Cette fois, – une fois de plus, d'ailleurs, – Macron nous l'a faite grandiose. Sa campagne d’Ukraine, déclenchée comme une ‘blitzkrieg’ destinée, avec l’aide des alliés puissants que forme la coalition des trois États baltes, à ne faire qu’une bouchée – quoiqu’assez consistante, on vous l’accorde, – de l’armée russe, s’est transformé en un séisme de considérable magnitude qui secoue tout l’Occident-contemplatif.
Ce fut donc un spectacle inédit quoique virtuel, mais bien réel dans la communication, que de voir le président de la Grande Nation si fière de son indépendance retrouvée depuis qu’elle est une puissance nucléaire, se faire remonter les bretelles par ce piètre navet norvégien mal cuit qu’est le secrétaire général de l’OTAN Stoltenberg, éminent homme politique du continent européen puisqu’il comprend parfaitement, malgré la friture transatlantique, les conseils bienveillants qui lui sont adressées depuis le Pentagone. Non seulement il n’est pas question que l’OTAN prête quelque intérêt à l’initiative française, mais en plus elle la lui interdit, parce que l’OTAN n’en veut pas, et que la France est liée, ligotée, pieds et poings attachées par son engagement dans l’OTAN depuis la réintégration totale réalisée par le couple Chirac-Sarkozy en deux septennats successifs. Ce n’est plus une “souveraineté limitée”, c’est une “souveraineté retournée”, ou l’histoire de l’enculeur enculée. Macron est bien le Maître de l’“Impair & Manque”
Car lorsque Stoltenberg dit à Reuters que si un ou des pays de l’OTAN envisagent, en tant que tels, d’envoyer des troupes en Ukraine de leur propre chef, « cela affecte l'alliance dans son ensemble, car ses membres sont liés par un pacte de défense collectif », – cela signifie que la France ne peut agir avec ses forces armées sans l’accord des autres pays de l’OTAN et de l’OTAN elle-même. Et boum, badaboum...
Même si cela évite le ridicule sanglant d’être obligé de tenir sa promesse en envoyant à la tuerie quelques milliers de biffins bleus-blancs-beurs, cela donne une mesure de ce que Pompidou nommait “tenir son rang” dans le cas de la France-Startupnation.com... Tant il est vrai par ailleurs que la souveraineté cela se mérite, et que ces gens-là, manifestement, ne la méritent pas une seule seconde.
« “L'OTAN n'a pas l'intention d'envoyer des troupes en Ukraine et elle n'est pas partie au conflit, pas plus que ses alliés”, a déclaré Stoltenberg à Reuters dans une interview. Stoltenberg a déclaré que même si certains pays de l'OTAN envoyaient des troupes en Ukraine, cela affecterait l'alliance dans son ensemble, car ses membres sont liés par un pacte de défense collective.
Lorsqu'on lui a demandé si Macron avait commis une erreur en parlant d'une “ambiguïté stratégique” sur l'éventuel déploiement de troupes occidentales en Ukraine, Stoltenberg a répondu : “Je pense qu'il est important que nous nous consultions pour avoir une approche commune sur ces sujets importants car ils sont importants. pour nous tous.” »
Dans le même temps, et pour compléter l’assaisonnement, RT.com nous fait la gâterie de reprendre un écho de ‘Marianne’ [en date du 7 mars] sur l’éclat de rire général qui a, chez les hauts gradés français tout de même équipé d’un certain sens commun à tir automatique, accueilli le projet Mc-Macroniste de déployer une redoutable force de frappe terrestre pour couper en deux l’armée russe qui ne se doute de rien. C’est effectivement une sorte de minuscule point positif que d’entendre, dans cet immense bordel de mensonges, d’incompétences et de nullité, des généraux en fonction nous dire in peto qu’il y a des fous incompétents et sinistrement crétins au royaume de la Coke Enchantée régnant à l’Élysée
On remarquera également que ces mêmes généraux, lorsqu’ils sont hors-plateaux et hors-LCI, ont tout de même une vision un peu plus équilibrée et structurée de la véritable capacité de l’armée russe. Comme leurs collègues américanistes, ils ne doutent plus d’avoir en face d’eux (éventuellement, hein, pas nécessairement...) la plus puissante armée du monde.
« Quelle mouche a piqué le président au moment d'envisager l'envoi de troupes en Ukraine ? Plusieurs rapports confidentiels défense expliquent “l’affolement” de l’Élysée, où les chefs de partis sont invités ce jeudi 7 mars à évoquer la question. Sur le front, les Russes sont en position de force. Fallait-il pour autant, face à Poutine, brandir une menace intenable ?
» En n’excluant pas d’envoyer des troupes en Ukraine, Emmanuel Macron a provoqué un tollé en Europe et écopé d’un désaveu américain. Plusieurs militaires français, interrogés par ‘Marianne’, disent, eux, être “tombés de l’armoire”. “Il ne faut pas se leurrer, face aux Russes, on est une armée de majorettes !”, raille un haut gradé, persuadé que “l’envoi de troupes” françaises sur le front ukrainien ne serait tout simplement “pas raisonnable”. À l’Élysée, on assume la position : “Le président voulait lancer un signal fort”, glisse un conseiller, reprenant la formule “de propos millimétrés et calibrés”... »
Avec l’oreillette du Pentagone
Bien entendu, on ne va pas s’attarder à la démarche de Stoltenberg, pour l'analyser, la peser, l'apprécier. En grossissant comme un obèse arrogant, l’OTAN a perdu tout ce qu’elle pouvait prétendre avoir de substance. Nous voulons dire que, par exemple, du temps de monsieur Joseph Luns comme secrétaire général, dans les années 1970-1980, l’OTAN avait une voix et un poids propres, en plus de l’humour de Luns et malgré la puissante tutelle des USA. Aujourd’hui, les pantins arctiques, multicolores de couleurs passives et incolores qui se succèdent ne sont plus que les porte-paroles directs de Washington, et plus encore dirions-nous dans cette période si agitée, plus que jamais même, du Pentagone. Par conséquent, Stoltenberg parle directement avec l’oreillette que lui a confiée le Pentagone.
