03 avril 2024

Une mutation de la bactérie E. coli la rend mortelle pour l'homme

La capacité de certaines bactéries à provoquer des maladies graves pourrait tenir à une simple mutation génétique, une découverte ouvrant des pistes contre la résistance aux antibiotiques.

Des chercheurs australiens de l'Université du Queensland et de Mater Research ont mis en lumière un phénomène concernant la bactérie E. coli. Contrairement à ses congénères inoffensifs, certaines souches d'E. coli acquièrent une mutation leur interdisant de produire de la cellulose, les rendant ainsi capables de déclencher des infections sévères voire létale chez l'homme. Cette découverte, portée par le professeur Mark Schembri, le Dr. Nhu Nguyen, et l'Associate Professor Sumaira Hasnain, pourrait impacter la lutte contre la résistance aux antibiotiques, un enjeu majeur de santé publique.

Une équipe de chercheurs australiens a découvert une mutation chez E. coli qui empêche la production de cellulose, offrant de nouvelles perspectives dans la lutte contre les bactéries résistantes aux antibiotiques.
Image d'illustration Pixabay

La mutation en question affecte le mécanisme de production de la cellulose, un glucide que l'on retrouve aussi bien chez les plantes et les algues que chez les bactéries bénéfiques pour l'organisme. Les bactéries E. coli mutantes, privées de cette capacité, deviennent plus virulentes, favorisant leur propagation dans des organes vitaux tels que le foie, la rate ou encore le cerveau. Cette absence de production de cellulose entraîne également une inflammation accrue dans l'intestin, permettant aux bactéries de franchir la barrière intestinale et de se répandre dans tout l'organisme.

Les implications de cette découverte sont vastes. Elles offrent une meilleure compréhension des mécanismes par lesquels certaines souches d'E. coli provoquent des infections graves, telles que la septicémie, la méningite néonatale et les infections urinaires. Plus encore, elles ouvrent la voie à de nouvelles stratégies de prévention des infections, essentielles à l'heure où la menace des super-bactéries résistantes à tous les antibiotiques disponibles s'accroît.

L'importance de ces travaux ne saurait être sous-estimée, d'autant plus que E. coli figure parmi les pathogènes les plus impliqués dans la résistance aux antibiotiques. En 2019, cette résistance était associée à près de 5 millions de décès à l'échelle mondiale, dont plus de 800.000 imputables à E. coli seul. À travers cette étude, publiée dans Nature Communications, l'équipe australienne contribue significativement à la lutte contre l'une des plus grandes menaces pour la santé globale.

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