13 juin 2024

Projet de mini-maisons pour personnes en situation d’itinérance

Quelques jours après l’annonce du projet de mini-maisons par la Ville de Québec, le projet-pilote qui a pour but de loger des personnes en situation d’itinérance est bien accueilli par les organismes ainsi que par les citoyens. Toutefois, les acteurs du milieu rappellent l’importance d’un bon encadrement sur le terrain.

Des mini-maisons pourraient voir le jour cet été à Québec pour assurer la sécurité des gens qui vivent dans la rue. Ces petites installations leur donneraient accès à de l’eau, à de l’électricité et au système d’égouts.

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale collabore avec des organismes de Beauport afin de lancer ce projet et de choisir un lieu adapté.

Professeure à l'École de travail social et de criminologie de l'Université Laval, Annie Fontaine croit qu’un bon encadrement sur le terrain est possible même si le centre-ville offre davantage de services et d’infrastructures que les secteurs aux alentours.

Ça oblige les périphéries à se mobiliser, donc il y a beaucoup de nouvelles initiatives pour se concerter entre des acteurs qui, à ce jour, pouvaient collaborer ponctuellement mais qui ne se penchaient pas nécessairement sur cette problématique-là, explique-t-elle. Donc, il y a de plus en plus de rencontres de concertation dans les périphéries, tant avec la Ville qu'avec les organismes communautaires.

Mme Fontaine est très fière que la Municipalité passe à l'action.

On peut saluer la Ville de Québec de prendre les choses au sérieux, de travailler avec les acteurs et de chercher des solutions.

Un projet bien accueilli

Devant la montée fulgurante de l’itinérance, les citoyens rencontrés dimanche se sont dits en faveur du projet de minimaisons proposé par le maire de Québec.

Il faisait très chaud et il y avait un itinérant qui, en plein jour, dormait sur la piste cyclable. Il fallait faire attention. Moi, j’ai fait le saut quand je l’ai vu : il dormait là, lui! Ça m’a fait mal au cœur, raconte Tracy.

L'effet de l'inflation sur la situation actuelle est également une question soulevée par les résidents.

Ce serait une bonne chose pour que les gens sortent de l’itinérance parce qu’avec le coût de la vie qui augmente sans cesse, c’est tout le monde qui peut être touché. Même si tu as un travail, tu peux être touché aussi, fait valoir Annie.

La population est ouverte au projet, à la condition qu’un bon encadrement soit fait sur les lieux.

Oui, ça serait peut-être une bonne idée, mais avec du soutien : ça leur prend de l’aide, insiste Colette.

Prendre le temps de bien faire les choses

Annie Fontaine rappelle l’importance de prendre le temps de bien préparer ce projet.

Selon elle, si le projet est lancé sans prudence ou s’il y a des échecs liés à cette initiative, cette presse pourrait nuire au processus.

Elle estime toutefois que ce projet est nécessaire mais qu’il doit demeurer une mesure temporaire.

Je pense que l’investissement de ce côté-là ne doit pas être au détriment des efforts sur du logement social, communautaire et abordable, mentionne-t-elle.

Directrice du développement des revenus et des communications chez Entraide Agapè, Geneviève Beaubien a pour a part remarqué une augmentation de l’itinérance, particulièrement dans le secteur de Giffard.

C’est assez nouveau, indique-t-elle. Je dirais que depuis deux ou trois ans, c’est quelque chose qu’on remarque. Avant, on ne le remarquait pas nécessairement.

Geneviève Beaubien est debout devant le bureau d'accueil d'Entraide Agapè.

Directrice du développement des revenus et des communications chez Entraide Agapè, Geneviève Beaubien insiste sur l'importance d'un bon encadrement sur le terrain pour que le projet soit un succès.

D’après Mme Beaubien, il y a un désir chez les organismes de créer des projets destinés à aider les personnes en situation d’itinérance.

C’est un projet qui peut être super pertinent. C’est sûr qu’il faut prendre le temps de bien réfléchir. Ça prend quand même une certaine structure, ça prend un encadrement, ça prend des personnes qui sont là pour s’occuper de ce milieu-là, ajoute-t-elle.

Geneviève Beaubien explique qu’une mobilisation des organismes communautaires et des intervenants sur le terrain est essentielle au bon fonctionnement du projet de minimaisons.

Avec les informations d'Anne-Sophie Roy

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