26 juin 2024

Paris quitte l'Afrique: "C'est plus une éviction qu'un retrait"

Le retrait militaire français du continent s'explique par la pression exercée par les populations, explique à Sputnik Afrique Sébastien Périmony, du parti français Solidarité et Progrès. Mais ce retrait ne signe pas la fin des manœuvres de déstabilisation françaises. 
 
La France est obligée de plier bagages en Afrique et voit ses bases militaires ainsi que le franc CFA contestés, en particulier par la jeunesse, a déclaré ce mercredi 26 juin à Sputnik Afrique Sébastien Périmony, du parti Solidarité et Progrès.
 
"Sous la pression d'une jeunesse éduquée et consciente, les pays savent que ce n'est plus tenable d'avoir des bases militaires de l'ancienne puissance coloniale sur leur territoire. Il faut être fou pour l'accepter. Les mentalités ont changé. C'est une bonne nouvelle. Donc la France est obligée de s'adapter", affirme ce candidat aux législatives dans la 9e circonscription des Français de l’étranger (Algérie, Maroc, Libye, Tunisie, Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie, Cap-Vert, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Sénégal, Sierra Leone, Côte d’Ivoire et Liberia).
 
La fermeture des bases militaires ne signifie pas pour autant la fin de la "Françafrique", déplore cependant Sébastien Périmony.
 
"La Françafrique existe toujours. On a des opérations de déstabilisation encore aujourd'hui, en Centrafrique, au Mali, au Burkina Faso, au Niger. Je rappelle que le Président Macron a menacé d'intervenir militairement lorsqu'il y a eu la révolution populaire au Niger, a appelé les pays de la CÉDÉAO à se préparer à intervenir militairement. On est toujours dans cette folie d'ingérence", déclare-t-il.
 
Le cas du Niger, qui a fourni de l'uranium pour les centrales nucléaire françaises pendant des décennies, est emblématique."On a pris l'uranium dans ce pays pendant plus de 50 ans. Et là-bas, 85% des gens n'ont pas accès à l'électricité. Il faut arrêter cette hypocrisie", souligne le responsable politique.
 
Mi-juin, les médias avaient annoncé une réduction drastique de la présence militaire française en Afrique, en particulier au Tchad, en Côte d'Ivoire et au Gabon. Auparavant, des pays comme le Niger, le Mali et le Burkina Faso avaient déjà exigé et obtenu le retrait des militaires français de leur sol.
 
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