30 juillet 2024

Le marquis de Sade comme un des inspirateurs de la mondialisation du "culte du plaisir"

Le marquis de Sade est un des inspirateurs de la mondialisation du culte du plaisir, des barrières abolies (morales et physiques – les frontières) et de la dette immonde. Le film de Scorsese sur le Loup de Wall Street a montré une réalité cachée par les médias, parfois révélée par des agents plus branchés. Clinton, Berlusconi, DSK, les épouses filmées nues pour leur job sur le web, est-il besoin de feindre d’être choqué ?

Sade a gagné la partie, et pas qu’un peu (revoyez Eyes Wide Shut d’un autre œil). Il laisse Platon, Marx et Hegel loin derrière. Il est le vrai inspirateur de la société ouverte de George Soros (Bergson et Popper cela fait cheap). Une société où Michael Snyder dénombre quatre millions de sites de sexe rien qu’en Amérique, une société où le porno fait mille milliards de dollars de business par an, devant l’armement et la pharmacie, a encore de beaux jours sadiques devant elle.

Économie de marché, sadomasochisme, cruauté anti-pauvres, abolition des préjugés, antichristianisme, mariage homosexuel imposé, pédophilie, procédés argumentatifs poussés jusqu’à l’écœurement rhétorique, tout est déjà chez le Divin Marquis – comme dans un bon vieux catalogue de fringues, vous savez, ces catalogues de fringues fabriquées par des enfants musulmans, bengalis ou indonésiens, payés douze euros par mois – mais quand on préfère parler des maillots de bain à Cannes ou à Menton…

Lisons sa philosophie dans le boudoir :

• Sur les préjugés qui frappent les personnes pas libérées, les filles surtout :

« Mais qu’elle ne revienne plus sur les préjugés de son enfance, menaces, exhortations, devoirs, vertus, religion, conseils, qu’elle foule tout aux pieds, qu’elle rejette et méprise opiniâtrement tout ce qui ne tend qu’à la renchaîner, tout ce qui ne vise point, en un mot, à la livrer au sein de l’impudicité (p.44).»

• Sur la fameuse Jeune Fille :

« Jeunes filles trop longtemps contenues dans les liens absurdes et dangereux d’une vertu fantastique et d’une religion dégoûtante, imitez l’ardente Eugénie, détruisez, foulez aux pieds, avec autant de rapidité qu’elle, tous les préceptes ridicules inculqués par d’imbéciles parents (p.4). »

• Sur les délices de la bisexualité :

« …les délices de Sodome lui sont aussi chers comme agent que comme patient ; il n’aime que les hommes dans ses plaisirs, et si quelquefois néanmoins il consent à essayer les femmes, ce n’est qu’aux conditions qu’elles seront assez complaisantes pour changer de sexe avec lui (p.7). »

• Sur la logique du viol. A transmettre aux suédoises ou aux jeunes allemandes : c’est la doctrine Merkel. On ne se refuse pas au conquérant violeur et bienvenu quand on est féministe ou libérée.

« ..le premier mouvement de concupiscence qu’éprouve une jeune fille, est l’époque que la nature lui indique pour se prostituer, et sans aucune autre espèce de considération, elle doit céder dès que sa nature parle ; elle en outrage les lois si elle résiste (p.163). »

•  Sur les destructions créatrices, prétendument venues de Schumpeter, sujet qui obsède les néo-libéraux (le Grand Remplacement en fait partie, lisez la prose du copain du pape Sutherland) :

« Ces vérités une fois admises, je demande si l’on pourra jamais avancer que la destruction soit un crime… La destruction étant une des premières lois de la nature, rien de ce qui détruit ne saurait être un crime (p.64). »

Sade encense aussi la guerre et la destruction de l’espèce humaine ; encore un sujet qui obsède les élites néoconnes américaines.

