La diabolisation de la voiture électrique est une manifestation de l'inculture scientifique et technique qu'exploitent, de façon cynique, certains dirigeants politiques, et une partie de la presse, pour démontrer que "le système" n'a de cesse "d'emmerder" les Français avec des lubies grotesques.
Il ne s'agit, en effet, que des conditions de vie sur terre, ce qui est probablement un détail. Produire des véhicules silencieux, performants, intelligents, sans émission de gaz toxique, et avec, tout au long du cycle de production, moins d'émission de gaz à effet de serre qu'un véhicule thermique ne présenterait aucun intérêt ?
Le véhicule électrique est donc le vecteur de nouvelles peurs et on s'envoie à la figure de nouveaux mots comme "terres rares", "lithium", destruction des sols, pollutions, recyclage et surtout Chine. Bizarrement pour que l'angoisse soit maximale, on oublie de dire qu'il existe du lithium partout en Europe, que c'est un minerai intégralement recyclable, qu'on peut parfaitement se passer de cobalt dans une batterie, que les terres rares n'ont de rares que le nom et que Renault sait parfaitement construire, avec Valeo, un moteur électrique bobiné sans terres rares.
Bien entendu, il faut explorer, produire, préserver l'environnement et recycler en donnant à l'industrie du véhicule électrique toutes les compétences nécessaires en une décennie que le moteur thermique a mis 130 ans à construire Qui d'autre au monde que l'Europe dispose des compétences pour construire cette chaine de valeur ?
Pour des raisons curieuses qui échappent à toute logique économique, faire en Europe des voitures électriques et des batteries fait le jeu de la Chine. L'Europe importe d'Asie -Japon, Corée du Sud - depuis des décennies des véhicules thermiques sans perdre son âme et sa compétitivité.
L'Europe a exporté en 2022 pour 157 milliards € de véhicules et en a importé pour 61 milliards. Par quelle malédiction les industriels européens deviendraient-ils subitement incapables de produire des véhicules électriques, batteries et piles à combustible à hydrogène ?
Tout l'écosystème s'est mis au travail et avance sur la constitution de l'ensemble de métiers et de capacités de production nécessaires à la construction de véhicules électriques performants et accessibles "made in Europe". Certes, la Chine, qui en a fait sa stratégie depuis vingt ans, peut apparaître en avance. Mais cette avance, qui n'est que le fruit du travail, de l'investissement et de la mise en synergie de toute la chaîne logistique, est parfaitement à la portée des industriels européens.
Le sens de l'interdiction de la vente de véhicules thermiques à partir de 2035 est précisément de fournir un cap et un calendrier pour que les industriels européens, qui sont les leaders mondiaux de l'automobile, s'alignent sur cette échéance. Changer de cap serait, pour le moins, dramatique en ouvrant, de fait, le marché mondial des véhicules électriques aux seuls constructeurs chinois.
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