Le rock a plusieurs racines : le gospel noir, la musique traditionnelle irlandaise, la country blanche, bref, la bourrée américaine. Les super puristes vont probablement nous assassiner, et dénicher une danse sauvage du Moyen Âge, mais dans l’état de nos connaissances, c’est à peu près ça.
Comme souvent dans l’Évolution, surgit un détail technique qui change tout (on pense à la création de la pilule en 56 et sa commercialisation en 67, une sucrette qui autorise les femmes à faire des grosses bêtises avec leur corps qui leur appartient) : ce sera la guitare électrique.
La première à l’utiliser, c’est pas Chuck Berry, mais Sister Rosetta.
Cependant, on peut remonter plus loin, sans l’électricité, mais avec la même rythmique : sur le Titanic (de Cameron), 30 ans avant la Rosetta, soit en 1915.
Ensuite, l’évolution de l’instrument et de la musique qui l’intègre est connue. On en arrive en 1991 à ces sauvages chevelus et drogués, issus du croisement entre les mouvements punk et hippy, qui font beaucoup de bruit pour embêter des parents qui s’en foutent un peu, parce qu’ils sont au chômage industriel.
Finalement, le rock, c’est la révolte contre quoi, contre qui ?
Aujourd’hui, la génération de la pilule et du rock [1], théoriquement révoltée, est au pouvoir et touche des points retraite.
Elle vote Macron, est multi-injectée, et a peur de tout : des migrants armés de leur bite et de leur couteau (les armes du viol et du meurtre), des mauvais locataires qui payent le loyer de leur appart secondaire en retard, de l’axe Russie-Chine-Iran qui veut tuer tous les Occidentaux, des banlieues où règne le cri de la kalach le soir au-dessus des joncs, mais surtout, de l’augmentation des impôts fonciers.
On va s’arrêter sur cette peur, qui semble être contagieuse, puisqu’un type a proposé de faire payer aux locataires un peu de la taxe foncière. C’est vrai, ça, pourquoi épargner les classes les plus fragiles ? C’est l’idée géniale de Sylvain Grattepartout, le patron de l’UNPI, c’est-à-dire le syndicat des proprios...
Mais alors, si les locataires, disons les pauvres, payent une partie de la taxe foncière, ne deviennent-ils pas de fait en partie propriétaires ? Plus généralement, pourquoi les pauvres, qui payent un loyer toute leur vie – la première des malédictions de la pauvreté – sans jamais devenir propriétaires, doivent-ils donner à ceux qui possèdent ?
On sait bien que « celui qui a aura, et celui qui n’a pas, même ce qu’il a lui sera enlevé », mais quand même, merde !
Bonne question, un tantinet rock, qui a été vite répondue par la triplette Kropotkine-Bakounine-Lénine.
Le rock, aujourd’hui, devrait être la musique de la révolte fiscale.
Notes
[1] Le rock – comme le rap – serait-il une pilule contre la révolte, un anti-révoltant ?
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