04 mai 2024

Macron, Sciences Po, Banque de France : multiplication des projets de spoliation de l’épargne

Les sujets de la dette et de la note de crédit du pays occupent les actualités. Malgré tout, cela n’empêche pas le président d’annoncer plus de dépenses, au niveau de l’Union européenne.

“Emmanuel Macron appelle à des investissements massifs pour stopper le décrochage de l’Europe”, explique un titre dans Les Echos.

Ces dépenses ont même le soutien d’économistes dans la presse. Ainsi, un professeur d’économie à Science Po, Éric Heyer, critique la nécessité de coupes de budget, par exemple. Il affirme à TF1 :

“Le seul risque [en cas de dégradation de la France par les sociétés de notation] est politique. Les oppositions vont expliquer que la France court à la catastrophe et que ce ne sont pas elles qui le disent, mais les agences de notation… Une dégradation signifierait-elle encore plus d’économies ? C’est surtout cela le danger. Ce serait dommageable.”

Pour la plupart des tribunes, la prospérité n’est que le résultat d’une planification par le gouvernement, et logiquement, les médias soutiennent encore plus de contrôle sur l’épargne des particuliers, pour le financement des programmes étatiques.

Recours à l’épargne du particulier

Le tableau ci-dessous montre les estimations du besoin en investissements dans la lutte contre les émissions de carbone, par-dessus les montants en jeu – dont les 600 milliards d’euros du budget de l’UE.

Les économistes de Sciences Po évoquent la mobilisation de l’épargne pour ces dépenses. Ils écrivent ainsi :

“[La] répartition de la charge entre l’échelle nationale et européenne, entre États membres, mais également entre le secteur public, les entreprises, le secteur financier et les ménages doit être le fruit d’une concertation.”

Union du marché des capitaux de l’UE : plus de contrôle sur l’épargne

Avec la hausse en besoins de financements, l’idée d’une “Union des marchés des capitaux de l’UE” gagne des soutiens. En apparence, les dirigeants proposent une baisse des barrières à la circulation de capitaux (un abaissement des règles et des taxes sur l’investissement), mais en fait, ils voient dans l’épargne des particuliers une source de fonds, à côté des budgets du gouvernement.

L’ancien Premier ministre de l’Italie, Enrico Letta, a rédigé un rapport au sujet du projet de l’Union des marchés de capitaux. Selon ce rapport,

“[Il] sera nécessaire de rediriger toute notre énergie vers l’objectif de soutenir cette transition, en y redirigeant toutes les ressources publiques et privées, afin de rendre possible la transformation du système de production européen … La priorité initiale est de mobiliser les capitaux privés, une étape clé pour poser les bases d’un système de financement efficace et inclusif, un domaine dans lequel l’UE est à la traîne.”

Les autorités veulent en réalité plus d’emprise sur l’usage des épargnes.

Le rapport de M. Letta continue ainsi :

“L’Union européenne contient une somme colossale de 33.000 milliards d’euros d’épargnes privées, qui sont principalement conservées sous forme de liquidités et comptes bancaires. Une tendance préoccupante est la sortie d’environ 300 milliards d’euros par an, en épargnes européennes, vers des marchés étrangers, en particulier les États-Unis, en raison de la friction du marché financier en Europe.”

Les dirigeants veulent ainsi un blocage des portes de sorties des capitaux – pour lutter contre les possibilités de fuite devant la spoliation, et le contrôle de l’Union européenne sur l’investissement de l’épargne.

Il continue :

“[L’Union des marchés de capitaux] viserait à conserver l’épargne privée à l’intérieur de l’UE.”

On retrouve les mêmes idées en France : le chef de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, confirme les objectifs du projet d’Union des marchés des capitaux.

Dans une note, il écrit :

“La puissance financière, c’est de mobiliser l’excédent d’épargne privée européenne – plus de 300 milliards d’euros par an – pour financer une bonne part des investissements verts et numériques.”

Bref, les dirigeants, la presse, et les économistes d’universités – comme Sciences Po – veulent tous accroître les dépenses de l’État, et multiplient les idées et les méthodes pour financer tout cela en prenant l’épargne de centaines de millions de gens.

Henry Bonner

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