18 mars 2024

Le lugubre crépuscule de l’Occident


Ce jour du 17 mars, veille de ceux qui fêtent leur quatre-vingtième anniversaire, mélange tous les facteurs du grand événement métahistorique : le symbolisme à l’extrême, la violence, la cruauté, le volonté populaire triomphante, la bêtise sans fin ni horizon, l’aveuglement, l’hypocrisie et la corruption, l’individualisme qui tue l’individu, l’argent qui est tout et qui n’est plus que du papier qui pourrait aller aux toilettes, et finalement le terrible voile du satanisme comme dernier recours qui s’est étendu sur cette chose promise à la dérision de la destruction nommée “Occident”.

Et puis, si vous voulez, le simulacre bien sûr, pour les derniers croyants ;
et puis, même si vous ne voulez pas et pour tout le monde, l’incroyable rapidité des événements à cause de la communication, qui permettent aux forces d’au-dessus de nous de disposer de notre destin et d’en faire ce qu’elles ont décidé qu’il sera.

Ainsi, selon l’ancien chef du service du contre-terrorisme et officier de l’US Army servant au département d’État, Scott Bennett :

« Le taux de participation record du peuple russe et la victoire record de Vladimir Poutine indiquent les points suivants. Premièrement, le peuple russe voit que le président Poutine est le meilleur espoir de faire progresser le peuple, la culture et le pays d'une manière prospère, saine et traditionnelle. Deuxièmement, le peuple russe se voit unifié d'une seule voix et s'oppose ensemble à la violente guerre économique, diplomatique et informationnelle menée contre lui et le président Poutine, par l'Occident, au cours des dix dernières années.

» Troisièmement, le peuple russe est prêt à relever n'importe quel défi et se rend compte que c'est la force de son unité qui lui permet de résister à l'agression dont il fait l'objet. »

Le triomphe de Poutine

Rarement le mariage d’un peuple et de son dirigeant aura été aussi complet que l’élection de Poutine, que les pauvres zombies occidentaux dits-“aux manettes” ont toussoté qu’il avait été truqué. Cause toujours, mon lapin. Je plains les “journalistes professionnels” (dont j’ai été pendant 45 ans) qui sont obligé de cracher leur débile pour voir remplir leurs sébiles (jeu de mots contestable j’en conviens, mais ils ne méritent pas mieux).

Nous allons découvrir ce qu’est une Russie soudain armée d’une unité sans pareille, nouvelle force de vivre, nouvelle certitude d’avoir un destin commun  et une histoire. Nous allons la voir là où on la défie, là où de tous temps on l’a défié, dans la bataille sur ces immenses plaines. Il me serait bien improbable qu’elle ait le dessein de nous conquérir car que ferait-elle de déchets comme nous ; simplement, j’écrase un regret comme une larme, sur mon pays tombé si bas, car la France et la Russie ont toujours eu une grandeur similaire, une affinité culturelle et une spiritualité à mesure... Mais quoi, tant que les fiottes (il existe des fiottes hétérosexuelles, qu’on se rassure) y règnent, il faut continuer à en boire la lie absolument puante.

La fin d’Israël

Là, le symbolisme est maître. La violence extraordinaire de la colère qui monte contre Netanyahou en Israël ressemblerait à un double étrange tant la violence est différence, à celle qu’exerce l’armée d’Israël contre les Palestiniens. Toujours ce même goût du suicide, même chez les plus cruels et les plus arrogants.

Peu m’importe que les USA soient en partie derrière ce ‘regime change’, – les maniaques ne peuvent pas se passer de leurs habitudes, –  il reste ce point si inattendu : l’expédition entreprise contre le Hamas/les Palestiniens, supposés si fragiles devant la force massive de l’IDF américanisée jusqu’aux ongles a mis en évidence l’extraordinaire fragilité d’Israël du fait d’abord (il y a bien d’autres causes) de la présence, de la résilience, de l’entêtement, de l’aveuglement d’un homme. La haine anti-Netanyahou en Israël, si elle ne contredit nullement à première vue le volonté d’attaquer le Hamas et le reste, va effectivement finir par prendre le dessus sur cette entreprise et morpher en une sorte de guerre civile dont le destin sera terrible pour l’État d’Israël si personne ne vient en bousculer radicalement les données.

Mais Netanyahou est toujours, plus que jamais persuadé d’avoir raison. La foule a raison au départ de son raisonnement : cet homme veut sauver sa tête, c’est-à-dire échapper à la prison, mais la bataille contre le Hamas, dont la création est au départ sa créature, a fini par prendre une telle importance qu’elle a remplacé dans le tréfonds de sa psychologie la simple trouille du coupable qui veut éviter la justice. Netanyahou le corrompu est ainsi devenu, seul contre tous, “Netanyahou sauveur de l’antique Israël du Vieux Testament”.  Dans de telles conditions, on imagine les conditions qui seraient celles d’une vraie guerre civile.

Il est tout à fait normal que l’Amérique, si exceptionnellement douée (exceptionnalisme) dans l’art raffiné du foutage de merde, soit présent sur le terrain, interviennent déjà dans tous les sens, pour accentuer, justement, le foutage de merde.

