01 juin 2024

TotalEnergies : fuite devant les taxes et régulations

Je reviens d’une semaine à la campagne, en Poitou. Malgré les exhortations gouvernementales à faire de la sécheresse, la pluie continue de jour en jour, et les étangs et rivières sortent de leurs lits. En somme, la météo sème la déception. Les débuts de l’été émergent à peine des nuages. Fidèles à eux-mêmes, les journaux rappellent néanmoins à leurs lecteurs l’urgence du réchauffement et mettent en avant les températures au sud du continent – preuve de la crise évidente en cours !

L’impact de émissions de carbone sert en effet de prétexte à des taxes, des régulations, et des programme de centaine de milliards d’euros.

Le projet de déménagement de la société TotalEnergies vers les États-Unis, en revanche, crée la fureur du gouvernement. Les politiciens veulent plus de contrôle sur le secteur. Le président de la République critique l’entreprise dans une interview.

Le Figaro rapporte ainsi :

“Le président de la République s’était déjà déclaré la semaine dernière «pas du tout ravi» à l’idée d’une cotation de TotalEnergies hors de France.”

Cependant, pour les investisseurs, le projet a des avantages. Les menaces et gesticulations du gouvernement et des écologistes sur le continent réduisent en effet la valeur des entreprises d’énergies. Le graphique ci-dessous montre, avec deux types de ratios, la différence de valorisation entre les actions du pétrole et du gaz aux États-Unis, par rapport au continent. Comme l’explique le titre, les actions de majors en Union européenne subissent une décote d’environ 40 % par rapport aux sociétés d’énergies en outre-Atlantique !

Bloomberg l’explique ainsi :

“Les investisseurs, typiquement, paient bien moins cher les actions européennes que les actions américaines, et cette décote est particulièrement importante chez les majors pétroliers. Les sociétés pétrolières européennes coûtent 40 % moins cher que de l’autre côté de l’Atlantique.

Si TotalEnergies était valorisé selon les mêmes ratios que les gros producteurs de pétrole américains, sa valorisation boursière de 160 milliards d’euros (172 milliards $) augmenterait de 115 milliards $, selon les calculs de Bloomberg.

Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, dit qu’un des problèmes récurrents vient d’un acronyme à trois lettres : ESG (environnement, social, et gouvernance). Il a dit au Sénat français que la décote de son entreprise était en partie due à la pression des gérants de fonds européens d’investir selon des critères ESG.”

Les taxes et régulations du secteur ont le soutien de la presse, et de think-tanks.

Ainsi, Oxfam France, un de ces think-tank, veut par exemple des restrictions sur les dividendes – au profit d’investissements dans les renouvelables et la lutte contre les émissions de dioxyde de carbone.

FranceTvInfo rapporte à ce sujet :

“Oxfam France propose de plafonner les dividendes versés aux actionnaires pour les réorienter vers les investissements verts.”

Ce think-tank veut plus de contraintes au nom du climat :

“Oxfam France demande au gouvernement de mettre en place une écoresponsabilité contraignante pour les grandes entreprises. ‘Il est temps que l’État rééquilibre sa place face au marché, en conditionnant les aides publiques aux entreprises et l’accès aux marchés publics aux investissements dans la transition et cette stratégie climat alignée avec une trajectoire mondiale 1,5°C’, conclut Alexandre Poidatz [le directeur du think-tank].”

Un autre, l’auteur d’une tribune pour Le Monde – le directeur du supplément économie du journal – accuse les sociétés comme TotalEnergies d’être responsable de la demande enb pétrole et en gaz… Il écrit ainsi :

“Le 9 avril 1947 s’est ouvert, devant le tribunal fédéral de Californie du Sud, à San Diego, un procès dont l’issue fait encore polémique aujourd’hui. Dans le box des accusés, neuf grandes entreprises, dont le constructeur de voitures General Motors, de pneus Firestone, Phillips Petroleum et le pétrolier Standard Oil of California, qui deviendra Chevron.

