02 juillet 2024

July in the lost land

 

Je dois y aller. Loin des torpeurs. Loin des cieux voilés. Loin des terres toxiques. Loin de tout. Je dois y aller. Loin des rancœurs. Loin des engourdissements. Loin des épouvantes. Loin de tout. Je dois y aller. Loin de l’indolence et loin de la mollesse. Autre chose ? The wind is blowing.

Je dois y aller. Loin des mensonges. Loin des escrocs. Loin des brigands. Loin de tout.
Je dois y aller. Loin des cieux orageux. Loin des brumes sauvages. Loin des vents âpres. Loin de tout.
Je dois y aller. Je n’arrive plus à respirer. L’air est méphitique.
Je dois y aller. Je n’arrive plus à manger. La nourriture est insipide.
Je dois y aller. Je n’arrive plus à boire. L’eau est contaminée.
Je dois y aller… Vers les rêves, vers les chimères, vers les songeries…

“Every moment of light and dark is a miracle.” disait Whitman.

When I close my eyes, I see darkness and madness.
When I close my eyes, my heart stops beating.
When I close my eyes, I which it will be the last.
When I close my eyes, I wish you were here.
And here comes the thunder with the propaganda.

Propaganda. Je suis dans mon coin. Propaganda. Tu ne me touches pas.
Propaganda. Je suis loin de toi. Propaganda. Tu ne m’auras pas.
Propaganda. Je ne te laisse plus de place. Propaganda. Tu ne me touches pas.
Propaganda. Je ne te cèderai pas mon teston. Propaganda. Tu ne m’auras pas.
Le soir arrive, je me plonge dans mon rêve, celui que je n’ose plus appeler.
Le soir, je rêve, je crois.

Je me réveille en sursaut et…
Dans la multitude déséquilibrée. La balance est cassée. La fréquence vibratoire est perturbée.
Dans la multitude, des turpitudes et des bassesses. Les laideurs ont croqué les boutons de fleurs.
Dans la multitude, l’épouvante distillée, la peur diffusée règne en maître.
Dans la multitude, une chute de conscience avec une chute de la perception.
Dans la multitude, une perte de sensibilité. Perte de mémoire. Perte de raison.

La réalité cède sa place malgré elle.

Je prends mes écouteurs et je cherche l’album Hypnotize de « System of a down ». Je presse sur le bouton play et c’est parti pour « Attack ». Serj Tankian et Daron Malakian crient : « Truth is the only sword bleeding minds. » La vérité est un fardeau lourd à porter. Elle est dangereuse pour les âmes sensibles.
La réalité cède sa place à la vertu alitée. Je vais perdre l’équilibre. Je suis tel un funambule sans filet de sécurité. Je vais perdre la mesure. Jusqu’où mon esprit m’accompagnera dans cette spirale infernale. Mon corps me vomit tous les jours.

Dreaming of screaming « Someone kick me out of my mind, I hate these thoughts I can’t deny » Dans mes rêves, du sang, de la mort, des pleurs et des cris. Dans mes rêves, les humiliations, les agressions, les intimidations. Dans mes rêves, les fuites, les courses poursuites, les balles. Dans mes rêves, un dieu psychopompe m’attend. Dans mes rêves, les têtes décapitées, les gorges ouvertes, les corps déchiquetés, les yeux révulsés. Dans mes rêves, les nouveaux rêves n’ont pas de couleur. Ils sont en noir et blanc. Dans mes rêves, les démons, les fantômes ont pris d’assaut mes rêves. Ils me hantent. Ils m’agrippent au passé. Ils m’attachent au présent. Les chaînes s’alourdissent. Les mains invisibles agrippent mon corps. La lame froide du couperet flirte avec ma jugulaire.

Tic toc, tic toc… L’horloge va bientôt sonner minuit. Un autre jour.

Can you feel their haunting presence ?

Un autre lever de soleil.

Can you feel their haunting presence ?

Un autre jour pluvieux.

Can you feel their haunting presence ?

Un autre jour, frappée d’ostracisme.

Can you feel their haunting presence ?

Un autre jour… Encore…

« They have all returned, resting on the mountain side

We have learned that you have no Honor !

They have returned resting on the mountain side

We have learned that you have no Honor!

Murderer!

Sodomizer!

Back to the River Aras »

System of a down * « Holy Mountains »

I had a dream…

Au-delà des ruines, au-delà des déserts, il reste toujours une lumière, un bonheur infime, un espoir si fragile, un cœur solide pour y croire pour qu’enfin tout ce bourbier disparaisse. Dans ces ruines et ces déserts, il restera des corps sans âmes. Ils erreront dans les décombres pour chercher un brin d’humanité qu’ils avaient jadis perdus. Au-delà des ruines, au-delà des déserts, il reste un horizon, une mer et un soleil. Il reste une brise glaciale qui vient du sud. Il perdure des loups, des renards et des chiens sauvages. Il reste une terre aride sans hommes. Il reste l’espoir que rien ne changera. Dans les ruines et les déserts, il reste des maîtres assoiffés de sang et d’or. Ils pourchassent leurs proies et libèrent l’effroi. Ils suintent la mort et flirte avec elle. Ils sèment la mort et cultivent ses fruits. Au delà des ruines, au delà des déserts, il reste toujours une lumière. Un espoir qu’un jour viendra où le glaive de la justice s’abattra sur les traitres de cet univers. Un espoir qu’un raz de marrée rase à tout jamais cette terre viciée. Dans les ruines et les déserts, il ne reste plus rien que l’on pourrait qualifier d’humain. D’ailleurs de quelle humanité ? Au delà des ruines, au delà des déserts, une ère nouvelle pourrait naître. Peut-être…

« Dead men lying on the bottom of the grave
Wondering when the Savior comes, is he gonna be saved
Maybe you’re a sinner into your alternate life
Maybe you’re a joker, maybe you deserve to die »

System of a down * Soldier Side

Je ne connaîtrai plus la paix. Je ne verrai jamais la liberté. Je ne l’aurais jamais eu. J’espère te trouver là-bas. Je cherche encore ce même mythe. I deserve to die. Why not. Je ne suis rien. Une poussière. Une combinaison de molécules et d’atomes. Je ne suis rien. Je suis prisonnière à l’air libre. Je suis prisonnière de mes pensées. Je suis prisonnière de l’ère numérique. Je suis prisonnière des mots. Je suis prisonnière de l’imaginaire des autres. Je ne suis nulle part à mon aise. Je ne suis nulle part à ma place. Je suis prisonnière de notre ère.

Alors, je rêve encore, malgré le chagrin qui me terrasse depuis longtemps. J’essaye de supporter, de vivre avec des faiblesses, des déchirures et des désespoirs. Je rêve de ce jour où je les verrai partir et voir renaître un espoir. Un espoir de voir enfin la douceur, l’amour régner une fois. Un espoir de voir, un jour, le bonheur illuminer les cœurs. Voir un jour briller l’étoile de l’amour. Plonger dans l’euphorie. Flâner avec légèreté.

Amal 

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