11 mai 2024

Discours d’encouragement pour un jour sombre

 

L’art selon Rube Goldberg

Vous vous rendez compte, n’est-ce pas, que ce qui se passe dans notre pays est l’effondrement non seulement d’un empire ou d’une économie, mais aussi d’un paradigme global de progrès humain. La caractéristique de la vie d’après-guerre dans la société occidentale était censée être un retour à la raison après la vague de violence collective du milieu du vingtième siècle. Le souhait d’un ordre juste et rationnel n’était pas entièrement factice. Mais c’était à l’époque. Maintenant que nous sommes en train de nous médiévaliser, le résultat pas si ironique sera notre médiévalisation littérale, notre retour à une existence pré-moderne d’obscurité, de superstition et de pénurie, à la recherche d’une simple subsistance dans l’ombre de hobgobelins qui s’agitent, nos réalisations perdues et oubliées.

Le plus effroyable, c’est que notre appareil gouvernemental souhaite visiblement que cela se produise. Lorsque Barack Obama a averti l’Amérique de ne pas sous-estimer la capacité de Joe Biden à tout gâcher, s’agissait-il d’une sorte de plaisanterie ? Après tout, c’est Obama et ses collègues du blob – la cabale des services du renseignement, des bureaucrates marxistes clandestins, des ninjas du droit, des mégalomanes globalistes, des penseurs post-libéraux, des escrocs de l’armement, des milliardaires dégénérés et des adeptes du camp des malades mentaux – qui ont infligé Joe Biden à l’ensemble du corps politique. Ils l’ont ensuite lancé à l’assaut du pays comme un algorithme démoniaque conçu pour détruire les États-Unis le plus rapidement possible.

La source d’angoisse dans tout cela est la lutte pour comprendre pourquoi ils voudraient que cela se produise. Quel sens débauché de l’histoire pousserait quelqu’un à un tel désespoir lunatique ? C’est aujourd’hui un cliché de dire que le parti Démocrate a renversé son échafaudage moral traditionnel et l’a mis à l’envers. Il agit contre les intérêts de la classe ouvrière et de la classe moyenne. Il est contre les libertés civiles. Il exige l’obéissance mentale à des politiques manifestement insensées. Il est favorable à la guerre, même si elle est cruellement inutile. Il attise délibérément la haine raciale. Il méprise la vie privée. Il nourrit une bureaucratie dévoyée qui est devenue un véritable Moloch, une divinité malveillante dévorante. Et maintenant, assez soudainement, il s’aligne sur une faction qui cherche à exterminer les Juifs.

Comment l’opposition à cette épopée de mauvaise foi a-t-elle pu devenir aussi molle ? Comment le Parti républicain a-t-il pu se rouler dans la farine et émettre de si faibles soupirs alors que le FBI se déchaînait sur des grands-mères lors de raids à l’aube, que le procureur général des États-Unis faisait de la justice une pute et qu’un Congrès républicain permettait à l’agence Frankenstein de la sécurité intérieure d’inonder le pays de ses ennemis et de leur donner des tonnes d’argent pour les opérations ? Si Trump ne les séduit pas en tant que leader, pourquoi n’ont-ils pas été capables de produire une figure alternative de standing et de stature au moins aussi résolue ? Ils passent pour des traîtres et des lâches.

Pour l’instant, le pays est embourbé, inerte et démoralisé face à ces terribles mystères. Mais les événements sont toujours en cours et la main cachée de l’émergence opère toujours dans les coulisses, nous préparant des surprises. Vous savez forcément que le centre n’a pas tenu. Il est même difficile de localiser le centre, tant l’action se déroule sur les marges les plus éloignées. Vous regardez des drag queens importuner de jeunes enfants pour qu’ils poussent tous les Juifs à la mer. Et les enfants sont assis à côté de leurs mamans. Qu’est-il arrivé au cerveau des mamans pour qu’elles pensent que ce spectacle est acceptable ? Comment les mamans pourront-elles un jour retrouver leurs esprits ?

Dans certains milieux, la colère gronde. Nombreux sont ceux qui s’indignent du renversement du bon sens, de la loi et de la décence. Vous pouvez être sûrs qu’ils auront l’intention de faire quelque chose à ce sujet. Ils défendront leur dignité, leur culture, leur histoire. La vertu n’est pas morte ; elle est juste tombée en panne sur une autoroute isolée, attendant de faire du stop pour revenir là où les lumières sont encore allumées. N’oubliez pas que c’est vraiment le pays de la liberté et la patrie des braves.

En attendant, préparez-vous à l’action. Il est évident que les ennemis du peuple n’ont pas l’intention de se reposer. Ils vont essayer de jouer cette corde jusqu’au bout, car sinon beaucoup d’entre eux iront en prison, ou pourraient même être pendus pour leur méchanceté. Une fois qu’ils sont devenus criminels, il n’y a plus de retour en arrière possible. Ils se sont déshonorés et tentent de déshonorer leur pays.

Il n’en reste pas moins vrai que nous entrons dans une nouvelle phase du projet humain. Il sera plus petit, plus léger et moins complexe que l’appareil de Rube Goldberg dans lequel nous sommes actuellement enfermés. Nous ne savons pas encore quelles seront la forme et la texture de cette Amérique. Comme l’a fait remarquer le sage Yogi Berra, tout notre avenir est devant nous. Si vous ne faites pas partie des fous, ayez la foi. Nous y arriverons et tout ira bien.

James Howard Kunstler

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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