La puissance publique les accusait de conspiration pour avoir constitué un monopole ayant sciemment acheté, à bas prix, les compagnies de tramway électriques de Los Angeles, de San Diego, de Baltimore et de bien d’autres villes des États-Unis, pour les convertir en bus à essence et consacrer le règne du ‘tout automobile’. Le transport urbain électrique, qui a précédé la voiture, n’était plus adapté aux temps modernes des banlieues pavillonnaires et des municipalités désargentées.

Maintes fois rejugée, sans réelle condamnation, cette affaire reste le symbole de la toute-puissance du producteur face au consommateur. Des fabricants de cigarettes à ceux de produits de beauté ou de médicaments, la liste est infinie des grands industriels qui usent de leur pouvoir en vue d’orienter les choix de leurs clients.”

La tribune demande (évidemment) plus de régulation par les gouvernements. Elle accuse les entreprises de contrôle sur les décisions des consommateurs. Cependant, l’auteur ne voit pas dans les achats de biens des échanges libres entre individus ; à la place, il y voit un prétexte pour des taxes ou des directives.

Excès de bénéfices : plus de paperasse et de taxes

De même, les politiciens appliquent des taxes au prétexte d’un excès de profits chez les producteurs d’énergies, comme TotalEnergies. Malheureusement, ces taxes ne génèrent qu’une fraction des prévisions de rentrées… environ 60 millions d’euros au lieu d’une estimation à plus de 2 milliards d’euros.

Un professeur d’économie, Laurent Bach, publie des notes de blog au sujet de l’échec des taxes (pour le gouvernement) : selon lui, le problème provient de la répartition des revenus des multinationales entre les pays. Les sociétés comme TotalEnergies génèrent parfois des pertes dans des pays ou des segments d’activité, mais des bénéfices sur d’autres. L’entreprise paie des taxes partout dans le monde mais le gros des revenus échappent au fisc français.

L’économiste publie ainsi le tableau ci-dessous des résultats par pays, pour TotalEnergies, en 2021 (et les taux d’imposition en 2021 et en 2022). En somme, la société génère une marge de 25 % en Allemagne, et 53 % en Belgique, par exemple, mais une perte – à hauteur de 36 % revenus ! – pour la France.

L’auteur fournit quelques éclaircissements :

“De multiples explications sont possibles – du déplacement de profits sans substance économique sous-jacente jusqu’à une véritable inefficience relative du raffinage français, qu’il ne m’est pas possible de démêler dans cet article faute d’informations suffisantes.”

L’économiste propose – bien sûr – davantage de régulations sur les entreprises – au service de la récolte de taxes. Il écrit ainsi :

“Il serait en premier lieu essentiel d’en savoir plus sur l’économie du raffinage français relativement à ses équivalents dans le reste de l’Union Européenne … [La] mise en œuvre effective [des taxes] ne reste bien sûr possible que si elle est accompagnée d’une collecte suffisamment exhaustive d’informations sur les pertes déduites par les contribuables [et ainsi le niveau de bénéfice par pays].”

Il propose aussi des accords entre gouvernements, pour la taxation de multinationales, puis la division des revenus entre les pays. En effet, la loi met plus de revenus à portée du fisc français :

“La solution la plus ambitieuse à cet effet serait de considérer le profit mondial des groupes comme base unique de taxation, et d’accorder un droit de taxation sur cette base aux pays de consommation … Si une telle réforme avait été mise en place, le rendement en France de la taxe sur les superprofits aurait été de 2,2 milliards d’euros, soit plus de trente fois son rendement effectif.”

Eh oui, petit-à-petit, les gouvernements du continent mettent en place les projets des écologistes : ils menacent les sociétés d’énergies avec des taxes, et forcent – via des quotas – les sociétés comme TotalEnergies à plus d’investissements dans les renouvelables, aux dépens du pétrole et du gaz. Ils font aussi pression sur les banques, pour le retrait des financements au secteur.

La conséquence ? Les taxes et régulations réduisent les bénéfices et donc la valeur de ces entreprises. Au fil du temps, le départ de sociétés d’énergies du continent – comme TotalEnergies – a de plus en plus d’avantages pour les investisseurs…

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Henry Bonner

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