07 avril 2024

On s’arrache Gabbard

Tulsi Gabbard a d’ores et déjà établi une sorte de record, sans aucun doute pour une femme (et d’“une minorité”, en plus). Seul Eisenhower l’a précédé dans l’exploit de se voir pressenti pour occuper une place dans le “ticket” présidentiel de deux candidatures, par les démocrates et les républicains (il finit président au nom des républicains). Gabbard vient de révéler que Robert Kennedy lui avait demandé en janvier d’être sa colistière et elle est sur la ‘short-list’ des candidats vice-présidents avec Trump.

Gabbard a révélé qu’elle avait refusé l’offre de Kennedy en janvier, tout en précisant qu’elle avait établi de fort liens d’amitié avec lui lors de leurs rencontres. NBC News fait le commentaire suivant :

« Mais les opportunités de Gabbard pour 2024 ne sont pas entièrement sous son contrôle, et elles ne sont pas non plus également équivalentes. Comme l’a dit une source, Gabbard aurait été susceptible d’envisager sérieusement de se présenter comme candidate à la vice-présidence de Kennedy si elle n’avait pas été séduite par la possibilité de servir avec Trump. Cette personne a déclaré que Gabbard était “tentée” par la possibilité de figurer sur le ticket de Kennedy, mais qu’elle se concentre désormais sur la possibilité que Trump la sélectionne.

» “Je crois comprendre que Tulsi est convaincue que Trump va la choisir”, a déclaré cette personne. “Si cela n'avait pas été le cas, elle aurait probablement suivi Kennedy”.

» Un conseiller de l’équipe Trump a précisé de son côté : “Je pense que la plupart des membres de l'équipe Trump la considèrent comme quelqu'un qui ne sera finalement pas choisi comme vice-président, mais qui pourrait se retrouver avec un rôle différent en fin de compte”. »

Les positions envisagées dans ce cas (non-choix de VP) sont dans l’équipe de sécurité nationale : secrétaire à la défense surtout, mais également conseiller à la sécurité nationale du président et directrice du NSC, ou encore Secrétaire d’État. Rien pour étonner dans tout cela, pour une femme qui est lieutenant-colonel dans la Garde Nationale d’Hawaï, qui a effectué quatre tours opérationnels en Irak et qui a de grandes connaissances et de fortes convictions de sécurité nationale, en même temps qu’une détestation affichée pour les aventures guerrières des ‘neocon’ qui ravit l’équipe Trump, les Carlson et les Musk, etc. Si elle devait être dans l’équipe Trump, les Européens dr l’OTAN, qui n’ont évidemment pas encore entendu parler d’elle car ils sont bien informés, apprendront à la détester encore plus que Trump.

Les commentaires autour de cette déclaration de Gabbard, qui en, même temps la mettent en vedette pour une place importante dans les ‘tickets’ présidentiels, déroulent tous les mêmes spéculations avec les arguments pour et les arguments contre. Ce qu’il faut retenir à son avantage, qui en fait une personnalité particulièrement importante dans cette phase politique (en plus d’être une femme d’“une minorité”) ce sont deux choses principalement :

• Des qualités personnelles exceptionnelles, outre ce qui a déjà été dit sur sa carrière : un abattage exceptionnel autant que son physique, des qualités d’oratrice de première classe, une très grande habitude des médias (grande amie de Carlson),– un ensemble de qualités qui la classent au-dessus de la plupart des femmes (et des hommes) politiques aux USA. En plus de cela, elle n’est pas particulièrement arrêtée par certains interdits sociétaux et autres, ce qui donne à ses interventions un air de liberté très inédit.

 • Une connaissance exceptionnelle des dossiers de sécurité nationale, sans doute sans équivalent chez une femme politique US et chez la plupart des hommes politiques, avec l’avantage quasiment unique d’un service militaire régulier dans la Garde Nationale à un grade élevé. Là aussi, il s’agit d’un avantage exceptionnel par rapport au troupeau habituel du domaine, renforcé par de nombreuses visites dans des pays en pleine effervescent et et contre les consignes du DeepState comme sa visite à Assad en 2017. (Nous savons très largement suivi les diverses péripéties de l’activisme de Gabbard, en tant que populiste de gauche antiguerre.)

... On dirait presque qu’elle a presque trop de qualités pour être choisi par un dirigeant politique. Il en est même, dans l’équipe Trump, – où elle a des adversaires à cause de la place qu’elle prendrait si elle y entrait, – qui affirment que Trump ne la choisira pas parce qu’il craint de favoriser une future candidate qui l’empêcherait de briguer un deuxième mandat s’il était élu, – puisqu’on songe déjà à ces échéances, alors que Trump sera en route vers ses 85 ans ! (Gabbard, elle, a une autoroute devant elle, avec ses 42 ans.)

Contre le DeepState, une lutte de titans

En fait, ces trois personnages, – Trump, Kennedy et Gabbard, – sont unis par un but commun : bloquer à tout prix Biden et les démocrates, qui représentent pour eux la fin des USA en tant que le reste de démocratie que ce pays constitue aujourd’hui. Récemment, Kennedy a frappé par la vigueur de sa condamnation de Biden, donnant par simple logique un statut respectable et vertueux à Trump qu’il a exprimé sans retenue. Cet aspect des choses, si l’on tient comporte des rapports entre Gabbard et Kennedy d’une part, et Gabbard et Trump d’autre part, fait si$onger à la possibilité d’un bloc Trump-Kennedy contre les démocrates, à former sous un aspect ou l’autre, à l’occasion ou après l’élection, au-delà des choix faits par les électeurs.

Bien sûr, il y a des obstacles, ou des difficultés : la position pro-israéliéenne de Gabbard, renvoyant à ses origines hindoues et ses positions antimusulmanes ; Trump lui-même, est proche des Israéliens mais s’en est éloigné ces derniers temps. Il y a la VP choisie par Kennedy, la riche héritière Shenaan qui fut une donatrice généreuse de groupes d’ultragauche.

... Mais tout cela ne constitue pas à notre sens un argument convaincant si ces personnalités prennent comme but commun une véritable attaque contre le DeepState , ce qui a l’air d’être le cas, – ce qui est le seul cas possible. Cette orientation constitue une bataille de titans, qui éclipse tout le reste, dont l’enjeu est l’unité des États-Unis ou la guerre civile ; les trois représentent de facto, avec les Musk et les Carlson, sont des populistes anti-globalistes qu’il est déraisonnable sinon tout simplement stupide  de tenter d’étiqueter “de gauche” ou “de droite”, comme le feront ‘Le Monde’ et ‘Libération’ lorsqu’ils découvriront l’importance de ces personnages. Et tous trois sont certainement convaincus qu’il s’agit bien de cela, un ébranlement absolument colossal dont dépend absolument l’avenir des USA.

Dans tous les cas, le constat est fait désormais que Gabbard est installée comme une femme politique de toute première dimension, sans encore occuper une fonction officielle qui entérine cette position. Cela aussi constitue un autre aspect exceptionnel dans sa situation générale, et contribue encore plus à renforcer le jugement que cette élection de 2024 sera aux USA celles des grands reclassements, sinon une élection absolument révolutionnaire.

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