Notre
temps est celui de l’occultation, de la nuit de la véritable
spiritualité. Et de nombreux périls menacent à la faveur de cette nuit.
Il est dangereux d’attendre le retour d’un prophète dispensateur de chimères, c’est une attitude irresponsable. Il est plus prudent et plus efficace de concevoir la spiritualité comme une véritable intériorisation. Sans être soumis à un gourou, il est possible de percevoir la réalité (Chhos-Nyid en tibétain) par soi-même.
"La réalité, disait Orgyen Jigme Chökyi Wangpo, 1808-1887 (1), est comme le ciel, une "spaciosité" au-delà de la pensée. La réaliser, c’est l’état inexprimable de la cognition primordiale, l’équanimité naturelle sans activité ni calcul. C’est la compréhension de tous les bouddhas des trois temps.
"La réalité absolue est comme l’enfant d’une femme stérile, il n’y a rien de concret, rien à quoi penser dans cet état originel ordinaire. Sujet et objet relatifs sont fusionnés en tant qu’illusion et peuvent être utilisés sans acceptation, rejet ou désir. C’est la pratique de la compréhension de Bouddha.
"Jusqu’à ce que votre esprit acquière le pouvoir de cette compréhension, vous devez éviter l’attachement à toutes les formes de richesses ou de possessions. Demeurez dans les montagnes comme des cerfs sauvages et restez sur la voie sans dévier ni rechuter.
"Vis-à-vis de toutes les situations extérieures ou intérieures, qu’elles soient agréables ou désagréables, soyez sans joie ni tristesse, désir ni aversion. Le meilleur ami sur la voie, c’est d’avoir le soutien de la nature innée.
"La sagesse est la réalisation que l’esprit est comme le ciel et que la compassion n’abandonne pas les êtres sensibles illusoires. En agissant conformément à la vue qui incorpore leur union, on obtiendra rapidement la cognition primordiale qui ne demeure nulle part."
A quelque chose malheur est bon. Durant cette fin de cycle, une conjoncture cosmique permet de sortir plus facilement de la narcose collective dans laquelle se trouve l’humanité durant l’âge noir (Kalî Yuga). Cette période facilite une prise de conscience émancipatrice. Une partie de l’humanité s’éveille tandis qu’une autre sombre dans un sommeil encore plus profond.
Autrefois, les enseignants bouddhistes classaient leurs élèves en deux catégories (très doués et moins doués). Les paroles d’Orgyen Jigme Chökyi Wangpo (ci-dessus) s’adressent aux plus doués. De nos jours, les lamas reconnaissent toujours deux catégorie d’élèves, ceux qui payent le tarif normal pour participer aux enseignement et les riches donateurs qui ne regardent pas à la dépense.
En fait, les personnes ayant des capacités pour la pratique directe (Chig-Chhar) ne fréquentent pas les centres du soi-disant dharma. Leur intuition les aide à percevoir la réalité et à comprendre le sens de certains textes. Il est amusant de constater qu’une invraisemblable confusion a inversé la valeur des textes spirituels. Des sornettes prétentieuses sont révérées comme de profondes vérités ; en revanche, la vérité dans sa déconcertante simplicité est souvent méprisée.
Des événements nous contraindront peut-être à plus de mobilité, un choix de textes à l’usage des intuitifs itinérants peut se limiter à trois petits livres :
"Soi l’expérience de l’absolu selon l’Asthavakra-gîtâ", traduction de Jacques Vigne.
Le docteur Jacques Vigne a traduit en français un traité de l’Advaita. Ce petit texte, «Ashtâvakra-gîtâ», avait été remarqué par Alexandra David-Néel. Elle l’avait traduit en français avec l’Avadhuta-gîtâ.
"Le Secret de la Fleur d’or" a été malmené par la mauvaise traduction de Wilhelm et les élucubrations de Jung. Heureusement, Thomas Cleary a restitué la véritable dimension de ce manuel de clarification de l’esprit. Ce petit texte offre un moyen non négligeable de l’obtention de l’éveil par soi-même.
Plotin, "Traité 9". L’Occident a perdu depuis longtemps son identité spirituelle, pourtant au cours des siècles des mystiques occidentaux renouèrent avec la métaphysique de Plotin. Pierre Hadot a traduit et commenté les traités de Plotin. Le «Traité 9» (édition de poche) captive aussi bien des chrétiens, des musulmans et des philosophes de la non-dualité.
Présentation du "Traité 9" :
Il est dangereux d’attendre le retour d’un prophète dispensateur de chimères, c’est une attitude irresponsable. Il est plus prudent et plus efficace de concevoir la spiritualité comme une véritable intériorisation. Sans être soumis à un gourou, il est possible de percevoir la réalité (Chhos-Nyid en tibétain) par soi-même.
"La réalité, disait Orgyen Jigme Chökyi Wangpo, 1808-1887 (1), est comme le ciel, une "spaciosité" au-delà de la pensée. La réaliser, c’est l’état inexprimable de la cognition primordiale, l’équanimité naturelle sans activité ni calcul. C’est la compréhension de tous les bouddhas des trois temps.
"La réalité absolue est comme l’enfant d’une femme stérile, il n’y a rien de concret, rien à quoi penser dans cet état originel ordinaire. Sujet et objet relatifs sont fusionnés en tant qu’illusion et peuvent être utilisés sans acceptation, rejet ou désir. C’est la pratique de la compréhension de Bouddha.
