Au moins neuf personnes sont mortes et plus de 1000 autres ont été blessées à Taïwan mercredi, selon un nouveau bilan des autorités, dans un séisme d’une magnitude supérieure à 7 qui a aussi endommagé des dizaines de bâtiments. C’est le plus puissant à frapper l’île depuis 25 ans.
Des règles de construction strictes et une bonne préparation aux catastrophes naturelles semblent avoir cependant permis d’éviter une catastrophe majeure pour l’île, régulièrement frappée par des séismes.
Tous les décès se sont produits dans la région de Hualien, près de l’épicentre du séisme, dans l’est de l’île, a annoncé l’agence nationale de lutte contre les incendies. Trois des victimes ont péri sur un sentier de randonnée, écrasées par des rochers, et trois autres dans leurs véhicules, touchés par des éboulements. Une personne a aussi trouvé la mort dans une carrière, selon les premiers détails fournis par les autorités.
L’agence a également déclaré que deux Canadiens faisaient partie d’un groupe de personnes bloquées par des éboulements dans une gorge. Les autorités ont déclaré dans une publication diffusée pendant la nuit sur Facebook que les Canadiens faisaient partie des 12 personnes coincées sur un sentier du parc national de Taroko, une destination de randonnée réputée, et que les efforts de sauvetage étaient en cours.
L’agence a révisé à la hausse, à 1011 personnes, le bilan des blessés, sans préciser la gravité des blessures.
La magnitude du séisme sous-marin a été estimée à 7,5 par l’Agence météorologique japonaise (JMA), à 7,4 par l’Institut américain d’études géologiques (USGS) et à 7,2 par l’agence météorologique taïwanaise (CWA).
Il s’est produit peu avant 8 h heure locale, selon ces agences, et a été suivi de plusieurs répliques. Son épicentre a été localisé à faible profondeur au large des côtes est de Taïwan.
Photo: CNA via Agence France-Presse
Photo: Service de pompiers de Hualien via Agence France-Presse Des secouristes sont à l'oeuvre et sortent des gens des décombres du bâtiment Uranus à Hualien, dans l'est de Taïwan.
La Chine, qui considère Taïwan comme faisant partie de son territoire, s’est dite « prête à fournir une aide aux sinistrés », selon l’agence de presse nationale Chine Nouvelle.
Tout comme les États-Unis qui se sont dits prêts, mercredi, à fournir « toute l’assistance nécessaire » à la suite de la catastrophe.
« Mon logement a tremblé violemment, les tableaux accrochés au mur, ma télévision et mon bar sont tombés », a déclaré un habitant de Hualien à la chaîne de télévision SET TV.
La télévision locale a montré des bâtiments de plusieurs étages à Hualien et ailleurs qui se sont inclinés dangereusement sous l’effet du séisme, tandis qu’un entrepôt de la municipalité de Nouveau Taipei s’est effondré.
Le maire de la ville a précisé qu’une cinquantaine de survivants avaient été extraits des ruines. « C’était comme une montagne qui s’effondre », a relaté un voisin, Liu.
« Nous avons eu beaucoup de chance, a déclaré une autre habitante du quartier. Beaucoup de décorations à la maison sont tombées par terre, mais les gens sont sains et saufs. »
L’activité de certaines usines de la compagnie Taiwan Semiconductor Manufacturing (TSMC), plus grand fabricant de puces au monde, a été brièvement interrompue, a indiqué à l’Agence France-Presse un responsable de l’entreprise.
Prudence face aux répliques
Des bulldozers ont été mobilisés pour dégager des rochers bloquant des routes vers Hualien, une ville côtière entourée de montagnes de quelque 100 000 habitants, principalement desservie par des tunnels routiers, selon les chaînes locales.
« Nous devons vérifier soigneusement combien de personnes sont piégées et […] les secourir rapidement », a déclaré à des journalistes le vice-président, Lai Ching-te, appelé à devenir le nouveau président de Taïwan en mai.
Photo: TVBS via Associated Press Un bâtiment partiellement effondré mercredi, à Hualien, sur l'île de Taïwan
La principale voie ferrée reliant la capitale, Taipei, au sud, le long de la côte orientale, a été coupée à plusieurs endroits et était en cours de réparation.
Dans la capitale taïwanaise, l’emblématique gratte-ciel Taipei 101 a été illuminé en hommage aux victimes.
« Ne vous rendez pas dans les montagnes, sauf en cas de nécessité, a averti la présidente. Des répliques pourraient se produire dans les prochains jours et nous vous demandons tous d’être vigilants. »
Alertes au tsunami levées
Le tremblement de terre a déclenché des alertes au tsunami à Taïwan, dans les îles du sud-ouest du Japon et dans plusieurs provinces des Philippines.
Les autorités japonaises et philippines les ont finalement levées, et le Centre d’alertes au tsunami du Pacifique, un observatoire régional basé à Hawaï (États-Unis), a annoncé vers 2 h GMT que la menace était « largement passée », tout en appelant les habitants des régions littorales à rester prudents.
L’aéroport de Naha, le plus important de l’île japonaise d’Okinawa, a suspendu temporairement son trafic aérien.
Le séisme « est le plus fort depuis 25 ans, depuis le tremblement de terre de 1999 », a déclaré aux journalistes le directeur du Centre sismologique de Taipei, Wu Chien-fu.
En septembre 1999, un séisme de magnitude 7,6 avait fait 2400 morts, la pire catastrophe de l’histoire moderne de Taïwan.
De l’autre côté du détroit de Formose, des habitants de la province orientale chinoise de Fujian et d’autres régions ont indiqué sur les réseaux sociaux avoir également ressenti de fortes secousses.
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