Le sacre de Elmer Zelinski

Et puis l’Ukraine, certes, qui a réussi à nous montrer que le président Macron, récemment décoré en maréchal McMacron, pouvait être encore plus nullard, encore plus vide, encore plus insignifiant, encore plus rien-de-rien, que tout ce qu’il nous avait montré jusqu’ici. Les premiers vœux de Poutine réélu ont été pour lui, – là, vraiment, il s’est fait un ami pour la vie.

Pendant ce temps, les troupes russes continuent à attaquer partout où bon leur semble, sans doute de crainte que le président français passe à l’acte. Le jour de l’élection en Russie, la Russie a tiré un missile sur une réunion des principaux chefs militaires et chefs du renseignement ukrainiens, cela mentionné pour meubler la communication quotidienne du ministère russe de la défense : « L’attaque a été mentionnée en passant dans le briefing quotidien doonné par le ministère de la défense à la presse ».

… Tant il est vrai que le morceau de choix du jour était réservé au principal chef de guerre de l’Ukraine, au président Zelenski, dont Trump n’a pas manqué de faire l’éloge en connaisseur ... Car Trump s’y connaît en fait de bateleur, de vendeur de courant d’air, de voyageur de commerces avariés....

D’où cette apologie qui dit qu’il n’est de meilleur vendeur sur cette terre capitaliste que le susdit Zelenski.  Pour vendre sa salade, on ne trouve pas mieux, une sorte d’‘Elmer Gantry le charlatan’ des obus de 155mm et des résidences londoniennes. Écoutez Trump, le roi des businessmen :

 « “Nous devrions leur prêter de l'argent, et non leur envoyer de l'argent, de sorte que s'ils y parviennent, – contre toute attente, – ils nous remboursent”, a déclaré Trump. ”Prêtez-leur de l'argent, laissez-les faire un peu comme s'ils devaient être un peu gentils... Prêtez-leur de l'argent, ne leur remettez pas simplement un chèque de 60 milliards de dollars”, s'est-il exclamé.

» “Je vous le dis, Zelenski est l’un des plus grands vendeurs de l’histoire. Chaque fois qu’il vient dans le pays, il repart avec 50 ou 60 milliards de dollars”, a déclaré Trump.

» “Je n'ai jamais été capable de faire ça. « C'est un bien meilleur vendeur que moi”, a-t-il ajouté. »

L’Empire sur lequel le crépuscule ne finit jamais

Dans cette galerie de personnages, oh certes, oh mon Dieu, combien en oublie-t-on ! Mais ils sont tous sortis du même moule qu’on prend bien garde de ne pas casser tant il est à la bonne mesure de la catastrophe attendue, tant il contient ce qu’on a vu chez McMacron : “encore plus nullard, encore plus vide, encore plus insignifiant, encore plus rien-de-rien” que tout ce qu’on pourrait imaginer si on confiait la tâche aux petites mains de Mark Zuckerberg.

La victoire de Poutine est venu concrétiser tout cela, elle a symbolisé une fantastique avancé de l’anti-monde sûr-de-lui, de l’anti-Occident, de l’anti-exceptionnalisme, de l’anti-tout ce qu’ils ont prétendu-être. Et cela, tout le monde, sauf nos “bobos”-caviar qui traînent du côté de Saint-Germain, en se prenant pour Boris Vian crachant sur nos tombes, et du côté de l’Académie Française pour n’y pas entrer en se prenant pour Jean-Paul Sartre, – tout le monde le constate, jusqu’à une brochette d’universitaires brésiliens épinglés par ‘Sputnik-Afrique’ :

« Les désaccords qui existent déjà entre les pays européens et les États-Unis sur le soutien à l'Ukraine vont s'approfondir, avance Rodrigo Ianhez, historien spécialiste de la période soviétique. 

» “Bien qu'ils se présentent comme un bloc cohérent, les coûts de cette guerre sont plus importants et plus immédiats pour l'Europe que pour les Etats-Unis”, estime-t-il. 

» “L'unité des alliés ukrainiens pourrait être ébranlée davantage à l'issue de la présidentielle américaine qui est capable d'influencer la poursuite ou non du conflit, ajoute M. Ianhez. 

» Cet avis fait écho à celui de Larissa Silva, enseignante des relations internationales de l'Université d'État de Rio de Janeiro: 

» “Certains s'attendaient à ce qu'avec les sanctions et la pression occidentale, l'opposition grandisse et que Poutine perde une partie de sa force. Il est clair que ce n'est pas ce qui se passe en Russie”, développe l'universitaire. 

» “Poutine a réussi à restaurer le rôle et le prestige de la Russie en tant que pays important et respecté dans l'ordre international", souligne pour sa part l'historien et chercheur Eden Pereira Lopes da Silva. »

Poutine restera au pouvoir plus longtemps que Joseph Staline, et tous les tsar qui ont précédé tout ce beau monde depuis deux cents ans. C’est bien suspect tout ça, je veux dire : il nous faudra trouver une autre formule que le stalino-tsarisme.

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