Or, que pense le Pentagone, que dit, clame haut et fort le Pentagone ? Non pas son secrétaire à la défense, malheureusement occupé à passer d’un hôpital à l’autre, mais ceux qui sont chargés de la lourde fonction de l’animation d’un si grand corps d’armement. Écoutez les auditions des grands chefs militaires au Congrès il y a de cela tout juste une décade, car c’est bien là qu’on entend le fond réel de leurs jugements. On en a entendu deux, notamment et pour notre compte, la semaine dernière :
• Le chef de l’U.S. Army, le 29 février, le général Randy George, est venu vanter l’organisation structurelle de l’armée russe et son efficacité, et l’efficacité non moins grande de l’industrie russe de l’armement, – d’ailleurs documentée entretemps par la grande chaîne pro-russe CNN. Depuis, les moujiks se sont payés quatre ‘Abrams’ nouveaux-venus en Ukraine et vous expliquent, – ils ont vite appris, – comment démolir le super-char US sans trop se fatiguer ni faire des dépenses inutiles. Et l’on voudrait qu’éventuellement le général George, qui travaille pour tenter d’imiter le “modèle russe”, acceptât de préparer ses brigades équipées pour lutter contre les “terroristes” afghans, irakiens, syriens, et éventuellement les insurgés du 6 janvier 2021 sur les marches du Congrès, pour venir soutenir la coalition France-pays baltes à l’assaut de Rostov-sur-le Dniepr, ou bien s’agit-il de Rostov-sur-le-Don ? Ces gens ont-ils lu et vu le ‘Docteur Jivago’ pour prendre conscience des distances à parcourir sur ces terres parcourues dans ses plus profonds abysses des hurlements de souffrance que font entendre les ossements des soldats de la Grande Armée ?
• Le chef de STRATCOM, le lendemain 1er mars, est venu nous dire un peu la même chose, qui est celle de la crainte terrible de la toute-nouvelle superpuissance russe, dans le domaine de la puissance nucléaire ; vous savez, celle qui vitrifie et transforme le pays ennemi en désert inhabitable... Rappelez-vous, c’est tout proche.
« • Les chefs des forces stratégiques américanistes ont vraiment très-peur des armes hypersoniques stratégiques des Russes et ils le clament dans ces temps des irresponsables dirigeants politiques qui jouent au jeu de la guerre nucléaire comme on joue aux billes dans la cour de récréation de l’“École Primaire Emmanuel Macron”. • Car, au bout du bout du compte et quoique ses vassaux européens fassent, c’est bien l’Amérique qui est concernée au premier chef par les conséquences et les perspectives qui pourraient découler d’une victoire russe quasi-complète en Ukraine. • Mais rien ne se fait vraiment dans une Amérique paralysée dans une sorte d’absurde jeu de haines antagonistes. • Voyez combien les alarmes à propos des armes hypersoniques russes du général Cotton, chef de STRATCOM (Strategic Command) en mars 2024, ressemblent à celle du général Hyten, chef de STRATCOM en mars 2018 : rien n’a été fait. • Plus que jamais, l’idée d’armes stratégiques hypersoniques à charges conventionnelles apparaît comme un moyen de lancer victorieusement une Troisième Mondiale sans goûter vraiment au nucléaire. »
Notre grand chef, le maréchal McMacron, aurait dû s’informer de cet état d’esprit des chefs militaires de notre parrain tutélaire car ce sont eux qui mènent le jeu lorsqu’il s’agit de faire fonctionner l’ascenseur de l’OTAN qui portent les plateaux chamarrés où sont empilées les instructions pour les semaines à venir.
Certes, le maréchal-président a voulu « lancer un signal fort » (aux Russes ou à l’OTAN ?). C’est fait, et le résultats est des plus intéressants. On sait que nos généraux conservent le sens de l’humour et que le président, lui, sait affirmer la souveraineté de la France même quand elle n’existe plus du tout, – ni la France, ni la souveraineté ; et tout cela se fait alors que la France se trouve fermement au sein de l’OTAN, qu’elle en respectera les règles de solidarité et se rangera à l’opinion de la majorité, comme le président fait lui-même vis-à-vis de son Assemblée Nationale de la province française de l’OTANstan...
On regrettera simplement que l’intervention de Stoltenberg soit venue un peu trop tôt par rapport au calendrier électoral, – les européennes et la van der Lahyène, n’est-ce pas, – dont on espérait bien qu’il porterait les traces de l’héroïque manœuvre de cette annonce de l’envoi de troupes pour mater le Russe. Le maréchal McMacron n’en réitère pas moins son avertissement : “En aucun cas, la Russie n’est autorisée à gagner cette guerre en Ukraine” ; c’est une règle rouge à ne pas franchir, un peu comme le non-respect de la priorité pour le Code de la Route.
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