C'est acté et cela ne va pas faire plaisir à tous les automobilistes résidant à Paris. Les Parisiens avec un véhicule type SUV, électrique ou hybride, devront bien payer dès le 1er octobre un tarif résidentiel de stationnement.
« Les propriétaires des SUV électriques qui avaient la gratuité devront s'acquitter d'un tarif résident pour stationner à proximité de chez eux », a annoncé David Belliard, l'adjoint EELV aux mobilités, ce jeudi lors d'un point presse en amont du prochain conseil de Paris qui s'ouvre mardi.
Cette mesure n'était pas prévue dans le projet de la mairie, soumis à la votation, créant des tarifs de stationnement spécifiques pour les véhicules dits lourds, à l'origine uniquement pour ceux des visiteurs. Mais la mairie dirigée par la socialiste Anne Hidalgo a procédé à des « ajustements pendant le débat », a expliqué David Belliard. « On nous a dit : « vous ne taxez pas les résidents ». On va donc leur demander de s'acquitter d'un tarif résident », s'est-il justifié.
De quoi faire réagir rapidement l'opposition. « La démocratie participative est instrumentalisée », a fustigé la députée MoDem Maud Gatel, opposante de la majorité de gauche. La votation, qui a vu le « pour » l'emporter à 54,55%, avait mobilisé 5,68% des électeurs parisiens, soit environ 78.000 personnes sur 1,3 million d'inscrits, pour un coût de 400.000 euros.
Des tarifs plus avantageux que ceux des visiteurs
Une mesure qui ne va pas plaire aux résidents possédant une SUV de type électrique. En effet, l'abonnement résident voiture basse émission permet à leurs titulaires parisiens de stationner gratuitement jusqu'à sept jours consécutifs dans les zones proches de leur domicile, ou six heures consécutives dans tout Paris.
A la place, avec un abonnement de stationnement résidentiel, les Parisiens propriétaires de SUV électriques devront néanmoins payer des tarifs nettement plus avantageux que ceux des visiteurs. En effet, ces derniers dont le véhicule thermique ou hybride rechargeable dépasse 1,6 tonne, ou deux tonnes pour un véhicule électrique, devra payer 18 euros l'heure pour les arrondissements centraux, 12 euros pour les arrondissements extérieurs. Selon la mairie, la surtaxation concernerait « à peu près 10% du parc » et pourrait rapporter environ 35 millions de recettes supplémentaires.
Mais le tarif résident bientôt imposé aux propriétaires des voitures hybrides de plus de 1,6 tonne et électriques de plus de 2 tonnes concernera « très peu de monde », a tenté de rassurer David Belliard à l'AFP. De leurs côtés, les véhicules visiteurs hybrides et électriques au poids inférieur ou égal aux mêmes seuils conserveront la gratuité. De même, « tous les tarifs appliqués jusqu'à présent aux professionnels demeureront inchangés, quel que soit le poids de leur véhicule », indique Anne Hidalgo dans l'exposé des motifs.
Objectif : lutter contre la pollution
Dans la capitale qui a déjà notamment piétonnisé les quais de Seine et végétalisé 200 rues, la maire PS Anne Hidalgo avait justifié cette votation sur les SUV par la lutte contre la pollution, un meilleur partage de l'espace public et la « sécurité routière », les accidents impliquant un SUV étant selon la mairie « deux fois plus mortels pour les piétons qu'avec une voiture standard ».
L'ONG WWF qualifie les SUV d' « aberration » face au réchauffement climatique: ceux-ci sont « 200 kilos plus lourds, 25 cm plus longs, 10 cm plus larges » qu'une voiture standard. Et nécessitent davantage de matériaux pour leur fabrication, consomment 15% de carburant et émettent 20% de CO2 de plus qu'une berline.
A Lyon, la mairie écologiste a déjà prévu la mise en place en juin d'un « tarif progressif de stationnement, avec trois catégories incitatives, en fonction du poids des véhicules des visiteurs.» Un principe valable pour les résidents lyonnais et les visiteurs. La ville de Grenoble s'est aussi lancée.
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