À présent, chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus et de façon guillerette du début des festivités olympiques qui se dérouleront, pour le plus grand bonheur des Parisiens et de toute une faune touristique triée sur le volet, dans la capitale française à partir du 26 juillet prochain. À moins que…
À moins que ce qui doit absolument être une fête de la diversité sportive et du vivrensemble ne tourne un peu au vinaigre à cause de l’un de ces événements fortuits, malencontreux et imprévu autant qu’imprévisible.
Hypothèse invraisemblable ? Pas tant que ça si l’on regarde les quelques semaines passées, qui ont causé, on peut en être sûr, bien des fermetures nerveuses de sphincters chez les organisateurs.
Il y eut, bien sûr, l’épisode mouvementé des élections européennes puis législatives en France qui ont provoqué quelques sueurs froides du côté de Thomas Bach, l’actuel président du CIO, qui fit rapidement mention de sa “sidération” provoquée par la dissolution puis son efferament à la suite des déclarations d’Emmanuel Macron prédisant la guerre civile en cas de victoire de ses adversaires… L’annulation des JO avait même été évoquée.
Les petits soucis concernant la Seine (et sa salubrité douteuse) continuent d’alimenter une chronique boueuse à base de micro-organismes et autres eaux troubles : on annonçait, les yeux embués de panique, une canicule sévère sur la capitale mais la pluie qui n’a pas arrêté de s’accumuler sur la région aura surtout contribué à troubler la rivière.
À quelques semaines de l’ouverture, c’était trop pollué – manifestement, pour 1,4 milliards d’euros, de nos jours, on n’a pas grand chose d’utile qui fonctionne – et il s’en faudra d’un cheveu circonstanciel vraiment coup-de-bolesque pour qu’enfin, la baignade y soit finalement autorisée.
Et c’est avec la baignade d’Oudéa-Castera, transformée en glissade vers le cloaque (belle allégorie de la France actuellement) que ce sont donc ouvertes les festivités préparatoires auxquelles ne pouvaient manquer de participer les égéries habituelles de la République, depuis Anne Hidalgo qui aura, elle aussi, fait trempette dans les eaux saumâtres du fleuve parisien, jusqu’à Arielle Dombasle dont la performance vestimento-musicale aura laissé perplexe plus d’un observateur.
Cette perplexité trouvera peut-être des raisons de perdurer au moment de la cérémonie d’ouverture elle-même lorsqu’on se rappelle que ses répétitions n’ont pas tout à fait pu se dérouler comme prévu. En mai, elles avaient dû être reportées, tout comme elles l’avaient été aussi en juin notamment en raison du fort débit de la Seine (la sécheresse asymptomatique frappe fort, cette année). Reportées en juillet, ces répétitions auront cependant été limitées en nombre et laisseront donc un peu de place à une certaine improvisation qui, gageons-le, n’en rendra le spectacle final que plus intéressant.
Et pendant que les esprits chagrins se penchent sur le coût total de ces opérations sportives en mondovision, croissant et de moins en moins couvert par une économie française chancelante, les autres se rassureront en notant qu’au moins, les autorités n’ont pas lésiné sur la sécurité des lieux.
D’une part, les Jeux seront largement protégés par et contre les drones. Ou presque, disons. D’autre part, la logistique, notamment humaine, permettra de couvrir au mieux l’ensemble des épreuves et des événements, quitte à en annuler certains pour arriver à ce résultat. Tout se passera forcément très bien d’autant que c’est Annie de Paris qui nous l’assure.
Alors oui, bien sûr, il a fallu corseter la Ville Lumière dans de disgrâcieuses barrières flottantes, qui donne à la capitale un délicieux petit air de prison à ciel ouvert et dont on peine à comprendre exactement l’utilité réelle.
Certes oui, il a aussi fallu ajouter quelques interdictions de circuler, fermer quelques voies d’autoroutes et les limiter aux seules autorités compétentes et privilégiées (non, les athlètes n’en feront pas partie), imposer d’intéressants QR Codes qui ne ressemblent pas du tout à un Ausweis de l’enfer.
Certes, le charme parisien des cafés en terrasse devra s’effacer devant l’impératif de sécurité derrière des barrières, des QR Codes et des patrouilles armées. Certes, quelques stations de métro, des ponts et des routes de Paris seront fermées ou interdites, s’ajoutant aux autres voies encombrées de travaux et les autres de quidams, de vélos et de migrants.
Certes, la sécurité, en partie assurée par le Qatar avec une visibilité quelque peu gênante voire carrément démonstrative ajoutera au nuage de perplexité qui continue de grossir dans le rang des observateurs et des contribuables français qui se demandent de plus en plus où passe la masse maintenant considérable de pognon de dingue qu’on leur ponctionne à tous propos et notamment pour une sécurité dont ils ne voient plus les couleurs (ou alors, sous celles du Qatar).
Certes.
Mais au moins aurons-nous en échange une suite d’événéments sportifs rebondissants et joyeux et qui permettront à la France de faire rayonner son savoir-faire en matière d’organisation et de festivités.
Festivités qui, en France, ne seraient pas complètes sans une petite grève de derrière les fagots ! Après les distributions de primes à différentes corporations suite à de précédents mouvements de grève au printemps, la CGT est de nouveau sur le pont et promet déjà l’un ou l’autre préavis pour la Cérémonie d’ouverture.
Des grèves festives, des factures obèses, des grillages mobiles, des QR Codes en pagaille, une Seine verdâtre, des Qataris, décidément, tous les éléments sont réunis pour qu’une nouvelle fois, Paris soit une fête. Et de toute façon, si quelque chose ne marche pas, si la presse n’en parle pas, si les politiciens n’en font pas mention et si les témoins sont des fascistes d’extrême-droite, qui le saura ?
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