• Sur nos gentils « rebelles », nouveaux riches de la mondialisation qui défient les préjugés :

« …l’irréligion, l’impiété, l’inhumanité, le libertinage découlent des lèvres de Dolmancé, comme autrefois l’onction mystique, de celles du célèbre archevêque de Cambrai ; c’est le plus profond séducteur, l’homme le plus corrompu, le plus dangereux…p.11) »

• Sur les progrès déjà bien relatifs de la science :

« Le mot technique est couilles,… testicules est celui de l’art. Ces boules renferment le réservoir de cette semence prolifique dont je viens de te parler, et dont l’éjaculation dans la matrice de la femme, produit l’espèce humaine ; mais nous appuierons peu sur ces détails, Eugénie, plus dépendants de la médecine que du libertinage (p.22). »

• Sur l’art de traiter le pauvre et le droit du travail, spécialité de la mondialisation américaine :

« J’entends de toutes parts demander les moyens de supprimer la mendicité, et l’on fait pendant ce temps-là tout ce qu’on peut pour la multiplier. Voulez-vous ne pas avoir de mouches dans une chambre, n’y répandez pas de sucre pour les attirer. Voulez-vous ne pas avoir de pauvres en France, ne distribuez aucune aumône, et supprimez surtout vos maisons de charité : l’individu né dans l’infortune, se voyant alors privé de ces ressources dangereuses, emploiera tout le courage, tous les moyens qu’il aura reçus de la nature, pour se tirer de l’état où il est né, il ne vous importunera plus…(p.39) »

• Sade ajoute sur le génocide bienveillant et sur l’avortement pour tous :

« …détruisez, renversez sans aucune pitié ces détestables maisons où vous avez l’effronterie de receler les fruits du libertinage de ce pauvre, cloaques épouvantables vomissant chaque jour dans la société un essaim dégoûtant de ces nouvelles créatures qui n’ont d’espoir que dans votre bourse ; à quoi sert-il, je le demande, que l’on conserve de tels individus avec tant de soin ? (p.39). »

Ces phrases annoncent le « devoir de dépeupler » du nazisme (vingt-huit millions de russes en moins, programme toujours en attente pour le Pentagone) mais aussi le contrôle malthusien des naissances. Car un bon pauvre est un pauvre mort. Et comme il y en a quelques milliards, les gouvernements mondialistes aux ordres auront du travail aux quatre coins de la planète. Le « Grand Remplacement » des seuls vieux blancs lâches et fatigués n’y suffira pas.

La barbarie sadique débouche sur cette guerre libérale de tous contre tous, programme qui fait fureur actuellement :

« À la bonne heure, le plus fort seul aura raison. Eh bien ! voilà l’état primitif de guerre et de destruction perpétuelles pour lequel sa main nous créa, et dans lequel seul il lui est avantageux que nous soyons (p.83). »

Dans un de ses meilleurs textes, Michel Houellebecq parlait du vieil Héraclite de nos années de lycée (« la guerre mère de toute chose ») et de Nietzsche comme maîtres à penser du néolibéralisme mondialisé. On comprendra qu’ils sont devenus tout petits à côté de Sade. On rappellera aussi qu’à la même époque le pas très équilibré Joseph de Maistre faisait son éloge de la guerre divine.

Il ne vous reste qu’à prendre le Marquis et vous rappeler sa leçon sur la cruauté antisociale qui devient la marque de tout gouvernement russophobe.

Puis Sade annonce Sigmund Freud :

« La cruauté est dans la nature, nous naissons tous avec une dose de cruauté que la seule éducation modifie ; mais l’éducation n’est pas dans la nature, elle nuit autant aux effets sacrés de la nature que la culture nuit aux arbres… la cruauté n’est autre chose que l’énergie de l’homme que la civilisation n’a point encore corrompue… »

• Enfin, dans Justine ou les malheurs de la vertu, Sade encense « l’état de guerre perpétuel (p.45) ». Cette bienheureuse expression est celle qu’utilisera l’historien pacifiste américain Charles Beard quand il parlait du pentagone et de ses deux-cents guerres qui attendent un jour d’être messianiquement couronnées par une paix perpétuelle (on verra laquelle, mais on n’a aucune raison d’être optimiste). On rappellera que le pentagone est cette institution qui depuis trois-quarts de siècle répand la révolution sexuelle de par le monde pacifique, indien, océanien ou tropical, à coups de GI et de BMC. Car Eros ne marche jamais sans Polémos, Sade l’a compris bien avant le vieux Freud. Ce n’est pas non plus par hasard que les Diderot avec leurs voyages de Bougainville à la noix de coco répandaient leurs lumières sous les cocotiers. Mais avec les USA on est passés à la vitesse industrielle et supérieure comme on dit. Les historiens américains sérieux (tous sur le site Mises.org) ou le site Tomdispatch.com ont recensé les désastreux effets moraux, sociaux et culturels de ce millier de bases militaires éparpillées qui colonisent cette pauvre planète. J’y reviendrai dans un prochain texte car de nombreux universitaires américains proches de nous se sont penchés sur cette vertigineuse et libertine question.

