“Les élites du Parti démocrate,
comme celles de CNN, ne sont pas seulement en colère, elles sont aussi
véritablement désorientées par le fait que les électeurs américains ne
leur obéissent pas.”– Glenn Greenwald
Le plus étonnant dans le fiasco de la Révolution française, c’est qu’il s’est produit exactement au moment où les États-Unis se sont organisés avec succès en un gouvernement ordonné et efficace à la suite de la Révolution américaine.
George Washington a été élu et a prêté serment en avril 1789, avec le soutien d’une constitution exemplaire élaborée par les meilleurs esprits du pays. La Bastille est tombée en juillet de la même année. La France est alors entrée dans une orgie de décapitations et de chaos qui a duré des années et qui n’a abouti à rien jusqu’en 1799, lorsqu’un officier d’artillerie nommé Bonaparte y a mis fin par la seule force de sa personnalité.
Bien sûr, la France avait aidé l’Amérique à conclure sa révolte contre le roi George – vous vous souvenez certainement du marquis de Lafayette dans vos cours d’histoire au lycée (ou a-t-il été remplacé par George Floyd ?). De nombreux Français étaient encore présents sur la scène américaine dans les années qui ont suivi la capitulation britannique à Yorktown, à l’automne 1781. Certains d’entre eux ont dû suivre la Convention constitutionnelle, de mai à septembre 1787, qui a donné naissance à notre projet de gestion des affaires nationales, et bon nombre de ces Français ont participé à leur propre révolution, qui a débuté deux ans plus tard.
Soit dit en passant, Thomas Jefferson a séjourné à Paris de 1784 à l’automne 1789, quelques mois après la chute de la Bastille. Il y a succédé à Benjamin Franklin en tant que ministre chargé de négocier des accords commerciaux (Benjamin étant parti à Londres en tant qu’ambassadeur). John Adams était également sur place à Paris en tant qu’ambassadeur lorsque Jefferson est arrivé. Ces Américains se rencontrent quotidiennement et discutent sans cesse avec les acteurs politiques français. Les articles de la Confédération américaine étaient alors en vigueur, avant d’être remplacés par la Constitution américaine améliorée en 1787. Le peuple français, y compris les diverses élites impliquées dans la vie publique, la royauté, la haute bourgeoisie, les avocats et les généraux, aurait pu tirer une leçon de l’expérience américaine sur la manière de sortir avec succès d’une tribulation politique. Hélas, elles n’ont pas su se ressaisir.
Revenons un peu en arrière, en 1793, à Paris, alors que la révolution bat son plein : Le roi Louis XVI a été guillotiné en janvier. La Convention nationale a remplacé l’Assemblée nationale comme fourneau de l’action politique. La faction radicale des Jacobins, menée par Robespierre et Saint-Just, s’y est regroupée pour former une majorité capable de prendre le pouvoir. Ils tirent leur nom d’un club politique fondé par des anti-royalistes, mais leur programme devient de plus en plus extrême au fur et à mesure que la révolution s’enfonce dans le chaos.
Au cours de leur année au pouvoir, les Jacobins ont bouleversé la vie de la nation dans leur quête zélée d’une société parfaitement équitable. Ils abolissent l’Église (et la remplacent par leur propre “culte de l’être suprême”). Ils ont fait passer la semaine de sept à dix jours et ont changé les noms de tous les mois du calendrier. (Ils ont mis en place un contrôle des prix et des salaires tout en produisant de l’argent (assignats en papier), ce qui a déclenché (voilà) l’inflation monétaire ! Ils confisquent les céréales aux paysans dans tout le pays. Ils ont condamné des milliers (estimation : 20 000 à 40 000) d’ennemis politiques à la guillotine dans le cadre de leur “règne de la terreur”. En bref, les Jacobins ont semé la pagaille et énervé beaucoup de leurs concitoyens.
Au cours de l’été 1794 (mois rebaptisé Thermidor), tout le monde en a finalement assez du cauchemar jacobin. Le 27 juillet, Robespierre est à la tribune, dénonçant une fois de plus ses ennemis et réclamant du sang, lorsque les membres du groupe d’opposants présents commencent à lui jeter de la nourriture et à le rabrouer. C’est à ce moment magique que tout bascule : le choc de la prise de conscience que les Jacobins ont perdu le pouvoir. C’est ainsi que tout a basculé. L’hémicycle tombe dans une mêlée, des bousculades et des cris. . . Robespierre et ses acolytes sont poursuivis à travers la ville jusqu’à l’Hôtel de Ville et se barricadent à l’intérieur. La foule fait irruption et les arrête. Dans la confusion, un policier tire une balle dans le visage de Robespierre, lui brisant la mâchoire (plus de discours pour vous !). Le lendemain, Robespierre, Saint-Just et vingt de leurs associés ont rendez-vous avec le “rasoir national”.
Cet événement est connu sous le nom de réaction thermidorienne. Le programme jacobin insensé de terreur et de désordre social est rapidement aboli. Rien de tel ne s’est reproduit jusqu’à l’arrivée des bolcheviks, des maoïstes et des Khmers rouges au XXe siècle, et maintenant, à notre époque, le Parti du Chaos dirigé par “Joe Biden” (ou qui que ce soit derrière lui), avec ses frontières ouvertes, sa soif d’une nouvelle guerre mondiale, sa volonté de censure, ses lois sadiques, ses courses à l’échalote et au sexe, ses mensonges compulsifs et sa destruction maladive de toute norme et de toute limite dans la vie quotidienne.
L’Amérique se dirige vers sa propre réaction thermidorienne. Elle finira par s’appeler autrement, bien sûr, parce qu’il s’agit d’une époque, d’un lieu et d’un ensemble de circonstances différents. Mais cela semble proche, n’est-ce pas ? Toutes les personnes que je connais ou avec lesquelles je corresponds mentionnent ce sentiment que quelque chose va exploser dans notre pays, et très bientôt. L’air en est imprégné, tout comme l’air est imprégné des signes avant-coureurs du printemps. L’attendez-vous ?
James Howard Kunstler
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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