Pointé du doigt comme une menace pour les libertés publiques, l'usage de la vidéosurveillance algorithmique en France a été autorisé dans le cadre des JO.
Marginal en France, le marché de la vidéosurveillance algorithmique (VSA), qui repose sur la technologie pour détecter des comportements suspects, compte désormais sur son expérimentation lors des Jeux olympiques de Paris pour décoller.
En pratique, des logiciels sont associés à des caméras de surveillance pour repérer en temps réel toute attitude anormale ou à risque. Un humain est alors prévenu pour prendre en charge la situation.
Pointé du doigt comme une menace pour les libertés publiques, l'usage de la VSA en France a été autorisé dans le cadre des JO par une loi adoptée en avril 2023, pour la détection de huit cas de figure spécifiques comme les mouvements de foule ou un départ de feu, sans reconnaissance faciale cependant.
Précédemment, "il n'y avait aucun texte en France qui interdisait ou autorisait le recours à ce type de logiciels", explique à l'AFP Yoann Nabat, enseignant-chercheur en droit privé et sciences criminelles à l'université de Bordeaux.
Dans cette zone grise, le déploiement de la surveillance algorithmique s'est jusqu'alors fait dans l'Hexagone "sur la pointe des pieds et du bout des lèvres", constate Dominique Legrand, président de l'Association nationale de la vidéoprotection (AN2V).
S'il n'existe pas de données nationales officielles, l'association la Quadrature du Net assure qu'une cinquantaine de villes la testent déjà, comme Nice, Nîmes ou Aulnay-sous-Bois.
Sans compter les fabricants de caméras, la VSA représente aujourd'hui 15% du marché total de la vidéosurveillance en France, soit un chiffre d'affaires d'environ 50 millions d'euros, détaille pour l'AFP Patrick Haas, directeur des publications En Toute Sécurité, spécialistes de l'analyse stratégique sur la sécurité.
Une goutte d'eau dans le marché mondial de la vidéosurveillance algorithmique, évalué à 5,6 milliards de dollars en 2023, selon le cabinet MarketsandMarkets.
Dominé par la région Asie-Pacifique, il devrait quasiment tripler pour atteindre 16,8 milliards de dollars d'ici 2028, en profitant par exemple des progrès technologiques pour améliorer l'analyse des vidéos.
"C'est le secteur le plus porteur de la vidéosurveillance", insiste Patrick Haas. "Si le marché de la vidéoprotection progresse en général de 8% à 10% par an, l'analyse vidéo c'est +20%".
Au-delà des Jeux olympiques, le nouveau cadre légal français, qui permet l'expérimentation de la VSA lors de "manifestations sportives, récréatives ou culturelles" jusqu'au 31 mars 2025, a déjà stimulé le secteur.
Alan Ferbach, patron de Videtics, l'une des quatre entreprises françaises sélectionnées pour déployer la VSA lors des JO, notamment pour la gestion de la foule, observe lui depuis un an "un besoin systématique" de coupler intelligence artificielle et caméras dans les appels d'offres des collectivités.
Le secteur, qui se compose principalement de grandes entreprises de la défense comme Thalès et d'une poignée de start-up françaises et de sociétés étrangères - principalement israéliennes, chinoises et américaines - espère à présent que l'expérience des JO débouchera sur une législation pérenne.
Cette perspective devrait créer "un effet d'aubaine", indique Yoann Nabat. "Ça va devenir un marché énorme puisque toutes les mairies, pour tous les événements, vont vouloir leur système de vidéosurveillance".
La vidéosurveillance algorithmique pourrait alors connaître la même évolution que celle des drones, anticipe-t-il.
Une raison pour encadrer encore plus sérieusement ce marché, si l’on ne veut pas dans se retrouver dans un monde Orwellien où la technologie prendra le pas pour nous emmener plus loin encore vers un crédit social à la chinoise.
Marginal en France, le marché de la vidéosurveillance algorithmique (VSA), qui repose sur la technologie pour détecter des comportements suspects, compte désormais sur son expérimentation lors des Jeux olympiques de Paris pour décoller.
En pratique, des logiciels sont associés à des caméras de surveillance pour repérer en temps réel toute attitude anormale ou à risque. Un humain est alors prévenu pour prendre en charge la situation.
Pointé du doigt comme une menace pour les libertés publiques, l'usage de la VSA en France a été autorisé dans le cadre des JO par une loi adoptée en avril 2023, pour la détection de huit cas de figure spécifiques comme les mouvements de foule ou un départ de feu, sans reconnaissance faciale cependant.
Précédemment, "il n'y avait aucun texte en France qui interdisait ou autorisait le recours à ce type de logiciels", explique à l'AFP Yoann Nabat, enseignant-chercheur en droit privé et sciences criminelles à l'université de Bordeaux.
Dans cette zone grise, le déploiement de la surveillance algorithmique s'est jusqu'alors fait dans l'Hexagone "sur la pointe des pieds et du bout des lèvres", constate Dominique Legrand, président de l'Association nationale de la vidéoprotection (AN2V).
S'il n'existe pas de données nationales officielles, l'association la Quadrature du Net assure qu'une cinquantaine de villes la testent déjà, comme Nice, Nîmes ou Aulnay-sous-Bois.
Sans compter les fabricants de caméras, la VSA représente aujourd'hui 15% du marché total de la vidéosurveillance en France, soit un chiffre d'affaires d'environ 50 millions d'euros, détaille pour l'AFP Patrick Haas, directeur des publications En Toute Sécurité, spécialistes de l'analyse stratégique sur la sécurité.
Une goutte d'eau dans le marché mondial de la vidéosurveillance algorithmique, évalué à 5,6 milliards de dollars en 2023, selon le cabinet MarketsandMarkets.
Dominé par la région Asie-Pacifique, il devrait quasiment tripler pour atteindre 16,8 milliards de dollars d'ici 2028, en profitant par exemple des progrès technologiques pour améliorer l'analyse des vidéos.
"C'est le secteur le plus porteur de la vidéosurveillance", insiste Patrick Haas. "Si le marché de la vidéoprotection progresse en général de 8% à 10% par an, l'analyse vidéo c'est +20%".
Au-delà des Jeux olympiques, le nouveau cadre légal français, qui permet l'expérimentation de la VSA lors de "manifestations sportives, récréatives ou culturelles" jusqu'au 31 mars 2025, a déjà stimulé le secteur.
Alan Ferbach, patron de Videtics, l'une des quatre entreprises françaises sélectionnées pour déployer la VSA lors des JO, notamment pour la gestion de la foule, observe lui depuis un an "un besoin systématique" de coupler intelligence artificielle et caméras dans les appels d'offres des collectivités.
Le secteur, qui se compose principalement de grandes entreprises de la défense comme Thalès et d'une poignée de start-up françaises et de sociétés étrangères - principalement israéliennes, chinoises et américaines - espère à présent que l'expérience des JO débouchera sur une législation pérenne.
Cette perspective devrait créer "un effet d'aubaine", indique Yoann Nabat. "Ça va devenir un marché énorme puisque toutes les mairies, pour tous les événements, vont vouloir leur système de vidéosurveillance".
La vidéosurveillance algorithmique pourrait alors connaître la même évolution que celle des drones, anticipe-t-il.
Une raison pour encadrer encore plus sérieusement ce marché, si l’on ne veut pas dans se retrouver dans un monde Orwellien où la technologie prendra le pas pour nous emmener plus loin encore vers un crédit social à la chinoise.
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