Références principales

DAF de Sade – La philosophie dans le boudoir ; Justine ou les malheurs de la vertu (sur ebooksgratuits.com).

Catherine Lutz – Bases, empire and global response.

Houellebecq – Rester vivants, Flammarion.

Nicolas Bonnal – Les mystères de Stanley Kubrick, Dualpha.

Dante- Inferno.

Perpetual war for perpetual peace, 1953 – sur Mises.org

The Costs of war, 1999. Chapitre The Military as an Engine of Social Change, by Allan Carlson – sur Mises.org.

https://www.dedefensa.org/article/taine-et-lelite-festive-en-1789

Hippolyte Taine et notre aristocratique élite festive en 1789

Bien avant l’époque dénigrée par Philippe Muray, l’élite française s’adonnait à l’île aux plaisirs et aux fêtes galantes ; car l’Ancien régime finissant voulait surtout s’amuser, quoiqu’en aient pensé mes maîtres Maistre ou Bonald. Dans son volume sur l’Ancien Régime, qui brasse bien sûr d’autres sujets (mais celui de la fête nous intéresse ici), Hippolyte Taine écrit :

« Ajoutez l’absence des causes qui font la tristesse moderne et mettent au-dessus de nos têtes un pesant ciel de plomb. Point de travail âpre et précoce en ce temps-là ; point de concurrence acharnée ; point de carrières indéfinies ni de perspectives infinies. Les rangs sont marqués, les ambitions sont bornées, l’envie est moindre. L’homme n’est pas habituellement mécontent, aigri, préoccupé comme aujourd’hui. On souffre peu des passe-droits là où il n’y a pas de droits ; nous ne songeons qu’à avancer, ils ne songent qu’à s’amuser. Au lieu de maugréer sur l’Annuaire, un officier invente un travestissement de bal masqué ; au lieu de compter les condamnations qu’il a obtenues, un magistrat donne un beau souper… »

Eh oui, après Napoléon et « notre révolution manquée » (Bernanos), le Français se fera rentier-ronchon-fonctionnaire (Cochin).  En attendant, c’est la fête du soir au matin, aux moins pour le privilégié surendetté – la condition du paysan décrite par Taine relevant bien sûr du cauchemar, qui n’est pas notre sujet.

Taine donc et l’île aux plaisirs aristocratiques :

« On y fait de la musique en plein air, au clair de lune, Garat chante et le chevalier de Saint-Georges joue du violon. À Morfontaine, « le comte de Vaudreuil, Lebrun le poète, le chevalier de Coigny, si aimable et si gai, Brongniart, Robert, font toutes les nuits des charades et se réveillent pour se les dire ». À Maupertuis chez M. de Montesquiou, à Saint-Ouen chez le duc de Nivernais, à Saint-Germain chez le maréchal de Noailles, à Gennevilliers chez le comte de Vaudreuil, au Raincy chez le duc d’Orléans, à Chantilly chez le prince de Condé, ce ne sont que fêtes. On ne peut lire une biographie, un document de province, un inventaire du temps, sans entendre tinter les grelots de l’universel carnaval. »

Et le clergé ne vaut guère mieux après un siècle de Lumières. L’homo festivus s’en donne à cœur joie, même en soutane :

« Quant à la soutane, elle a les mêmes libertés que la robe. À Saverne, à Clairvaux, au Mans et ailleurs, les prélats la portent aussi gaillardement qu’un habit de cour. Pour la leur coller au corps, il a fallu la tourmente révolutionnaire, puis la surveillance hostile d’un parti organisé et la menace d’un danger continu.

