiante. Qui plus est et selon la même méthode, la subversion s’insinue par l’éducation que le Bureau (comme les autres agence et services) dispense aux nouvelles recrues comme au personnel courant. Elle (la subversion) est donc structurelle et identifiée à la mission centrale de ces services et agences.
D’ores et déjà, cela pose des problèmes pressants. L’USSS peut-il encore assurer sa mission de protection des personnalités politiques, notamment des candidats, et sans doute notamment des candidats dénoncés par le parti démocrate, grand Parrain du ‘Woke’ ? Qui plus est, comme on le comprend, cette position idéologique qui se répand comme une subversion est radicale, révolutionnaire, sans espoir d’aucune évolution d’apaisement. Tout cela est verrouillé, comme on l’a vu hier pour les forces armées, par la spécialité de la démocratie américaniste qui retrouve dans ce domaine également la formule de l’URSS en cours d’effondrement, qui est une bureaucratie absolument totalitaire.
Mais c’est certainement l’affaire du rapport sur la situation interne du FBI et la position de policiers d’États divers qui disent leur malaise, voire leur refus de coopérer avec le FBI. Il est vrai que certains États sont violemment hostiles aux doctrines wokenistes et leurs policiers nommés ou élus par les autorités et la population locales, partagent ces positions qui les mettent en confrontation directe avec le FBI. Le conflit devient alors un classique des USA, d’une opposition entre les pouvoirs régionaux et locaux et le pouvoir fédéral. C’est une évolution centrifuge qui s’alimente à un domaine de plus, et un domaine vital, du fait de la crise intérieure des USA et de la fracture de ce pays en deux factions absolument hostiles. Bien entendu, le fait que cela affecte les problèmes de sécurité et de protection des citoyens nous renvoie au fondement de la fragilité américaine, celle de l’Union, du pouvoir fédéral par rapport aux États.
De toutes les façons, il faut bien que la crise du système de l’américanisme, qui s’exprime notamment sinon au niveau culturel et psychologique avec la querelle du wokenisme, parvienne à son point de rupture. Le problème exposé ici paraît une bonne voie, sinon une voie décisive, pour accélérer cette évolution.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.