25 avril 2024

Stonehenge : un événement rare révélera bientôt son lien secret avec la Lune

Bien que la science vienne à bout de nombreux mystères, elle est encore loin de tout pouvoir expliquer, et notre histoire, toujours jalonnée de zones d’ombre mystérieuses, recèle encore des secrets passionnants. Certaines énigmes irrésolues portent notamment sur le monument de Stonehenge, au Royaume-Uni.

En effet, des chercheurs du monde entier essayent encore de comprendre le but de cet ensemble mégalithique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO que l’on soupçonne d’être aussi bien associé à des rites funéraires anciens qu’à des pratiques artistiques et sociales ou à l’astronomie. À l’orée d’un événement lunaire particulièrement rare, des chercheurs projettent d’étudier en détail le lien supposé et jusqu’ici peu exploré entre ce lieu mondialement connu et la Lune.

Stonehenge : un lien fort avec le Soleil… et la Lune ?

Chaque année, des dizaines de milliers de personnes se déplacent vers Stonehenge pour célébrer non sans joie ni fascination le lever et le coucher du soleil, notamment à l’occasion du solstice d’été (et de même en hiver pour des cérémonies païennes). De nombreuses preuves archéologiques étayent par ailleurs l’importance du Soleil dans l’alignement de ces pierres célèbres. Malgré tout, des historiens se questionnent : et si ses constructeurs s’étaient également fortement inspirés des cycles de la Lune pour cette création architecturale qui aurait finalement un lien fort, mais finalement encore peu exploré avec le satellite naturel de la Terre ?

Si les scientifiques s’interrogent, c’est notamment parce que quatre pierres (dont deux à présent disparues dont il ne reste que la trace) entourent le site circulaire, formant ainsi un rectangle presque parfait. Or, comme l’explique Clive Ruggles, professeur d’archéoastronomie à l’Université à Leicester (Angleterre) : ces pierres « s’alignent parfaitement avec les positions les plus extrêmes de la Lune [les endroits où la Lune se lève le plus au nord ou au sud de l’horizon, NDLR] et les chercheurs débattent depuis des années pour savoir si c’était délibéré et, si c’était le cas, comment cela a été réalisé et quel aurait pu être son but. »

L’arrêt majeur de la Lune, l’occasion rêvée d’y voir plus clair

Un phénomène lunaire rare pourrait permettre d’apporter un nouvel éclairage sur cette coïncidence fascinante. Tous les 18,6 ans se produit en effet ce que l’on appelle un arrêt ou lunistice majeur de la Lune (« major lunar standstill »). Il va ici prendre place au printemps 2024 et s’étendre sur la moitié de l’année 2025 avec un apogée en janvier 2025. Lorsque ce phénomène astronomique se produit, l’orbite de la Lune atteint un point où sa trajectoire apparente sur le ciel est la plus éloignée du plan équatorial terrestre. Cela se alors traduit par des variations extrêmes dans la position de la Lune par rapport à l’horizon lors de son lever et de son coucher.

Pendant cette période, associée à des phénomènes tels que les marées extrêmes, la Lune se lève et se couche ainsi à des points extrêmes du cycle de son orbite, offrant alors des opportunités uniques pour l’observation astronomique… et la compréhension de monuments astronomiques tels que les mégalithes potentiellement associés aux cycles lunaires. Ce moment très rare sera donc propice aux observations pour tester les théories à propos de Stonehenge. Certains astronomes, et archéologues sont en effet persuadés que les constructeurs du site se sont inspirés de cet événement lunaire non seulement pour la construction du site, mais aussi possiblement pour enterrer leurs morts sur une partie précise du site à cause de son lien étroit avec le phénomène.

Stonehenge lien avec la Lune
Crédits : Vencavolrab/iStock

Le site de Stonehenge étudié de près

Avec l’aide de l’Université de Bournemouth, de l’Université d’Oxford, de l’Université de Leicester et de la Société Royale d’Astronomie, l’English Heritage (l’autorité responsable de sites protégés en Angleterre) compte bien tirer parti de ce phénomène céleste pour lancer une série d’événements (conférences, planétarium éphémère, observations des étoiles, expositions, etc.), mais aussi pour étudier plus en détail la question de l’alignement du site avec le lever et coucher lunaires.

Et comme l’affirme la Dre Amanda Chadburn du Kellogg College de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) : « L’observation directe de ce lien en 2024 et 2025 est cruciale. Contrairement au Soleil, suivre les extrêmes de la Lune n’est pas simple et nécessite un timing et des conditions météorologiques spécifiques. Nous voulons comprendre ce que cela fait d’expérimenter ces levers et couchers de Lune extrême et être témoins de leur effet visuel sur les pierres (par exemple les motifs créés par les lumières et les ombres), tout en prenant en compte des influences modernes telles que le trafic et les arbres et en documentant tout cela avec des photographies pour une étude future. »

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