Jusqu’en 1789, le ciel est trop beau, l’air est trop tiède, pour qu’on se résigne à se boutonner jusqu’au cou. « Liberté, facilité, monsieur l’abbé, disait le cardinal de Rohan à son secrétaire ; sans cela nous ferions de ceci un désert. »

Beaumarchais écrivit même à propos de Figaro :

« Il y a quelque chose de plus fou que ma pièce, disait l’auteur lui-même, c’est son succès. »

Un siècle après Pascal, voilà où nous en sommes donc :

« Se divertir, c’est se détourner de soi, s’en déprendre, en sortir ; et, pour en bien sortir, il faut se transporter dans autrui, se mettre à la place d’un autre, prendre son masque, jouer son rôle. Voilà pourquoi le plus vif des divertissements est la comédie où l’on est acteur. C’est celui des enfants qui, tout le long du jour, auteurs, acteurs, spectateurs, improvisent et représentent de petites scènes. C’est celui des peuples que leur régime politique exclut des soucis virils et qui jouent avec la vie à la façon des enfants. À Venise, au dix-huitième siècle, le carnaval dure six mois ; en France, sous une autre forme, il dure toute l’année. »

On est antiraciste, écologiste à ses heures perdues :

« Aussi l’exaltation qui commence ne sera guère qu’une ébullition de la cervelle, et l’idylle presque entière se jouera dans les salons. – Voici donc la littérature, le théâtre, la peinture et tous les arts qui entrent dans la voie sentimentale pour fournir à l’imagination échauffée une pâture factice.

Rousseau prêche en périodes travaillées le charme de la vie sauvage, et les petits-maîtres, entre deux madrigaux, rêvent au bonheur de coucher nus dans la forêt vierge. »

On a vu ces danseurs à poil à Bordeaux en 2014 pour célébrer les fêtes galantes des Rameau… Avant de ronchonner –si vous l’avez fait – contre cette provocation, lisez Taine : il parle aussi des fêtes polissonnes et pré-Epstein…

On adore les grands travaux ridicules :

« Par suite, dans tous les détails de la vie privée, la sensibilité étale son emphase. On bâtit dans son parc un petit temple à l’Amitié. On dresse dans son cabinet un petit autel à la Bienfaisance. On porte des robes à la Jean-

Jacques Rousseau « analogues aux principes de cet auteur ». On choisit pour coiffure « des poufs au sentiment », dans lesquels on place le portrait de sa fille, de sa mère, de son serin, de son chien, tout cela garni des cheveux de son père ou d’un ami de cœur ».

Tout devient spectacle d’opérette, même la guerre est ludique :

« Chaque chevalier a son « frère d’armes », chaque dame a son amie, chaque membre a sa devise, et chaque devise, encadrée dans un petit tableau, va figurer dans « le Temple de l’Honneur », sorte de tente très galamment décorée et que M. de Lauzun a fait dresser au milieu d’un jardin  — La parade sentimentale est complète, et, jusque dans cette chevalerie restaurée, on retrouve une mascarade de salon. »

Il y aura un prix à payer, l’impuissance devant la violence….

« C’est que, plus les hommes se sont adaptés à une situation, moins ils sont préparés pour la situation contraire. Les habitudes et les facultés qui leur servaient dans l’état ancien leur nuisent dans l’état nouveau. En acquérant les talents qui conviennent aux temps de calme, ils ont perdu ceux qui conviennent aux temps de trouble, et ils atteignent l’extrême faiblesse en même temps que l’extrême urbanité. Plus une aristocratie se polit, plus elle se désarme, et, quand il ne lui manque plus aucun attrait pour plaire, il ne lui reste plus aucune force pour lutter. – Et cependant, dans ce monde, on est tenu de lutter si l’on veut vivre. »

Et aussi une certaine ineptie bien festive :

« Les voilà donc qui, déjà abusés par l’étroitesse de leur horizon ordinaire, fortifient encore leur illusion par l’illusion de leurs pareils. Ils ne comprennent rien au vaste monde qui enveloppe leur petit monde ; ils sont incapables d’entrer dans les sentiments d’un bourgeois, d’un villageois ; ils se figurent le paysan, non pas tel qu’il est, mais tel qu’ils voudraient le voir. »