"Jusqu’à ce que votre esprit acquière le pouvoir de cette compréhension, vous devez éviter l’attachement à toutes les formes de richesses ou de possessions. Demeurez dans les montagnes comme des cerfs sauvages et restez sur la voie sans dévier ni rechuter.
"Vis-à-vis de toutes les situations extérieures ou intérieures, qu’elles soient agréables ou désagréables, soyez sans joie ni tristesse, désir ni aversion. Le meilleur ami sur la voie, c’est d’avoir le soutien de la nature innée.
"La sagesse est la réalisation que l’esprit est comme le ciel et que la compassion n’abandonne pas les êtres sensibles illusoires. En agissant conformément à la vue qui incorpore leur union, on obtiendra rapidement la cognition primordiale qui ne demeure nulle part."
A quelque chose malheur est bon. Durant cette fin de cycle, une conjoncture cosmique permet de sortir plus facilement de la narcose collective dans laquelle se trouve l’humanité durant l’âge noir (Kalî Yuga). Cette période facilite une prise de conscience émancipatrice. Une partie de l’humanité s’éveille tandis qu’une autre sombre dans un sommeil encore plus profond.
Autrefois, les enseignants bouddhistes classaient leurs élèves en deux catégories (très doués et moins doués). Les paroles d’Orgyen Jigme Chökyi Wangpo (ci-dessus) s’adressent aux plus doués. De nos jours, les lamas reconnaissent toujours deux catégorie d’élèves, ceux qui payent le tarif normal pour participer aux enseignement et les riches donateurs qui ne regardent pas à la dépense.
En fait, les personnes ayant des capacités pour la pratique directe (Chig-Chhar) ne fréquentent pas les centres du soi-disant dharma. Leur intuition les aide à percevoir la réalité et à comprendre le sens de certains textes. Il est amusant de constater qu’une invraisemblable confusion a inversé la valeur des textes spirituels. Des sornettes prétentieuses sont révérées comme de profondes vérités ; en revanche, la vérité dans sa déconcertante simplicité est souvent méprisée.
Des événements nous contraindront peut-être à plus de mobilité, un choix de textes à l’usage des intuitifs itinérants peut se limiter à trois petits livres :
"Soi l’expérience de l’absolu selon l’Asthavakra-gîtâ", traduction de Jacques Vigne.
Le docteur Jacques Vigne a traduit en français un traité de l’Advaita. Ce petit texte, «Ashtâvakra-gîtâ», avait été remarqué par Alexandra David-Néel. Elle l’avait traduit en français avec l’Avadhuta-gîtâ.
"Le Secret de la Fleur d’or" a été malmené par la mauvaise traduction de Wilhelm et les élucubrations de Jung. Heureusement, Thomas Cleary a restitué la véritable dimension de ce manuel de clarification de l’esprit. Ce petit texte offre un moyen non négligeable de l’obtention de l’éveil par soi-même.
Plotin, "Traité 9". L’Occident a perdu depuis longtemps son identité spirituelle, pourtant au cours des siècles des mystiques occidentaux renouèrent avec la métaphysique de Plotin. Pierre Hadot a traduit et commenté les traités de Plotin. Le «Traité 9» (édition de poche) captive aussi bien des chrétiens, des musulmans et des philosophes de la non-dualité.
Présentation du "Traité 9" :
"Pour atteindre la réalité de l'Un, on n 'a plus besoin de guide, on n'a plus besoin de science et d'instruction ; mais il faut marcher seul, cheminer seul ; par un cheminement dont le terme sera l'union.
Plotin reprend ici l'image platonicienne du cheminement vers le Bien à travers la dialectique. Mais tandis que le cheminement platonicien est dialectique et s'opère dans le discours et le dialogue, le cheminement plotinien est mystique et s'opère dans l'au-delà du langage, dans l'expérience, le silence et l'intériorité. On songe à Wittgenstein disant à la fin du Tractatus qu'il faut rejeter l'échelle grâce à laquelle on est monté c'est-à-dire toutes les propositions du Tractatus, comme des non-sens : alors on aura la juste vision du monde.
Plotin (205-270 ap. J.C.), l'initiateur du courant néoplatonicien à la fin de l'Antiquité, est l'auteur de 54 traités ici désignés selon leur ordre chronologique de composition (de préférence au classement par Ennéades proposé par Porphyre, le disciple de Plotin, et son éditeur). Ces écrits fixent, avec le souci de démontrer et de persuader à la fois, des moments de la réflexion philosophique de leur auteur, en dialogue avec ses élèves et lui-même. Composés d'un seul jet, dans un style souvent inspiré, ils sont les témoins d'une méditation intérieure exceptionnelle et les dépositaires d'une doctrine métaphysique inédite.
Le Traité 9 est l'un des plus beaux et des plus fameux écrits par Plotin. La réflexion sur l'unité de toutes choses fait remonter par la pensée à l'Un, Principe Premier, et oriente l'âme vers ce qu'elle peut rechercher de meilleur, l'union mystique à l'Un, moment extatique de sortie de soi - fuir seul vers le Seul ", écrit Plotin à la toute fin du traité."
Ainsi muni, avec un peu de persévérance et beaucoup de solitude, "on obtiendra rapidement, dit Patrul Rinpoché, la cognition primordiale qui ne demeure nulle part".
La cognition primordiale annihile la perception discriminante et immunise contre les peurs. Qu’importe alors la criminalité des oligarques, la dictature mondiale, l’Antéchrist…
(1) Alias Patrul Rinpoché, "Instructions sur la vue du Mahayana qui éclaire sur les deux vérités".
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