Au
premier tour des législatives, la première certitude est que Macron a
perdu. Ensuite, que le RN marque une progression, qui s'appuie sur le
rejet par une grande partie des Français du système néolibéral incarné
par les derniers Gouvernements. Enfin, que la vie politique française se
polarise à nouveau autour d'un paradigme droite / gauche, même s'il est
fondamentalement faussé. Ce qui est beaucoup moins sûr, est que les
attentes des Français soient réellement entendues à l'issue de ce
processus électoral. En tout cas, il ouvre une porte et il nous faut la
passer.
Les
chiffres sont sans appel, Macron est déchu et sa ligne politique est
rejetée. Le message envoyé par les Français ne souffre aucun doute.
Au premier tour
des législatives, le taux de participation fut record, avec 66,71%. La
mobilisation s'est traduite par une montée sans précédant du RN, suivi
de prés par la coalition anti-française de Mélenchon.
Dans le détail, le RN et ses alliés ont obtenu 33,4 % des suffrages, d’après les résultats définitifs publiés par le ministère de l’Intérieur dans
la nuit de dimanche à lundi et traités par Le Parisien. L’alliance
place 39 députés au Palais Bourbon dès le premier tour, parmi lesquels Marine Le Pen.
Le NFP arrive deuxième avec 27,98 % des suffrages (32 élus dès le 1er
tour), devant Ensemble (les candidats d’Emmanuel Macron) et ses alliés,
qui s’en sortent avec un score de 20,76 % (2 sièges). Suivent Les
Républicains (6,56 % des suffrages, 1 élu) et les divers droite (3,67 %,
2 élus).
Et les prévisions de vote mettent le RN largement en tête :
Le jeu des désistements
va jouer contre le parti de Macron, qui de son côté appelle au
rassemblement contre le RN. Quelques remarques à ce stade du processus
électoral.
L'on
voit ressortir la carte habituelle de l'union sacrée contre le
fascisme. La rhétorique est usée, mais fonctionne toujours. Et pour
faire entrer dans la tête des gens le lien entre RN et chaos, des
manifestations violentes sont organisées dans les villes de France par
le groupe de Mélenchon, avec l'aide de ses casseurs démocratiquement
masqués. Le message est limpide : Bonnes gens, si vous ne voulez pas du chaos (que nous organiserons), ne votez pas contre nous. C'est une certaine conception, assez mafieuse, de la démocratie.
Si
le RN n'obtient pas la majorité absolue, une alliance entre Macron et
Mélenchon est tout à fait envisageable, ce qui permettra de liquider la
France, puisque la ligne tenue par Mélenchon est fondamentalement
anti-étatique et anti-française, ce sur quoi s'appuie la globalisation
et ce en quoi il rejoint donc Macron.
Si
le RN obtient la majorité absolue et que Macron est obligé de
constituer le Gouvernement avec lui, le parti va être mis dans une
situation délicate, qui rappellera l'Italie - en pire. Bardella, qui
n'est pas une lumière et s'annonce déjà comme un Premier ministre
systémique ("respecteux mais intransigeant"), ne fait que rappeler une
simple réalité : il est pro-UE (donc pas de maîtrise réelle de
l'immigration, ni de la monnaie), pro-OTAN (donc soutient en fait à la
ligne imposée dans la guerre contre la Russie). En ce sens, oui, il est
systémique. Simplement, il ne veut pas la guerre directe avec la Russie
... mais il soutient militairement l'Ukraine. C'est un globaliste, mais
modéré.
Les
résultats montrent le retour à une forme post-moderne de paradigme
droite / gauche. Le Front de Mélenchon vs. le Rassemblement de Marine Le
Pen. Or, cette "gauche" est la version néotrotskiste du mouvement,
c'est-à-dire sa version globaliste et woke, qui n'a rien de social en
tout cas pour les Français. Et cette "droite" n'est pas non plus la
droite classique : même si sa qualification d'extrême droite est usurpée
et due au point de départ très à gauche de sa vision par le pouvoir,
cette droite n'est non plus pas la droite nationale, industrielle,
commerçante et artisanale traditionnelle en France, mais celle intégrée
dans les mécanismes globaux.
Quel
que soit le résultat, la France entre dans une période de troubles -
sociaux et politiques, car les processus anti-français sont allés trop
loin, pour qu'il soit possible d'en sortir en douceur. L'on peut dégager
en gros trois raisons principales :
- L'espoir
d'un peuple qui se réveille ne trouvera que peu d'échos dans les
gouvernants, quels qu'ils soient, qui arriveront au pouvoir.
- Si
le RN passe et mène la politique qui est attendue par le peuple, tout
le système globaliste se lèvera contre lui, comme ce fut le cas pour
Trump aux Etats-Unis. Mais Bordella n'est pas Trump, loin s'en faut, les
conséquences seront donc plus lourdes.
- Ces élections, et là est
tout leur intérêt, ouvrent la voie à la création d'un espace pour
l'émergence d'une véritable alternative politique à ce marais
globaliste, qui gouverne et détruit la France depuis des années.
Alors, on ne lâche rien et on va voter RN au deuxième tour. Il faut destabiliser ce système, si l'on veut en sortir un jour.
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