Taine cite Georges Sand :

« Toutes ces belles dames et ces beaux messieurs qui savaient si bien marcher sur les tapis et faire la révérence ne savaient pas faire trois pas sur la terre du bon Dieu sans être accablés de fatigue. Ils ne savaient pas même ouvrir ou fermer une porte ; ils n’avaient pas la force de soulever une bûche pour la mettre dans le feu : il leur fallait des domestiques pour leur avancer un fauteuil ; ils ne pouvaient pas entrer et sortir tout seuls. Qu’auraient-ils fait de leurs grâces, sans leurs valets pour leur tenir lieu de mains et de jambes ? » (G. Sand. V, 61.) »

Même devant la guillotine ce monde masqué pérorera :

« L’éducation toute-puissante a réprimé, adouci, exténué l’instinct lui-même.

Devant la mort présente, ils n’ont pas le soubresaut de sang et de colère, le redressement universel et subit de toutes les puissances, l’accès meurtrier, le besoin irrésistible et aveugle de frapper qui les frappe. Jamais on ne verra un gentilhomme arrêté chez lui casser la tête du jacobin qui l’arrête. Ils se laisseront prendre, ils iront docilement en prison; faire du tapage serait une marque de mauvais goût, et, avant tout, il s’agit pour eux de rester ce qu’ils sont, gens de bonne compagnie. En prison, hommes et femmes s’habilleront avec soin, se rendront des visites, tiendront salon ; ce sera au fond d’un corridor, entre quatre chandelles ; mais on y badinera, on y fera des madrigaux, on y dira des chansons, on se piquera d’y être aussi galant, aussi gai, aussi gracieux qu’auparavant… »

Ce monde était irréel :

« Devant les juges, sur la charrette, ils garderont leur dignité et leur sourire ; les femmes surtout iront à l’échafaud avec l’aisance et la sérénité qu’elles portaient dans une soirée. »

Citons le traditionaliste Frithjof Schuon pour conforter ce point de vue de Taine :

« Les monarques européens du XIXe siècle firent des efforts quasi désespérés pour endiguer la marée montante de la démocratie, dont ils étaient devenus déjà, partiellement et malgré eux, des représentants ; efforts vains en l’absence du poids opposé qui seul eût pu rétablir la stabilité, et lequel n’est autre que la religion, seule source de légitimité et de force des princes. On luttait pour le maintien d’un ordre en principe religieux, et on représentait cet ordre sous des formes qui le désavouaient ; les costumes même des rois, et toutes les autres formes dans lesquelles ils vivaient, criaient le doute, le « neutralisme » spirituel, la mise en veilleuse de la foi, la mondanité bourgeoise et terre à terre. Cela était vrai déjà, à un moindre degré, au XVIIIe siècle, où l’art vestimentaire, l’architecture et l’artisanat exprimaient, sinon des tendances démocratiques, du moins une mondanité sans grandeur et étrangement doucereuse ; à cette incroyable époque, tous les hommes avaient l’air de laquais – les nobles d’autant plus qu’ils étaient nobles – et une pluie de poudre de riz semblait s’être abattue sur un monde de rêve ; dans cet univers à moitié gracieux et à moitié méprisable de marionnettes, la Révolution, qui ne fit que profiter d’un suicide préalable de l’esprit religieux et de la grandeur, ne pouvait pas ne point éclater ; le monde des perruques était par trop irréel. Des remarques analogues s’appliquent – avec les atténuations qu’exigent des conditions encore éminemment différentes – à la Renaissance et même à la fin du Moyen Age ; les causes de la glissade vers le bas sont toujours les mêmes au regard des valeurs absolues. »

Notre bobo ou catho postmoderne festif, endetté, maniéré, asexué et théâtral, est-il préparé à son châtiment ? Nous le saurons bientôt…

Sources 

Hippolyte Taine – Les origines de la France contemporaine, l’Ancien Régime, livre deuxième, chapitres 2 et 3 (classiques.uqac.ca)

Frithjof Schuon – Regards sur les mondes anciens (archive.org)

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